Aujourd’hui, mon regard se plonge vers deux directions : dans l’histoire du mouvement de sainteté et le rôle important qu’a joué Phoebe Palmer, puis l’histoire des missions et le rôle important qu’ont joué les femmes et plus particulièrement Ann Judson.
Loin de moi l’idée de souscrire au manifeste féministe anthropocentrique souvent véhiculé sur la toile le 08 Mars ! Mais, cette journée mondiale me sert parfois de bon prétexte pour exalter ce Dieu qui agit en tous sans partialité et ainsi célébrer Son œuvre dans la vie des femmes qui ont impacté l’Histoire de l’Eglise. Aujourd’hui, mon regard se plonge vers deux directions : dans l’histoire du mouvement de sainteté et le rôle important qu’a joué Phoebe Palmer, puis l’histoire des missions et le rôle important qu’ont joué les femmes et plus particulièrement Ann Judson.
Le 19è siècle fut marqué par les mouvements de sainteté d’empreinte wesleyenne. L’appel à la perfection chrétienne que John Wesley avait lancé au 18è siècle a bien fortement retenti dans quelques oreilles des saints. Bien qu’on puisse ne pas être en accord parfait avec toute la théologie de Keswick, ces mouvements de sainteté ont beaucoup contribué à l’Eglise.
Ils ont influencé des missionnaires comme Hudson Taylor, des évangélistes comme Dwight Moody ou William Booth, fondateur de l’Armée du Salut ou des revivalistes comme Andrew Murray en Afrique du Sud. Leur apport général a été celui d’insister sur la sanctification du croyant à la fois en termes d’une rencontre expérientielle avec la puissance sanctificatrice de Dieu, mais aussi en termes du développement progressif de la vie spirituelle intérieure.
Keswick (prononcé sans le « w ») est le nom d’un district d’Angleterre où ont lieu les conventions annuelles « pour la promotion de la sainteté pratique » depuis 1875. Au cours des années, d’autres centres ont été établis pour répandre le même message de la sanctification comme au Canada ou aux Etats-Unis. Pendant des décennies, ceux qui étaient frustrés par leur niveau bas dans l’expérience chrétienne et qui avaient soif d’une vie remplie de victoire sur le péché et du service dans la puissance du Saint Esprit venaient nombreux dans ces conventions.
Phoebe Palmer (1807-1874) était un des orateurs clés de ces moments de réveil et fut pionnière de ces conventions. Elle et son mari furent les premiers à héberger les premières rencontres de la promotion de la sainteté. Elle est devenue plus tard l’éditrice principale de « Guide pour la sainteté » qui ,à l’époque, avait plus de trente mille abonnés.
Bien que sur le plan ministériel elle occupait le devant, elle demeurait humble, soumise et respectueuse envers son mari, lui-même un médecin de renom. Palmer aimait aussi l’Evangélisation et un fardeau pour les coins les plus pauvres de New York pesait lourd sur elle. Pour prêcher, elle faisait du porte à porte. Elle évangélisait aussi dans les prisons et un de ses meilleurs accomplissements fut l’œuvre sociale qu’elle fonda: Five Points Mission qui assistait des familles pauvres avec l’éducation gratuite, y compris l’instruction biblique.
On ne parvient pas à de telles réalisations, en tant que femme sans être défiée ou attaquée par des hommes qui se sentent menacés par vos dons. A eux, Palmer avait un mot bref « Dieu m’a appelée pour me tenir devant les gens et proclamer la vérité … et véritablement Il a mis son sceau sur moi … même Satan ne peut prétendre ignorer que mon appel est divin »
Au début du 20ème siècle, avant que l’avènement du féminisme ne rende le sujet du ministère féminin polémique, deux missionnaires sur trois étaient des femmes. Mais elles n’atteignirent ce statut de vrais missionnaires qu’après tant d’humbles efforts au 18ème siècle, jusqu’à ce qu’Anna Judson ne révolutionne véritablement l’histoire des femmes missionnaires.
Le statut de « non existant » aux temps de la réforme
Le nouveau testament nous montre que des femmes étaient engagées dans le travail missionnaire dès le début de l’Eglise. Des femmes comme Lydia, Priscilla ou Phoebe furent efficacées dans le travail missionnaire. L’Histoire des premiers siècles de l’Eglise primitive nous apprend que des femmes ont continué l’œuvre missionnaire et qu’elles ont subi le martyr avec les hommes.
Le Moyen Age fut dominé par les missions catholiques où les femmes devraient rejoindre d’abord l’ordre des religieuses et faire vœu de chasteté pour réaliser leur vocation. Elles ont servi dans le cadre de l’Eglise catholique parmi les pauvres et les plus marginalisés.
Les réformateurs n’étaient pas du tout sympathiques au ministère féminin. Cela apporta un changement dans le rôle des femmes dans les missions. Elles perdirent leur appel, car l’idéal attendu était qu’elles soient de bonnes femmes au foyer et soumises. Néanmoins, le réveil Wesleyen réussit à rétablir une réouverture, longtemps perdue, du ministère des femmes.
Statut d’épouse missionnaire au 18eme siècle
Les femmes qui avaient une passion pour les missions n’avaient qu’une façon de réaliser leur rêve : épouser des missionnaires. Mais arrivées au champ missionnaire, leur travail était exclusivement celui d’assister leurs maris. On ne peut pas dire qu’elles s’impliquaient directement dans le travail missionnaire.
Statut de missionnaire au 19ème siècle
L’explosion du mouvement missionnaire au 19ème siècle produisit une nouvelle conscience du besoin des femmes en tant que missionnaires. Les sociétés traditionnelles orientales, qui pratiquaient des formes de ségrégation basées sur le genre, rendaient impossibles pour les missionnaires mâles de prêcher aux femmes et aux enfants. Le temps était venu pour les épouses missionnaires d’agir au-delà de leur statut « d’aides » pour leurs maris.
Plus tard, les femmes se révélèrent efficaces dans l’apprentissage des langues et la traduction de la Bible en langues étrangères, le développement des catéchismes ou l’éducation, la médecine etc. Des organisations missionnaires indépendantes furent plus tard crées et aujourd’hui les femmes sont des collègues des hommes dans l’Evangélisation du monde. Mais tout cela a commencé par le courage intrépide d’une jeune fille américaine : Ann Judson.
Une aventure missionnaire d’un couple extraordinaire
C’était en 1810 quand un jeune homme passionné pour les missions (Adoniram Judson), prêt à partir en missions composa une lettre « étrange » demandant la main d’une jeune fille à son père, afin qu’ils partent ensemble dans cette aventure. La lettre disait , « Je vous demande d’accepter que je parte avec votre fille, que vous ne verrez pas probablement avant l’automne prochain. Accepterez-vous qu’elle parte dans un pays païen, pour être sujette aux souffrances et aux épreuves de la vie missionnaire, exposée aux dangers de l’océan … au stress, à la dégradation, aux insultes, persécutions et probablement à la mort violente ? Donnez-vous votre consentement à tout cela pour Celui qui a quitté le ciel, est mort pour elle, pour vous et pour ces âmes qui sont entrain de périr ? Allez-vous accepter pour Sion et la gloire de Dieu ? » Le père consentit et le couple s’embarqua dans un voyage qui allait transformer l’histoire des missions protestantes.,
Arrivés en Birmanie, Ann se révéla très efficace dans le travail littéraire. Elle maîtrisa plus rapidement la langue et mieux qu’Adoniram, son mari. Elle écrivit le premier catéchisme en langue birmane. Elle s’intéressa ensuite au peuple des Siam, étudia leur langue et traduit l’Evangile de Matthieu en 1819. En même temps, elle évangélisait les femmes, s’engageait au travail de racheter les petites filles vendues en esclavage, puis les éduquer. Grâce à elle, les organisations missionnaires occidentales s’aperçurent que les femmes ont besoin d’être formées en tant que missionnaires et non pas comme juste des épouses des missionnaires.
Le courage et le dévouement d’Ann Judson ont fourni un modèle qui allait influencer la trajectoire vocationnelle de bon nombre d’autres femmes qui méritent d’être célébrées dans ce court espace qui me reste :
Maria Dyer Taylor (1837-1870) qui fut pour Hudson Taylor, le fondateur de China Inland Mission, ce qu’Ann Judson a été pour Adoniram Judson surtout dans le travail littéraire. Hudson recrutait des femmes missionnaires qui étaient ensuite formées par Maria.
Amy Carmichael (1868-1951) qui travailla en Inde pendant 50 ans dans un contexte extrêmement dangereux mais put sauver plus de deux mille jeunes filles de la prostitution dans les temples hindous.
Pandita Ramabai (1858-1922) qui a passé 15 ans à traduire la Bible en un dialecte appelé Marathi, et traduisant à partir du grec et hébreux. Elle fonda Mukti Mission pour servir les enfants et femmes les plus déshérités de la société indienne y compris les handicapés, les aveugles et les enfants abandonnés.
Charlote Lottie Moon (1840-1912) qui passa 40 ans en tant que missionnaire en Chine après avoir décliné une proposition importante de mariage. Elle apprit rapidement les coutumes chinoises, maitrisa leur langue, s’habilla comme eux et s’installa à Pingtu, une région qu’aucune femme missionnaire n’avait jamais visitée. Elle est non seulement connue pour avoir fondé Northen China Woman’s Missionary Union, mais aussi pour avoir dit « si j’avais mille autres vies à donner, je les donnerais toutes pour la Chine».
D’innombrables autres femmes ont sacrifié leurs vies pour sauver des âmes dans les recoins les plus reculés de la planète. Aujourd’hui les femmes missionnaires ne sont plus considérées comme des « assistantes » mais comme des missionnaires à temps plein. Leur champ d’action s’est élargi avec le temps. Elles peuvent servir en tant qu’éducateurs dans les écoles ou orphelinats. Elles peuvent enseigner dans les écoles ou universités. Elles peuvent servir comme infirmiers ou docteurs. Elles peuvent s’engager dans la littérature et langues, et ainsi contribuer dans les traductions ou littérature biblique en général. Le domaine de l’art comme la musique, le counseling professionnel, les positions administratives ou le leadership dans différentes organisations sont des atouts possibles pour les femmes avec une ouverture missionnaire.
Je voudrais rendre un hommage spécial au couple missionnaire britannique Phil & Elisabeth qui se sont connus au Burundi, ont servi comme missionnaires au Sénégal et au Sahara, et qui depuis quelques décennies œuvrent si laborieusement pour voir un mouvement missionnaire africain autonome. Merci d’avoir cru à la vision prophétique et merci d’y contribuer autant que vous pouvez. Que Dieu réponde à vos prières et récompense vos efforts fournis si désespérément pour un âge aussi avancé.
NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la musique,le Basketball et un bon sommeil.
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