En méditant sur ces profonds mots de Luther, je ne le vois pas essayer de nous faire comprendre qu’un mouvement doit impérativement chanter même si la source des vers qu’il chante ; ne correspondrait à rien au cœur du message. On a tous au moins une fois entendu une chanson dont on n’a pas envie de chanter parce qu’on constate amèrement que ce chant véhicule un message vide de sens. Ce n’est sans doute pas ce genre de chansons qui fait avancer un mouvement. Je pense que Luther essaie de nous ouvrir les yeux sur le fait que ; si vous avez un message consistant ; utilise tous les moyens possibles pour le donner au maximum : Chanter étant le « soft way » pour glisser ce message dans le quotidien.

St Augustin, un des pères de l’Eglise a été le premier à dire que : « Chanter, c’est prier deux fois ou tout simplement, qui chante prie deux fois », et les anciens de l’église catholique romaine le disaient assez souvent pour rappeler le rôle primordial des chants dans les cultes religieux. Cela a un « certain » rapport avec le psaume de David qui dit que Dieu siège au milieu des louanges d’Israël [Psaumes 22 : 3]. L’on pourrait  tout de même se poser quelques questions : Est-ce que chaque fois que je chante , je prie deux fois ? Et si je chante ou écoute des chansons parce que je trouve que la prière est ennuyeuse ? Et si je chante des chansons qui n’ont rien à voir avec prier, louer ou adorer Dieu, mais plutôt qui parlent que de moi et moi-même ; suis-je toujours en train de prier deux fois ?

En effet, dans la tradition chrétienne, les chants servaient de support à la liturgie. La beauté de la mélodie permet une transmission rapide et, l’art dans l’écriture, démontre avec une pertinence sans égale, la beauté de l’Evangile dans notre vécu. Ainsi donc, la musique peut être un outil où la théologie (la connaissance sur Dieu) aide le cœur criant et vide à proclamer le plus simplement possible les vérités coincées dans notre intelligence pour que ces dernières deviennent la source de notre vie, de notre crainte de Dieu. La musique est une poésie qui devrait décrire avec éloquence notre chute, notre bataille et notre espérance. La triste réalité est que, dans la plupart de nos cultes, la plupart des chansons ne nous amène pas à méditer sur notre relation avec Dieu, ne nous amène pas sur nos genoux pour adorer avec un cœur humilié par le péché, un Dieu Saint et juste.  Dans ce genre de chansons, même si on se dit que l’église est en train d’avancer (surtout en nombre), elle prépare plutôt de chrétiens charnels, sans profondeurs, sans crainte de Dieu et qui succombent à toute sorte de tentations que la société offre. En outre, les chansons servent aussi comme outil d’évangélisation, puisqu’elles permettent une proximité entre ceux qui les utilisent (les chanteurs) et les personnes qui se reconnaissent au travers d’elles.

Comme Dieu l’a toujours fait sur des générations, on peut affirmer sans hésiter qu’Il est en train d’opérer une œuvre nouvelle et fraîche parmi nous, au Burundi. Depuis quelques années, une nouvelle génération de pasteurs œuvre passionnément pour voir la réforme théologique et le renouveau spirituel de l’Eglise du Burundi.  Aux étincelles naissantes de ce nouveau feu, le mouvement « Sa Bannière » a eu une idée et un fardeau de confectionner un cantique pouvant accompagner l’esprit de ce mouvement. En analysant le contexte, en sondant les Écritures et en priant, le mouvement « Sa Bannière » ainsi que divers directeurs de chants ont eu un grand désir de mettre en place un nouveau recueil de chansons qui répondrait mieux aux besoins spirituels et théologiques du moment et paver un meilleur chemin pour les générations futures.

Ces belles lignes du précurseur de la réforme chrétienne qui écrivit en 1538 : « Moi, docteur Martin Luther aimerait souhaiter aux amoureux de la musique la grâce et la paix de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ ! Je veux réellement que tous les chrétiens puissent aimer et regarder le don de la musique avec une aimable estime comme étant tellement digne, précieuse, et un très cher trésor que Dieu ait pu donner à l’humanité. En peu de mots, à côté de la théologie, la musique est le plus grand trésor dans le monde(1) ; ont été le pilier de notre volonté à contribuer pour l’église locale. Si seulement les leaders de culte pouvaient méditer sur ces mots, ils prendraient plus de temps pour se préparer, et préparer soigneusement chaque mot composant les chansons à offrir à l’église de Dieu.

Ainsi et cela depuis deux ans, une équipe de leaders de cultes et chanteurs travaille sur la traduction en Kirundi de chansons d’en peu partout et qui font écho à la sainte doctrine biblique. De plus, le recueil inclut une collection des chants burundais qui ont été bénéfiques à l’Eglise. Ainsi donc, un livre de 200 chansons traduites des langues étrangères et 50 chansons locales, sera prêt pour impression dès le début de l’année prochaine. Une application téléphonique de ce recueil est en révision et sera bientôt fonctionnelle pour les utilisateurs des smart phones ayant le système d’exploitation Android. Une équipe de chanteurs font l’enregistrement de 50 chansons afin d’aider ceux qui aimeraient apprendre la mélodie de certaines de ces chansons du recueil. Comme vous le savez sans nul doute, la musique est l’un de ces moyens par lesquels de fausses comme de vraies doctrines sont véhiculées. En offrant à l’Eglise du Burundi un nouveau recueil de chants qui tiennent compte de l’évolution de la musique depuis quelques décennies, nous prions que la vérité de Dieu passe par la mélodie, et que la musique puisse transformer la pensée et atteindre le cœur des leaders de chanson d’abord ; ensuite les leaders des cultes en général ; et enfin de nos chers pasteurs.

Pour conclure, nous aimerions vous inviter chers lecteurs à écouter l’intégralité de la présentation du projet qui a eu lieu avec différents pasteurs et représentants de différentes organisations chrétiennes.(2)

Nous espérons que vous serez nombreux pour soutenir activement les étapes à venir de notre Projet. Pourquoi pas vous et vos proches ? Que cette citation de Martin Luther, nous invite à faire cette œuvre:  « Je désire que les jeunes aient à leur disposition quelque chose qui les libère de leur chansons d’amour et de leurs chansons légères, qu’ils apprennent des chants sains et se consacrent ainsi de bon cœur au bien; de plus, je ne partage pas l’avis de certains bigots qui pensent qu’il faut supprimer tous les arts au nom de l’Évangile; j’aimerais bien, au contraire, que les arts, en particulier la musique, se mettent de bon cœur au service de Celui qui nous en a fait don et qui les a créés ».

Pour conclure sur cette petite contribution, chaque chrétien véritablement né de nouveau à une grande responsabilité : C’est celle de continuer à alimenter notre mouvement, celui de la bonne nouvelle d’un Christ crucifié pour nous. Il doit être fait par du feu tenace et non des flammes qui ne durent pas. Si les chansons peuvent être parmi le brasier, faisons à ce qu’on chante et écrive des chansons qui tiendraient faces aux multiples fausses ou demi-vérités de notre génération.

(1) La citation est tirée de The forward to Georg Rhau’s Symphoniae, par Martin Luther 1538]

(2) Pour visionner l’atelier « cliquer » ou « copier, puis coller » dans le navigateur web les liens:

https://youtu.be/uBkHE05Fa1U

https://youtu.be/979bfnw5UgY