Le silence troublant du samedi saint
Samedi, Jésus est silencieux…Il a beaucoup parlé vendredi. Il libérera les esclaves de la mort dimanche. Mais samedi, Jésus se tait… Rien ne se passe samedi. Jésus se tait. Dieu se tait. Le samedi est silencieux
Semaine Pascale
Les événements qui entourent la dernière semaine Jésus avant son calvaire sur la croix sont au cœur de notre histoire de rédemption. La semaine de la passion est probablement la plus significative de l’histoire humaine. Elle commence avec l’entrée triomphante de Jésus à Jérusalem, passe par Sa crucifixion avant de s’achever en beauté par Sa Résurrection.
Nous aimerions offrir chaque jour une méditation pendant les 8 jours de la semaine de la Passion. Nous espérons que ces méditations approfondiront vos moments de méditation et adoration et que vous les partagerez avec les autres. Bonne semaine de Pâques.
Samedi, Jésus est silencieux…Il a beaucoup parlé vendredi. Il libérera les esclaves de la mort dimanche. Mais samedi, Jésus se tait… Rien ne se passe samedi. Jésus se tait. Dieu se tait. Le samedi est silencieux. »[1] Max Lucado
Samedi est sans doute le grand jour du suspens. Dans la plupart des églises, aucune liturgie n’est célébrée, les gens en profitent pour faire les dernières courses de la fête de Pâques. Samedi devient tout sauf ce qu’il devrait être : un moment de silence. Les humains viennent de tuer Dieu dans la chair. Son corps est dans la tombe. Les disciples n’ont aucune réponse à leurs questions. Les juifs patriotes sont de la revue. C’est donc le silence troublant qui caractérise le samedi. Afin de briser ce silence, nos projecteurs vont être braqués au moins dans trois directions pour essayer de voir, bien que péniblement, ce qui se passe dans le noir du samedi saint.
Où se trouve maintenant l’esprit de Jésus et que fait-il là-bas ?
Ce noir du samedi est trop sombre pour être brisé par des devinettes. C’est seulement par la lumière des écritures qu’il peut être brisé. Plusieurs versets dont le sens exact n’est pas facile à percer, suggèrent plus ou moins que Jésus serait descendu dans le séjour des morts. (Eph. 4 :7-9 ; Actes 2 :24 ; 1Pi 3 :19 ; Rom. 10 :6-7) Même le symbole des apôtres dit qu’« il est descendu dans les enfers », et bien que ce mot dans « les enfers » suggère que Jésus aurait expérimenté les flammes de l’enfer à notre place, la plupart des experts le remplacent avec raison par tombeau ou séjour des morts.
Adonc, si « les enfers » traduisaient le séjour des morts, quelques clarifications seront impératives. N’a-t-il pas dit au brigand, « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ?» Le paradis et le séjour des morts étaient-ils identiques ? D’un côté, il est juste de faire une lecture naturelle de ces versets que Jésus a rejoint les morts dans leur demeure, le Shéol, comme dit la Bible en hébreu. Le traduire comme « enfer » peut prêter à confusion ; parce qu’à l’origine, le terme communique plus que « le lieu des morts, » connu comme Hadès en grec. Le Shéol comprenait la demeure des esprits justes et la place des esprits pécheurs (Hadès). Il est donc possible que Jésus est descendu dans la place des esprits justes.
Ce lieu bien qu’apparemment situé aux « régions inferieures » manquait de tout tourment. Les esprits y habitant n’étaient pas séparés de Dieu (Ps 139.8). Mais quand l’âme de Jésus y entra, sa présence en changea la constitution spirituelle. Ici, puisqu’ on parle d’un lieu spirituel, il est prudent d’éviter les représentations spéciales. Mais en descendant, il est avec les esprits justes dans son âme humaine. Après l’ascension, il est avec eux spirituellement.
Mais que fait-il dans le Shéol/Hadès ?
La compréhension « des enfers » n’est pas le seul problème dans tout ce clip. Plusieurs sont ceux qui se demandent ce qui se manœuvrait là-bas. Difficile à dire ! Lorsqu’ il s’agit de décrire ce qui s’est réellement passé dans le monde spirituel, les opinions divergent énormément. On peut résumer les tendances comme suit [2]:
Mon humble avis est celui-ci. Un élément du mystère entoure toujours cet épisode. Mais en suivant les pistes bibliques, on peut dresser quelques contours sans toutefois satisfaire toute curiosité sur la question :
Aucune des propositions ci-dessus ne me semble convaincante. Je suggèrerais plutôt que samedi nous rappelle que Christ a connu la mort comme tous les êtres humains. Il s’identifie avec nous dans cette expérience de la mort comme un grand prêtre qui sait ce que c’est que de mourir. Mais sa résurrection nous rassure qu’Il a vaincu le tombeau et la mort pour nous. Lui qui a franchi les portes de Hadès comme tout être humain, il est aussi notre Grand Prêtre qui en détient les clés (Apoc. 1 :18).
Et ses disciples que font-ils ce samedi ?
Pendant que Jésus s’identifie aux êtres humains, jusqu’à l’expérience de la mort, les disciples sentent un vide. Alors qu’il s’approche d’eux, ils se sentent délaissés. Ils observent le sabbat, avec un cœur brisé. (Marc 16.10) Ils s‘enferment par peur des Juifs. (Jean 20 :19) Ils traversent des moments d’incertitude. Cependant, on se demande si Jesus allait les perdre par le caractère noir du samedi.
Non, le doute se dissipera quand Jésus revient d’entre les morts et qu’il les fortifie de nouveau pendant au moins 40jours. Pierre méditera sur sa lâcheté. D’autres se rappelleront bien comment ils se sont enfuis lors de l’arrestation. Ont-ils une foi solide qui les soutiendra au milieu de l’opposition virulente des juifs et romains ? Bien sûr que non ! C’est pour cette raison que Jésus leur promettra le consolateur qui les soutiendra. (Jean 16.7)
Nous avons tous connu ce samedi noir dans nos vies. Nous sommes tellement assaillis de toute part par l’ennemi. Découragés. Déprimés. Nous nous sentons si bas et nous nous demandons si nous allons vraiment tenir dans la persécution. Sachant qu’il nous appelle à le suivre dans la honte et même dans la mort, nous nous demandons si nous tiendrons bon. Avons-nous la force de tenir ? La réponse est un non retentissant. Mais grâce à cet Esprit, les chrétiens ont fait face aux situations les plus horribles, avec un courage qui parfois, laissait leurs adversaires si sidérés.
Où sont les Juifs ?
Alors que les Apôtres ne savent plus sur quel pied danser, les juifs eux dansent sur un volcan. Ils célèbrent une pâque sans Christ. Quel rituel vide. Cette fête était censée pointer vers Christ. Quand il est venu, ils ont préféré garder l’ombre et crucifier Christ, la réalité.
Sommes-nous différents des Juifs ? Si Christ se présentait dans nos églises en chair et en os pour être physiquement notre nouveau pasteur pendant quelques années, supporterions-nous Sa présence ? Ce n’est pas du tout énigmatique que nous préférerions nos routines, programmes et traditions, mais sans Christ. Nous crucifierions Jésus. Nous perpétrerions nos rituels vides de sens. Nous éliminerions Christ de notre vie, théologie, nos prédications et institutions religieuses.
Et toi qui lis cet article, vas-tu continuer à fréquenter l’Eglise, amis chrétiens, et clubs chrétiens tout en évitant toute confrontation avec la réalité de Christ. Ton cœur évite-t-il de répondre à son appel alors que tu perpétues un style de vie religieux vide de sens ?
[2] Matthew Emeryson a écrit un livre excellent sur la théologie évangélique du Saint Samedi dont vous pouvez lire une excellent recension ici pour avoir idée : https://www.thegospelcoalition.org/reviews/confess-jesus-descended-into-hell/
Néanmoins dans cet essai de moins de 10pages Keith Johnson, professeur a Wheaton College est un très bon guide pour vous familiariser avec la question : https://www.baylor.edu/content/services/document.php/217609.pdf
NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la musique,le Basketball et un bon sommeil.
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