Pourtant cette pierre précieuse a, la plupart des fois,  valu une brique simple dans les autres matériaux qu’on utilise pour bâtir sa vie. Incomprise, elle  a perdu sa juste valeur et sa vraie  puissance.

La grâce, cette merveille dans la rédemption

On a toujours défini la grâce comme « faveur imméritée ». Je ne vais  pas parler de la grâce tout court, mais de la grâce divine et cela plante un nouveau décor. Je  définirais  cette dernière comme « faveur imméritée de la part d’un Dieu infiniment saint et juste (Esaïe 6 :3) aux hommes infiniment pécheurs et amplement corrompus (Romains 3 :23) ; en vue de leur repentance et retour vers Lui pour une vie transformée qui lui plait (Tite 2 :11-14) ».

Bien que la grâce soit multifacette, elle brille d’autant plus dans le salut des pécheurs, leur réconciliation avec Dieu et leur transformation en vue de Lui plaire à et le servir en attendant qu’il revienne  pour les prendre avec lui dans les félicités éternelles et célestes.

Bien que l’incompréhension à propos de la grâce se fasse sentir dans tous les domaines de la vie, elle est malheureusement et amplement incomprise dans le processus du salut où elle devrait, au contraire, être comprise, valorisée, embrassée et devenir l’huile qui tourne le moteur de l’adoration et de la transformation des vies des hommes.

Souveraine, permanente et éternelle

La grâce n’est pas une offre de salut qui est valable à condition que le pécheur bénéficiaire y consente, mais elle est cette puissance divine qui fait que le pécheur soit consentant (Romains 9 :16). Elle est souveraine sans, toutefois , exclure la responsabilité du pécheur, mais elle lui donne la capacité de s’en acquitter (1 Corinthiens 15 :10).

Elle n’est pas une puissance qui nous fait commencer la vie chrétienne à la conversion pour nous laisser nous débrouiller dans notre marche chrétienne. Elle est  la puissance qui, en plus de nous justifier en nous acquittant du jugement divin, nous purifie, nous sanctifie, nous perfectionne et nous transforme en  des conduits de grâce pour les autres (1 Pierre 1 :1-5 ). Nous dépendons de la grâce autant dans la justification que dans la sanctification. Nous ne dépendons pas de sa grâce dans notre conversion pour ensuite dépendre de nos œuvres (Galates 3 :2-5).

Nous dépendons toujours de la grâce et les bonnes œuvres et les bons comportements et attitudes  sont des fruits qui poussent dans la terre fertile de cette préccieux don. Nous dépendons de la grâce du début à la fin. La grâce est le manteau que Jésus met pour prendre soin de nous depuis notre résurrection spirituelle (Jean 5 :25-26), pendant notre vie (Romains 5 :8-11) et jusqu’à  notre immortalité (1 Corinthiens 1 :8). Par grâce, nous sommes sauvés (Éphésiens 2 :8-9). Par grâce, nous sommes gardés.

Puissante et transformatrice

Elle est cette puissance souveraine qui fait plier les genoux de la rébellion et de l’hostilité contre le Créateur. Force salvatrice qui fait fondre les cœurs en pierre (Ézéchiel 36 :25-27). Douceur rédemptrice qui fait rentrer les brebis égarés au bercail chez leur Maître, Berger et Sauveur (Jean 10 :16). Amour infini qui garde ses trophées éternellement (Jude 24-25).

La grâce est l’incarnation d’un amour sans mesure, sans prix, sans faille: un réverbère qui luit pour révéler le cœur si aimable du Père (Romains 5 :6-8). Antidote contre l’orgueil humain qui veut tout  s’approprier, y compris le salut ; elle est toujours là pour nous rappeler que le salut est ailleurs, offert à nous  par Dieu en Christ (Actes 4 :12).

La grâce est  notre grande et seule opportunité qui nous fait entrer et demeurer dans la présence de Dieu (Jean 15 :16). Exclue-t-elle notre responsabilité ? Loin de là. Elle la rend possible. Nous sommes toujours responsables de nos péchés (Job 19 :4), notre repentance (Actes 2 :38), notre obéissance (Jérémie 26 :13), notre sainteté (Hébreux 12 :14), nos sacrifices (Matthieu 16 :24), … Mais n’oublions jamais que c’est possible parce que Dieu, pas nous, est souverain, et qu’il utilise les moyens de grâce pour nous la donner (Philippiens 2 :12-13). Nous travaillons car il travaille en nous (1 Corinthiens 15 :10, Jean 15 :5).

Comment recevoir ce don des dons?

Pour recevoir la grâce de Dieu, il faut d’abord reconnaître qu’on mérite rien de Dieu sauf son jugement (Romains 5 :18), qu’on ne peut pas se sauver (Jérémie 13 :23) et ensuite se jeter dans les bras de Jésus (Matthieu 11 :28-30,Jean 3 :16-18) qui est la grâce incarnée et s’y accrocher avec toutes ses forces . Il faut  noter que l’Évangile est l’ultime conduit de la grâce, d’ailleurs il est quelque part  appelé l’ « Évangile de la grâce de Dieu » (Actes 20 :24). Pas de grâce sans évangile, pas d’évangile sans grâce. Pas d’Évangile, pas de salut (Romains 1 :16-17).

Sans la grâce, on perd toutes les précieuses promesses du salut : la conversion, la régénération, l’adoption, la justification, la sanctification et la glorification. Sans la grâce, on reste avec nos efforts qui, malheureusement, ne nous  sauvent pas ni ne plaisent à Dieu. (Esaïe 64 :6-7, Philippiens 3 :7-9).

Elle est pour toi aussi

Pratiquement, la grâce est l’invitation de Dieu à tous les hommes de ne se confier qu’en Lui et lui seul pour leur salut (Jonas 2 :9, Esaïe 45 :22). Alors, Viens à Dieu tel que tu es, n’attends pas que tu sois un peu méritant (Romains 3 :10-12). Invoques-le et lui seul pour être sauvé et transformé (Actes 10 :12-13). Viens à lui tel que tu es ; par sa grâce il ne te laissera pas tel que tu es.

Travailles beaucoup sur ta transformation en puisant dans le réservoir intarissable de sa grâce. Appropries-toi de la grâce par les conduits que Dieu a désignés : la foi en son Fils (Jean 6 :28, Galates 2 :20), la lecture, la méditation et l’application régulière de sa parole (Hébreux 4 :12), la prière incessante (Colossiens 4 :1), la communion avec les autres enfants de Dieu (Hébreux 10 :23-25), … Sers- lui dans la puissance qu’il donne, et au final rends-lui tout le mérite et la gloire car il est celui qui travaille en et à travers toi et tout par sa glorieuse grâce.

Quand la grâce sera bien comprise et chaleureusement embrassée dans la sphère du salut, tous les autres domaines trouveront leurs places et lorsque l’on dira « c’est par grâce », il s’agira de la grâce telle que la Parole de Dieu ou Dieu-lui-même la voit. Une grâce qui se réjouit et qui trouve sa satisfaction en Dieu pour le meilleur et pour le pire. Gloire à celui « qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté »,  et  « à la louange de la gloire de sa grâce » (Éphésiens 1 :11,6). Amen !