Avant d’élire, chacun devrait faire une introspection et faire le bon choix, en évitant d’être influencé. Les artistes burundais sont invités à composer des chansons qui aident les gens à faire une prise de conscience.
Le Burundi est dans sa dernière ligne droite des élections. Le jour J approche, le 20 Mai 2020. Les esprits s’échauffent en cette période de campagne électorale, les candidats en lice font le tout pour regrouper plus de personnes dans leur meeting afin de les rallier à leur cause, et ainsi gagner les élections. Cependant la période électorale dans l’histoire du Burundi est entachée d’affrontements entre partisans. Pour éviter que l’histoire se répète, nous republions l’article appelant les acteurs à être conscients de leurs rôles dans cette période. L’article part d’une expérience kenyane.
« Jaramogi et Kenyatta ont envoyé une lettre
Demandant si le Kenya se portait bien.
Je leur répondis que nous avions un désastre.
Et que nos enfants ne cessaient de s’enterrer »
Ce sont les quatre premiers vers de la chanson « Tujiangalie » de Sauti Sol & Nyanshiski chanteurs kenyans. Les deux noms cités plus haut montrent que le conflit actuel kenyan « Kenyatta-Odinga » est une histoire plus ancienne qu’eux.
Jomo Kenyatta est considéré comme le père fondateur de la nation kényane et président du pays (1963-1987) et Jaramogi Oginga Odinga fut son vice-président avant d’entrer dans l’opposition. Aujourd’hui, près de 30 ans après, leurs deux fils sont, à leur tour, les deux grands acteurs sur la scène politique kenyane.
Le mot « désastre » dans la chanson résume l’état actuel du pays et répond à la lettre venant de l’au-delà, une lettre soit disant envoyée par les parents aujourd’hui décédés. Par désastre, les chanteurs veulent simplement dire “vos fils ont tout fait chambarder.”
La chanson est sortie un an après les élections présidentielles du Kenya de 2017, où Uhuru Kenyatta, candidat à sa propre succession, a remporté le scrutin avec 98% des voix. Raila Odinga et ses partisans avaient boycotté le scrutin le qualifiant d’illégitime et n’ont pas reconnu les résultats. En 2007, le Kenya avait connu une crise politique, économique et humanitaire suite aux résultats des urnes. Des tueries s’en sont suivi conduisant à plus de 1.500 morts. Ainsi, ce pays qui a toujours fait figure d’exemple en matière de stabilité politique et de transition démocratique en Afrique, connaîtra une grave crise politique qui coûtera cher au Kenya jusqu’à aujourd’hui.
Beaucoup de maux en éclateront et ces rois de l’Afropop de l’Afrique de l’Est et grands rappeurs ne s’empêcheront pas d’y mettre leur mot : « Nous devons donc créer un mouvement de jeunes qui savent ce qu’est le changement, qui attachent de la valeur à leurs votes et qui assurent le suivi du leadership local » ; expliquera Bien Aimé, le leader du groupe Sauti Sol.
Interpellant à une « auto- réflexion », surtout en cas de vote, pour ne pas attribuer sa voix aux leaders incompétents, ils dénoncent et s’attaquent à la corruption, aux dettes étrangères (le Kenya est placé au 10è rang des pays les plus endettés de l’Afrique), inégalité économique ainsi que les problèmes religieux, avec une métaphore souvent usité de leaders religieux et politiques qui prennent l’Eucharistie avant les citoyens. C’est l’introspection qui devrait inciter les kenyans à entreprendre personnellement des actions marquant le développement de leur pays : « Retroussons nos manches pour nos propres richesses pendant que nous sommes encore jeunes ». Nyanshiski, qui a chanté avec le groupe pour cette prise de conscience, ajoutera que rien ne pourra les arrêter. Avec cette passion, leurs cœurs seront là où la police anti-émeute et leurs chiens ne pourront les poursuivre, dans ce pays où, selon lui, le concept de la « démocratie » n’est qu’un mot qu’on ne prononce rien que pour rire.
Quand la musique prend une tournure plus grande que l’art.
Pas mal de gens seront éblouis par la chanson, et encore plus par les auteurs, qu’on connaissait à tu et à toi avec le monde de la musique romantique moderne. Avec cette chanson, ils nous ont montré qu’on ne peut pas assigner de bornes à leur musicalité.
Comme l’on dit en swahili « msani ni kioo cha jamii » (l’artiste est le miroir de la société), ils ont joué un rôle important dans la chanson, en mettant à découvert ce dont souffre la société kenyane et proposent des voies de sortie.
« Pourquoi nos chanteurs burundais ne nous surprennent-ils jamais ainsi », pourrait-on s’interroger ? Où sont ces artistes consciencieux, qui font part des problèmes de la société de leur époque, qui revendiquent leurs idées et incitent les autres à les adopter ? Où sont-elles ces œuvres où l’auteur prend position vis-à-vis d’un phénomène de société et met son art au service d’une cause engagée à révéler la réalité, témoigner et dénoncer?
Mais on en a tout de même connu comme les Lion Story, Mkombozi, ainsi que Big Zoé qu’on a d’ailleurs interviewé à propos : « On n’a pas et on n’a jamais eu trop d’artistes engagés du genre à nous servir de référence et ceux qui l’étaient à l’aube de la première génération de la musique moderne, utilisaient un de ces langages très figurés, avec une certaine métaphore plutôt filée, difficile à décoder », nous a expliqué Big Zoé.
Bien évidemment, ce sera le cas du grand et célèbre chanteur Prosper Bahaga, qui, en vrai nationaliste, engagera ses textes en kirundi profond, faisant allusion à l’histoire douloureuse du Burundi. Il était plus qu’un simple chanteur, parce qu’on avait l’impression de se trouver face à un historien ou un politologue qui fait le bilan du 20è siècle dans son album « Ikinjana ca mirongo ibiri » ; siècle qui voit le jour avec le Traité de Kiganda, présageant rien de bon au roi Mwezi Gisabo, le Burundi connu une guerre civile qui a ravagée le pays.
Avec ses chansons, peu sont ceux qui se donnaient la peine d’en déchiffrer le vrai sens. Par exemple, la chanson « Naraduze umudugo » (J’ai escaladé une montagne ») sera utilisée comme berceuse et enseignée dans les écoles primaires aux enfants, à l’insu de son contenu tellement politique. Qu’en est-il de « Ibiti vy’amufe » avec les trois compagnons « Jewe, Yohani na Serejiyo »? Représenteraient-ils les trois ethnies (Hutu, Tutsi et Twa) ? On s’interroge toujours. Et la belle « Yasa n’irirenga »? Qui sont les « Batware bamujanye? »
On ne manquera pas à mentionner la vérité incontestable mais qui a pourtant blessé ; la chanson de Nikiza David, (Niki Dave, de son nom de scène) « Umugore w’ubu ni Temba ntereke » qui semblait s’attaquer aux femmes. Mais ces vérités amères étaient rarement chantées et une fois chantées, elles étaient trop cachées entre les lignes.
Au demeurant, Big Zoé, de son vrai nom, Régis Barigume, un rappeur dans le style Gospel, le premier à avoir franchi cette barrière de bien « oser » dénoncer certains vices, tant politiques que sociaux, dans ses chansons comme : One love, 2015, Siger, Umusi w’umunani, Ubutegetsi s’akazi n’ibanga etc … Il décrit noir sur blanc les problèmes socioculturels et dénonce d’une façon patente le mal de certains systèmes politiques.
Tiendra-t-il longtemps ? C’est un sentiment de déception mêlée à la peur qu’il nous laissera entendre quand il continuera en disant: « … mais l’autre facteur est aussi que ce genre de musique n’a jamais été une musique populaire. Et comme les artistes nous aimons la célébrité, elle ne ferait vraiment pas l’affaire, car elle ne va pas de pair avec ce qu’on appelle communément aujourd’hui « le hit », c’est décourageant à faire, et ceux qui en sont fans les aiment secrètement ».
La bonne manière de le faire, c’est la manière selon Dieu.
Parce que ce genre de musique devrait être assuré par les gens qui craignent et connaissent vraiment Dieu, ce sont eux qui ont été éclairés par la lumière. Il nous a appelés des ténèbres (des péchés, de l’ignorance et de l’incroyance) à l’égard de Dieu et c’est la condition de notre culture et société. Le but de Dieu en nous appelant des ténèbres, est de nous ramener à sa lumière pour annoncer ses vertus, tout en nous enrichissant de bonnes œuvres, pour que le monde puisse voir le genre de Maître que nous servons et Le glorifier le jour où Il les visitera.
Alors si l’artiste est le miroir de la société, l’artiste chrétien en reflètera l’image parfaite. Et comme disait Martin Luther King : « Je désire que les jeunes aient à leur disposition quelque chose qui les libère de leur chansons d’amour et de leurs chansons légères, qu’ils apprennent des chants sains et se consacrent ainsi de bon cœur au bien; de plus, je ne partage pas l’avis de certains bigots qui pensent qu’il faut supprimer tous les arts au nom de l’Évangile; j’aimerais bien, au contraire, que les arts, en particulier la musique, se mettent de bon cœur au service de Celui qui nous en a fait don et qui les a créés ».
NIYINGWANIRA El Malakay est un artiste engagé qui se sert du style HIP HOP pour partager ses convictions bibliques. Un hommes de lettres par formation académique, Parolier et Traducteur par profession, il passe ses moments de loisirs à regarder le Foot , écouter la musique et jouer avec les enfants, surtout sa nièce préférée Thalia Talitha
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