Il s’agit d’un compte Instagram créé juste au début du mois de juillet. On peut lire dans la bio de cette page : « Safe place, … pour que chaque expérience douloureuse d’abus ou d’agression sexuelle sois racontée anonymement ou publiquement, et qu’ainsi la guérison interne commence ».  Sur cette page, des personnes peuvent partager de façon anonyme des histoires d’abus sexuels dont elles ont fait l’objet. Vu la gravité de la situation et le silence qui se remarque depuis longtemps, l’Église de Christ devait être au courant et surtout apporter une solution biblique à un problème qui de toute apparence a une grande ampleur.

A la poursuite de mes recherches, j’ai découvert que des voix se lèvent depuis un certain temps à travers la campagne #metoo, un mouvement contre le harcèlement sexuel et les violences sexuelles faites particulièrement envers les femmes. Ici, je ne vais pas défendre les idéologies féministes qui sont derrières ce mouvement mais je plaide plutôt pour ces victimes dont la voix ne peut porter loin le calvaire vécu. Je veux m’exprimer pour ces femmes qui souffrent en silence, pour ces femmes qui ont été jugée de provocatrices, pour ces femmes remplies de peur et de honte, et enfin, pour ces femmes qui ont besoin d’une aide biblique pour surmonter cette douleur. A ma grande surprise, la campagne est devenue virale et a atteint l’Église. Un autre slogan #churchtoo montre que les abus sexuels existent aussi dans les églises.

Depuis ma rencontre avec toutes ces réalités, ma conviction sur l’aide chrétienne pour les victimes n’a fait que croître. En effet, je suis convaincue que la bible a des réponses que les gouvernements ou les associations de lutte contre les violences sexuelles ne peuvent apporter. J’aimerais soulever deux points majeurs sur lesquels les personnes en position d’aide à l’Église devraient considérer pour être efficace. Ces points sont étroitement liés et forment la base de mes convictions en matière d’aide biblique.

La bible est suffisante en matière de foi et de vie

Selon 2 Timothée 3 :16, les Saintes Écritures sont suffisantes et autoritaires pour nous communiquer la voie et la volonté de Dieu. La question que se pose beaucoup est de savoir comment justement ces écritures vont aller jusque dans ce cœur meurtri, rempli de haine, de honte et de peur pour apporter la guérison.  C’est important d’avoir cette conviction que seule la bible a le pouvoir. Elle atteint les profondeurs du cœur là où aucun être humain ne peut arriver. Chercher un remède en dehors de Christ et de sa parole revient à croire et à accepter un mensonge. La véracité, la puissance et l’efficacité des Saintes Écritures doivent être au centre de toute aide dans nos milieux chrétiens.

Malheureusement, certains vont jusqu’à promouvoir des théories, des thérapies empruntées aux systèmes du monde pour aider les victimes, ce qui crée encore plus de problèmes. Ici, je ne nie pas la grâce que Dieu donne même aux non croyants mais, j’appelle à la vigilance quand aux modèles destructeurs et non efficaces qui sont contraires à notre foi et que certains veulent associer à l’aide des victimes.

Un besoin de Christ avant tout

Un autre point important à noter, c’est notre foi en ce que la bible enseigne sur la dépravation de l’homme. L’homme, depuis sa chute dans Genèse chapitre 3 est sous l’emprise du péché et il est incapable de se sauver. Pour les personnes qui viennent en aide aux autres, leur compréhension du péché et de ses conséquences auront des implications sur le genre d’aide que les victimes reçoivent. D’une part, victimes et bourreaux sont tous pécheurs devant Dieu avant de considérer même l’abus (Romains 3 :23). D’autre part, certes le péché est individuel mais aussi les péchés des autres nous atteignent et nous affectent profondément.

De ce fait, la personne qui aide doit être focalisée sur le problème de cœur plus que celui qui apparait extérieurement. Nous ne perdons pas notre objectif en tant que chrétiens et ambassadeurs de Christ dans notre relation d’aide, nous rappelant toujours notre rôle de réconciliateurs. La victime a besoin de Christ avant tout (2 Corinthiens 5 : 18-20). Par exemple si elle a besoin de retrouver la paix, elle ne l’aura que quand elle aura cru en Christ. Jésus nous promet sa paix (Jean 14 : 27) mais une paix différente de celle que le monde offre. Sûrement que les victimes vont avoir besoin de pardonner leurs bourreaux, ce qui est impossible si quelqu’un n’a pas connu le pardon de Christ. Nous pardonnons parce que nous avons reçus le pardon en Christ (Colossiens 3 :13). Pour ne citer que ces quelques exemples qui nous montrent que pour la personne en position d’aide, avoir cette conviction du péché et de ses conséquences en dit long sur son aide aux victimes.

Pour finir, la liste des exigences pour les personnes en position d’aider les victimes ne se renferme pas sur ces deux points. Il est recommandé de s’informer et surtout de compter sur l’aide de Dieu dans la prière.  A côté de ces deux bases sur la foi chrétienne que chaque personne qui offre son aide doit avoir, il serait d’une grande utilité si les leaders de nos églises prenaient des mesures préventives contre les violences sexuelles telles que la vigilance face aux comportements des personnes en position d’autorité, signaler les abus quelques soient leurs petitesses, les dénoncer et appliquer une discipline d’Église très sévère, et enfin impliquer les femmes dans la vie de l’Église en tant que membre du corps de Christ tout en respectant les limites que les Écritures donnent.