La théorie hamitique est un exemple typique qui a alimenté les feux des violences dans la sous-région depuis la période coloniale jusqu’à maintenant
L’Histoire de l’Eglise du Burundi en cinq périodes
Il existe une grande lacune dans la connaissance de l'Histoire de l'Eglise du Burundi surtout parmi la jeune génération des chrétiens/serviteurs de Dieu. Cela ne va pas sans graves conséquences sur nos approches ministérielles en général mais plus en particulier sur le sens d’appartenir à un peuple de Dieu historique qui dans ses chutes et victoires et bassesses et gloires, faiblesses et forces, demeure le résultat d’une œuvre de grâce de Dieu dans les vies des gens imparfaits. Nous sommes le fruit de cette Eglise que Dieu est venu chercher à travers la première flamme de passion qu’il alluma dans le cœur du premier missionnaire. Nos ministères et églises sont le résultat des efforts infatigables et sacrificiels des hommes et femmes de Dieu que l’Histoire a facilement oublié mais qui comptent pour Dieu. Je regarde le passé de cette Eglise avec discernement mais aussi avec beaucoup d‘humilité. Je contemple son avenir avec réalisme mais aussi avec beaucoup de foi et espérance.
Dans cette série d’articles, en soi sommaires, nous allons parcourir son histoire en 5 périodes importantes :
La Bible est un livre qui nous parle d’un Dieu en mission pour se réconcilier avec les hommes et le reste de la création. Ce saint livre prône la paix avec Dieu et avec notre prochain. Malgré cela, l’histoire nous montre qu’il a été maintes fois utilisé et manipulé pour appuyer des idées racistes qui ont engendré de l’esclavage, de l'oppression raciale, des génocides et des tueries systématiques ignobles. La théorie hamitique est un exemple typique qui a alimenté les feux des violences dans la sous-région depuis la période coloniale jusqu’à maintenant. Dans cet article nous revenons sur le manque du fondement biblique, historique et scientifique de cette théorie et l’échec de l’Eglise à être le sel du monde au milieu d’une telle corruption.
La théorie hamitique a connu au moins trois étapes de développement
Vous avez déjà entendu parler de cette théorie comme quoi les Africains descendent de Ham, raison pour laquelle notre continent ne peut pas se développer car nous sommes sous la malédiction hamitique. Notre peau noire en est d’ailleurs une des preuves de la dite malédiction. Certains l'ont utilisée pour justifier l'esclavage d'innombrables Africains en les assimilant simplement aux descendants de Cham. Les sombres périodes d’esclavage et la traite des nègres restent des chapitres douloureux dans l’Histoire de l’Afrique noire. Plus douloureux fut le silence des chrétiens et prétendus serviteurs de Dieu qui n’ont pas su dénoncer ces maux mais les ont même justifiés sur base des conjectures bibliques.
Cette conjecture, tout aussi raciste, que la première, suggérait que les Chamites étaient des Caucasiens ou des Européens et qu'ils avaient immigré vers le sud pour fonder les grandes civilisations africaines, dont l'Égypte, au seul motif que Mizraïm (Égypte), Put (Libye) et Cusch (Soudan et Éthiopie) descendaient de Cham (Genèse 10:6).
Vous avez peut-être déjà entendu parler de ces théories de certains anthropologues, comme C. G. Seligman, affirmant que seuls les Caucasiens possédaient la capacité de créer les caractéristiques d'une haute civilisation. Par conséquent, Seligman et d'autres défenseurs de cette position erronée ont attribué les structures monumentales et les ruines de divers sites africains, ainsi que la fondation de la civilisation égyptienne, à des immigrants Chamites à la peau claire plutôt qu'à des peuples sémitiques et Africains.
Le terme de « Hamite » dans cette théorie recouvre un ensemble de populations africaines connues pour être historiquement pastorales et éleveurs. On spécule que c’est par leur transhumance que les avancées et les progrès du continent africain ont eu lieu.
Ils portent plusieurs noms mais ont une même histoire : ce sont par exemple des Somalis, des Massai et dans les régions Sahéliennes du Mali, ce sont des Peuls, dans l’Afrique du Nord et l’Arabie du Sud ce sont des Berbères et des Touaregs. Ils seraient les descendants de Ham, qui après avoir reçus la malédiction de son père Noé se seraient installés en Égypte, en Arabie puis en Éthiopie, auraient conquis les Bantous (ayant eux même conquis les «pygmées»), et importé en Afrique, l’agriculture, l’élevage, l’art des métaux et la royauté.
C’est ce prétendu apport civilisationnel des Hamites, qui est attribué aux Tutsi du Rwanda et ceux du Burundi.
Les Tutsi seraient alors des africains non nègres, des envahisseurs hamites, des Caucasoïdes pastoraux, arrivés vague après vague. Ils sont alors pour les Européens une sorte de " race de contact " entre Blancs et Noirs.
Nous entrons dans une époque coloniale où explorateurs précèdent et servent les colonisateurs. L'un des hommes envoyés en expédition en Afrique par l'armée britannique des Indes, était l’officier John Hanning Speke. Comme tout européen, il était convaincu qu’il ne trouverait rien d’intéressant créé et conçu par le cerveau noir. A sa grande surprise il découvre que le Rwanda et le Burundi sont des royaumes très bien structurés. Pour lui, il n’y avait qu’une seule explication, une telle maturité politique, un tel bon sens, un tel génie d’administration est le produit d’un autre peuple venu de l’extérieur et qui ressemble aux européens.
Speke, postule, qu'après sa malédiction, Cham et sa famille se rendirent par hasard en Afrique et finirent par s'installer parmi les peuples africains du Nord. Cependant, étant des pasteurs, une branche de ces Chamites (connus sous le nom de Tutsis), se dirigea vers le Sud et s'installa finalement au Rwanda et au Burundi. À leur arrivée, les Tutsis rencontrèrent un groupe autochtone appelé les Hutus, qui parlaient le bantou et finirent par les usurper et s'emparer du pouvoir et des terres par un régime autoritaire. Étant d'une race supérieure en raison de leur sang ancestral, les Tutsis dominèrent et supprimèrent les Hutus pour instaurer leur règne royal. En substance, Speke est arrivé à la conclusion plutôt absurde que les Tutsis étaient une race supérieure, principalement en raison de leur prétendue lignée ancestrale avec Noé et la race caucasienne.
Quand les explorateurs et les missionnaires viennent, l’une des idées alors en vogue est que l’Afrique serait divisée en deux grands groupes “raciaux” : celui des Bantous et celui des Hamites.
À leur arrivée, les missionnaires poursuivirent la tendance initiée par Speke et les colonialistes belges, qui avaient accepté ce mythe. Ils utilisèrent le mythe hamitique dans leur travail missionnaire pour élever les Tutsis à des postes de pouvoir tout en condamnant les Hutus à des emplois subalternes. Les missionnaires crurent d'une manière ou d'une autre au récit hamite et par ce mythe de Speke ils servaient les desseins coloniaux.
En fin de compte, ce mythe gagna en popularité grâce aux prêtres catholiques flamands belges, eux-mêmes victimes de la haine des Français et qui considéraient les Hutus comme des victimes à sauver de la haine des « éleveurs hamites » appelés Tutsis. Non seulement les prêtres flamands ont repris ce mythe mais ils ont prêché que les Tutsis étaient des étrangers, utilisant ce récit pour inculquer des idéologies raciales au groupe majoritaire hutu, en prêchant une histoire fausse.
Tous, missionnaires chrétiens, officiels allemands puis belges étaient pétris de cette idéologie selon laquelle l’Afrique serait divisée en deux grands groupes “raciaux” : celui des Bantous et celui des Hamites. Selon les promoteurs de l’idéologie bantu-hamitique, les Batutsi sont originaires d’Egypte, d’Ethiopie, de Somalie ou d’ailleurs, alors que les Bahutu ont « enterré leur cordon ombilical » du côté du Cameroun actuel ou peut être du côté de la Zambie. Sur base de cette distinction, missionnaire et colonisateur, ont ainsi divisé notre société burundaise :
Le terme de « Bantou », imaginé en 1858 par le linguiste Wilhelm Bleek, recouvre à l’origine un large ensemble de familles linguistiques africaines (centrales, orientales et australes). Pour certains le terme désigne des africains pensés comme “autochtones, les vrais “nègres”
Aujourd’hui nous savons que c’était dans le but de nous dresser les uns contre les autres, ce en quoi, ils ont merveilleusement réussi. Et pourtant ça ne nous empêche pas de nous accrocher à ces fausses identités narratives.
L'humanité entière d'aujourd'hui descend de la famille de Noé. Après la dispersion des descendants de Noé suite à la confusion de leurs langues depuis la tour de Babel, les peuples se sont dispersés à travers le monde et ont acquis de nombreuses distinctions supplémentaires du fait de leur isolement dû à divers mécanismes génétiques. Avec des mélanges qui se sont opérés au cours des milliers d’années il serait présomptueux de vouloir reconstituer les origines de certains peuples.
Mais le texte biblique de Noé qui est souvent un point de départ de ces théories a été très mal compris. Lisons la Bible dans le contexte. Le livre de Genèse est écrit au peuple d’Israël sur le point d’entrer dans le pays de Canaan. Oui Canaan est le fils de Cham dans Genese 9.22. Canaan fut non seulement le père des Cananéens, mais aussi des Amoréens, des Jébuséens, des Sidoniens et des Phéniciens. Ses descendants se sont livrés à une idolâtrie flagrante. Dieu décide alors que les descendants de Shem et Japhet (dans une moindre mesure) puissent prendre possession de ces pays où vivent les descendants de Canaan, afin d’y établir le culte de Yahweh.
En mentionnant cette histoire, Moise a un objectif de montrer que Noé avait prophétiquement entrevu cet abandon de la foi au Dieu vrai et vivant des descendants de Canaan. Bien que Ham ait directement péché, Noé choisit de maudire son fils Canaan peut-être parce qu’il voyait que Canaan possédait la même semence de méchanceté, et impiété et il comprit que la situation ne ferait qu'empirer dans les générations à venir. C'est peut-être la raison pour laquelle l'expression « Cham, père de Canaan » est utilisée dans Genèse 9:22, car Canaan était bel et bien le fils de son père même dans le caractère corrompu.
La Bible est préoccupée de l’adoration du vrai Dieu et non pas de nos histoires des peuples appellés à dominer.
Les paroles de Noé se sont effectivement réalisées ultérieurement, puisque nous lisons que de nombreux descendants de Canaan furent tués ou soumis aux descendants de Sem à l'époque de Josué et des Juges, puis par le roi Salomon. Inutile de rechercher un éternel accomplissement.
Certains disent que Noé refusa peut être de maudire directement Cham et dirigea la malédiction plutôt sur son fils, car Dieu avait déjà béni Cham dans Genèse 9:1. Mais ce qui est sûr c’est que le livre de la Genèse ne fait pas mentionner de la supériorité des races mais poursuit son plan du salut par Sem de qui naitra la descendance promise dans Gen 3.15 et par qui Dieu ôtera la malédiction venue non pas seulement sur Ham et Canaan à cause d’un péché particulier mais sur nous tous car tous ont péché et privés de la gloire de Dieu. Grâce au second Adam, hamite ou non hamite sont bénis en croyant au sacrifice de Jésus.
Les théories raciales que nous abordons dans cet article ont vu le jour dans un climat évolutionniste en Europe qui soutenait le racisme. Darwin, dans ses ouvrages révolutionnaires a prêché la préservation des races favorisées dans la lutte et a proclamé sa conviction que certains groupes humains sont plus évolués que d'autres. Dans La Filiation de l'homme, Darwin a qualifié à plusieurs reprises les personnes à la peau foncée de « dégradées » et les a décrites des centaines de fois comme des « sauvages ». En fait, Darwin avait prédit dans La Filiation de l'Homme que les peuples civilisés extermineraient un jour ces sauvages. C’est dans un tel climat qu’Adolf Hitler a lui-même grandi, convaincu de la supériorité de la race aryenne et de leur vocation à dominer la terre après avoir exterminé les races dites inférieures qui incluaient les noirs ainsi que des sémitiques comme des Juifs.
Même si l’Histoire et la science ont déjà démontré la folie de ces théories obscurantistes selon lesquelles certaines races sont plus pures et appelées à dominer, les gens aiment encore entretenir ce genre de mythes.
La théorie hamite coïncide également avec l’époque de l’Europe physiognomoniste – la physionomie (nez, sourcils, formes des yeux, etc.) définirait le caractère –Les européens vont user de critères tels que le calcul du millimètre du cheveu, la largeur des narines, le prognathisme, la taille ou la clarté du teint. cette pseudo science faisait apologie d’une hiérarchie des «races» par la couleur de la peau et des traits physiques.
Quand explorateurs, colonisateurs et missionnaires viennent vers la fin du 19eme siècle, et remarquent que les Tutsi, sont des éleveurs pastoraux, nomades, ils comprirent qu’ils ne seraient donc pas nécessairement autochtones. Ensuite, certains retiennent parfois, dans leur manière de se vêtir (avec du cuir) ou dans leur physionomie, certains traits physiques considérés plus esthétiques (la grande taille ou la finesse des membres du corps). Mais je me demande s’ils n’ont pas été hâtifs dans leurs conclusions. Au fait si ces « traits » sont quelquefois plus saillants chez des individus alors classés Tutsi – mais jamais systématiques et se retrouvent chez de nombreux Hutu – la carrure, ou une certaine prétendue coloration du teint plus claire chez certains d’entre-eux sont sans doute liés à l’activité pastorale ; une activité où la marche affine la silhouette et où la production laitière, à la base d’une alimentation liquide et de pratiques de soins corporels particuliers (crèmes faites à partir du beurre), peuvent influencer les physionomies.
Historiquement, il n'existe aucune trace de tensions, de guerres ou de rancœurs entre Tutsis et Hutus avant la colonisation. Il n’existe aucune trace dans l’oral, l’archéologie ou le souvenir collectif d’une certaine invasion des Tutsis dans un passé lointain. Ce n'est qu'après l'arrivée de ceux qui adhéraient au mythe chamitique, que les tensions ont commencé à s'exacerber.
Comme le montre le docteur Niyonkuru Lothaire, dans la survivance et le rôle de l’idéologie bantu-hamitique dans la crise burundaise, le plus difficile est d’imaginer le scénario d’une population d’ »envahisseurs » prétendument doués d’une « intelligence supérieure » qui, malgré tout, oublie sa langue. Cela est contraire aux modèles de comportement que nous présentent l’Histoire et la sociolinguistique coloniales aussi bien en Afrique, en Asie qu’ailleurs dans le monde. Il est très rare qu’une population d’immigrants en position de pouvoir et/ou de prestige abandonne sa « langue » pour promouvoir le « dialecte » ou le « patois » de la population indigène. L’histoire de l’Afrique (Algérie, Egypte, Soudan, Tanganyika, Zanzibar, Madagascar, Angola, etc.) montre que les colonisateurs successifs imposent souvent leur(s) parler(s) aux peuples colonisés. Même si l’impossible se réalisait au moins les Tutsi auraient pu conserver une sorte de dialecte lié à leurs origines. Ou alors on aurait pu conserver dans le Kirundi et le Kinyarwanda des traces d’emprunts de l’ancien égyptien ou du copte, de l’amharique, de l’oromo ou du somali. La même recherche devrait concerner le runyankore ou tout autre parler des régions où sont établis des Batutsi. À l’état actuel des connaissances en linguistique comparative et historique, il n’existe pas une telle chose.
En outre, il faudrait que les hypothèses échafaudées sur base des faits linguistiques soient corroborées par les données de l’archéologie ainsi que les autres données socio-culturelles (extralinguistiques). Il faudrait que les données utilisées dans la recherche pluridisciplinaire ne soient plus manipulées et brouillées à cause des affirmations a priori de l’idéologie (néo) coloniale reflétée par l’hypothèse hamitique et ses avatars actuels.
Comment vivaient les Burundais avant l’avènement des occidentaux
Avant toutes ces théories, tutsi, hutu ou twa caractérisaient des groupes socioprofessionnels distincts dans le Burundi ancien. Les Hutu sont généralement agriculteurs, les Tutsi éleveurs et les Twa potiers. Bien sûr, l’élaboration de ces catégories ne résulte pas d’immigrations et de conquêtes successives. Cette construction est ancienne et résulte de la division d’un travail agropastoral qui organise de manière complémentaire le système vivrier. Sans que l’on puisse y poser une date précise, mais que les historiens fixent généralement au 17ème siècle, le peuplement en hommes et en bétail serait progressivement devenu si important, qu’une organisation politique devint nécessaire pour coordonner l’utilisation des terres agricoles.
Les spécialisations des Hutu (chef des sols) et de Tutsi (chefs des pâtures) permet alors l’alternance raisonnées des terres (pâtures, cultures ou jachères) et la gestion de l’accès à l’eau (fleuves, lacs, tourbières).
Mais l’élaboration de ces catégories n’entraîne alors aucune rigidité définitive des statuts : selon certaines règles, un Hutu peut devenir Tutsi, un Tutsi devenir Hutu, et même si le fait est très rare, un Twa peut devenir Hutu ou Tutsi.
Cela est aussi vrai des moyens matériels : si les Tutsi ont souvent des vaches, des Hutu peuvent détenir un cheptel et des Tutsi n’avoir rien qu’un lopin de terre. Ces rôles maintiennent ainsi une flexibilité. Dans ce système, les individus se définissent prioritairement par des clans et des lignages. Ces clans sont mixtes et Hutu, Tutsi et Twa y évoluent.
L’histoire contemporaine du Burundi est jalonnée des cycles de violences de masse. Sans entrer dans les détails que presque tout le monde connait, le Burundi a connu une histoire criminelle complexe depuis son indépendance en 1962. Les violences de 1965, les tueries de 1972, la crise de 1988, le soulèvement et les répressions de 1991 et enfin l’assassinat du président de la République et les tueries de 1993. En réponse à ces exactions, un accord de paix a été signé à Arusha en 2000. En mars 2005, la promulgation de la nouvelle constitution introduit le partage du pouvoir avec un système d’équilibrage ethnique et de quotas. Les élections présidentielles consacrent la victoire du CNDD-FDD, et de Pierre Nkurunziza à la tête de l’État burundais.
Pendant tout ce temps, que faisaient les chrétiens au milieu du chaos ? Depuis l’introduction du christianisme jusque dans la période que nous couvrons dans cet article (1990) la population burundaise était de 86,2 % chrétienne.
Le Pew Research Center a indiqué qu'en 2008, le christianisme représentait 85,1 % ; en 2010, le nombre de chrétiens représentait 94,1 % de la population nationale, dont 73 % étaient catholiques romains et 20 % protestants. En 2017, le christianisme représentait 93,92 % (58,6 % pour les catholiques et 35,32 % pour les protestants)
L’envergure des tueries en masse qui ont lieu et la prédominance du christianisme dans nos sociétés sont deux faits difficilement réconciliables. La seule explication qui peut tout dénouer est que l’Evangile n’a jamais transformé nos coeurs profondément et la Bible changer notre vision du monde.
Aujourd’hui encore, il suffit de gratter un peu le vernis de notre christianisme culturel pour voir que le mal est toujours là : la haine, le mépris, le favoritisme, l’orgueil, le manque de pardon, même dans nos églises
Qu’une chose soit bien claire. Il n’y a rien de mal dans le fait d’avoir une identité tribale. La Bible reconnait la beauté de la multiplicité linguistique, culturelle, raciale et tribale dans la création de Dieu et dans la nouvelle création. Le problème est que nos identités ont été forgées et conditionnées par des idéologies non bibliques. Le plus curieux pourrait lire Joseph Gatugu sur les identités narratives. Il y démontre comment nos principales sources : les parents, la littérature orale, les occidentaux et leurs écrits, les intellectuels burundais et leurs écrits ainsi que politiciens, tous ces artisans des identités narratives hutu et tutsi, ont cristallisé ces identités sur base des préjugés qui ont besoin d’être reconsidérés avec un sérieux examen. Il est déplorable que les chrétiens n’aient pas su apaiser les esprits envoutés par différentes idéologies ethniques afin de guider et éclairer par la Parole de Dieu.
Nous avons déjà montré que les missionnaires ont tantôt soutenu « les élus », les tutsi destinés à diriger, tantôt « les opprimés », des hutus. Ainsi les crises de leadership après le départ du missionnaire étaient souvent dues aux polarisations ethniques, qui avaient été initiées par le missionnaire. Certains pasteurs ont prêché la haine ouvertement à partir de la chaire. Selon que le régime politique du pays soit tutsi ou hutu, des leaders d’Église se sont livrés la guerre allant jusqu’aux éliminations physiques, et persécutions, appuyés par les autorités politiques.
Ceci n’a pas empêché aux leaders d’Eglise d’être impliqués dans le processus de paix, prétendant contribuer à la guérison nationale alors que leurs cœurs sont malades, captifs de haine et d’amertume. Certains leaders, selon la région de leur provenance ont directement subis les effets de la guerre et la plupart n’ont jamais su surmonter des graves blessures. Et pourtant ils furent sollicités pour apporter de l’espoir dans la nation, se comportant comme des artisans de la réconciliation alors qu’eux-mêmes ont besoin de restauration.
Ce portrait a l’air généralisateur et c’est le cas. Il existe certes, des individus, qui ont eu le courage de cacher leurs frères et sœurs en Christ, ou simplement des voisins au nom de l’amour de Dieu, allant jusqu’à mettre en danger leurs vies et celles de leurs familles. Certains pasteurs ont subi des injustices ethniques et de l’humiliation de la part des dirigeants dénominationels mais ils se sont accrochés au ministère tout en saignant. Oui, il y en eu des individus qui ont démontré que la puissance de l’Evangile est plus forte que toute idéologie pécheresse.
NIKIZA Jean-Apôtre est né de nouveau en 1997 et appelé au ministère en 2005. Il est pasteur, enseignant, conférencier et écrivain. Il est fondateur du blog Sa Bannière depuis 2018, du mouvement biblique Green Pastures depuis 2015 et co-fondateur de Little Flock Ministries. Il est passionné par la spiritualité chrétienne et le renouveau de l’Eglise. Marié à Arielle Trésor NIKIZA, ensemble ils sont pionniers du mouvement des Hédonistes chrétiens au Burundi. Ils ont deux enfants : NIKIZA Thaïs Garden et REMESHA Nik-Deuel Trésor. NIKIZA Jean-Apôtre est aussi connu pour être un lecteur assidu des livres. Les grandes influences qui ont façonné sa vie et le ministère sont: Martyn Lloyd Jones, John Piper et A.W Tozer. Ses passe-temps sont : la musique, le basketball, les films et un bon sommeil.
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