Il est presque impossible de trouver avec précision quel épisode de sa vie aurait motivé cette plume mélancolique. Néanmoins, il est clair que le contexte est celui de la discipline de Dieu sur David (on ignore quelle forme de correction) à cause de son péché (on ignore lequel).  Nous savons qu’au moins deux péchés particuliers du roi sont explicitement mentionnés dans les livres historiques ainsi que la correction divine qui s’en est suivie : adultère avec Bathsheba (2 Samuel 11) et l’orgueil, quand le roi a compté son armée (2 Samuel 24).

Méditation sur Le Psaume 39

On arrive tous à un stade de notre vie spirituelle où nos prières ressemblent à celles de ce psalmiste. Que faire dans ces moments sombres dans lesquels on sent qu’on n’avance pas ?

Le psalmiste nous invite dans ses moments de prière. Ce n’est pas très joli ! Peut-être que nous serons surpris de voir que le fameux roi « selon le cœur de Dieu » avait des luttes très intenses dues au péché. Mais progressons avec lui jusqu’à la conclusion de sa prière.  Une espérance finira par jaillir.

Partie 1 : Verset 1-3

Le psalmiste ressent une douleur extrême liée à ce qu’il expérimente quotidiennement mais s’abstient de l’exprimer, puisqu’il sent que :

Il va pécher dans ses paroles :

V.2 : « Je vais me surveiller pour ne pas pécher en paroles »

Il a peur qu’il aille l’exprimer devant des personnes auxquelles il ne devrait pas

V.2 : « …des méchants |se tiendront devant moi »

Mais c’est un exercice tellement dur, car cela ne guérit pas son mal qui le ronge de l’intérieur, plutôt, son malaise s’intensifie. Il doit trouver un moment et un moyen de le communiquer à Son créateur.

Partie 2 : Verset 4-7

On voit le psalmiste se lamenter, on croirait presque qu’il ne voit plus le sens de la vie,

V.6 : « Oui, devant toi, |la durée de ma vie |n’est vraiment presque rien,même s’il est debout, |tout homme n’est qu’un souffle. » En peu de mots, pourquoi tant d’efforts fournis par les humains pour quelque chose d’aussi fragile qu’est la vie ? Les paroles du psalmiste montrent combien il est agité et ne s’en remet pas tout confiant à la souveraineté de Dieu. Au contraire, il est effrayé, pensée qui revient vers la fin,

V.14 : « Détourne de-moi ton regard |pour que je puisse respirer »

Partie 3 : V8-12

Le plus grand mal qui nous a atteint nous tous, le tracasse tellement : le péché

V.1: “Tant que le méchant sera devant moi.”

V.9 : « Ne me rends pas l’opprobre de l’insensé ! »

V.11-12 : « Détourne donc de moi tes coups,

Car je succombe sous les attaques de ta main.

Pour corriger les hommes, tu les punis de leurs péchés »

Quand une maladie n’est pas traitée, elle ne peut que s’aggraver. Quand le péché le rongeait au fond de lui, il essayait de le garder dans l’ombre. Comment le cachait -il ?

En essayant de garder son image propre, le tailler à ce que son entourage le définisse comme « acceptable ».

V.9 : « de tous mes péchés, sauve-moi ! Ne permets pas aux insensés |de m’exposer au déshonneur ! »

V.10 : « aussi longtemps que des méchants |se tiendront devant moi »

Combien de fois commettons-nous la même erreur ?On a de nombreux mécanismes pour essayer de protéger notre image comme la fameuse samaritaine qui rencontra Jésus (Jean 4). Elle avait lamentablement échoué dans son entourage de telle sorte qu’elle évitait les autres femmes, en allant puiser de l’eau sous le soleil brulant de midi alors que les autres femmes y allaient au petit matin. Le faisait-elle pour éviter de croiser les regards accusateurs de ses voisins ? Peut-être que c’était plus que cela. Elle avait peut-être peur d’être lapidée.

En effet, on ne sera jamais à la hauteur pour arriver à ces fins si centrées sur nous-mêmes et notre crédibilité.  Richard Baxter, ce vieux pasteur puritain, nous met en garde, « Nos cœurs sont si égoïstes et trompeurs, naturellement, que . . .  Nous devons veiller attentivement à ce que nous ne soyons pas en train de promouvoir le moi ou en prétendant tout faire pour Dieu. » (1) Être estimé saint n’a aucun profit pour nous.

Baxter nous aide encore à ce niveau, «Quand ton cœur est tenté de chercher à être considéré comme bon, rappelle-toi qu’il est plus nécessaire et plus désirable d’ETRE bon en effet. »

Jésus nous promet une vie nouvelle dans laquelle Son image continue à grandir en nous, et continue de se refléter. Et quand nous trébuchons, nous sommes réconfortés par les paroles de l’apôtre Jean : « si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus–Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés. » (1 Jean 2 :2-3)

En recherchant la satisfaction provenant de ce qu’il possédait

V.7 : « Les biens qu’il amasse, sait-il qui les recueillera ? »

V.3 : « Tenu à l’écart du bonheur ; ma douleur s’est exaspérée. »

V.12 : « Pour corriger les hommes, |tu les punis de leurs péchés,Et tu détruis comme une teigne |ce qu’ils ont de plus cher. »

Il était roi, des bons tranquillisants ne lui manquaient pas ! Il a essayé de se distraire, de chercher refuge dans ses possessions matérielles et la gloire royale. Mais rien ne pouvait extirper le péché et son pénible poids de sa conscience.

Tim Keller, nous confronte par ces mots : « Si vous faites de votre priorité numéro 1 : un mariage heureux, une carrière réussie, cela ne fera jamais votre bonheur. Celui qui est heureux est celui qui a cessé d’essayer si fort d’être heureux. » (2)

Une note d’espérance

V.8 : « Dès lors, Seigneur, que puis-je attendre ?Mon espérance est toute en toi »

Ce verset est le centre de tout le psaume. Par la grâce de Dieu, le roi David parvient à s’accrocher à l’espérance au fond de son abîme de désespoir. Bien que cette espérance soit réelle, elle était, néanmoins limitée par rapport aux croyants de cet âge. Ce psalmiste avait une vision limitée du plan de Dieu, de la rédemption en Jésus-Christ et de l’espérance rattachée à cet Evangile.

L’Espérance rattachée à l’Evangile nous enseigne à délaisser ces besoins charnels. Pour celui qui a compris et embrassé l’Evangile :

Il a éduqué son cœur et sa foi à se ravir dans et chérir la réalité d’une justice qu’on ne possède point.

Comme le dit le psalmiste du chapitre1, quelque chose s’est passée et le chrétien a été planté dedans. Le bonheur biblique et fondamental est basé sur qui nous sommes devenus au travers l’Evangile.

Le chrétien s’accroche sur la réalité d’une satisfaction qui provient du fait de s’aligner à la Volonté de Dieu (Romains 8.27). Il ne se soucie plus de son bonheur mais il se préoccupe de plaire au Seigneur, là il trouvera sa satisfaction. « Cherchez d’abord le royaume et la justice… » (Matthieu 6.33)

Un jour notre espérance se réalisera pleinement

Quoi de plus merveilleux que cette vie nouvelle, cette espérance que nous offre cet Evangile. La vie d’un chrétien passe toujours dans les hauts et les bas, mais son salut final ne devrait pas tarder. En attendant, que cette belle chanson de Matt Redman nous redonne force :

Un jour, tu transformeras tout, Jésus Un jour, tu panseras chaque blessure Les choses anciennes passeront toutes, Plus de larmes.

Un jour tu donneras un sens à tout, Jésus Un jour, chaque question sera résolue Chaque pensée anxieuse laissée derrière, Plus de peur (3)

(1) Lien consulté le 16 Septembre 2022

(2) Consulté le 16 Septembre 2022:

(3) Consulté le 16 Septembre 2022