Je suis un revivaliste évangélique, un réformé charismatique. L’oxymore qui dérange?
Biologiquement, je proviens d’une famille ethniquement complexe. J’étais presque un pubère quand la guerre civile a éclaté en 1993. Vivre ma puberté et mon adolescence en une période de fortes polarisations ethniques et bouleversements politiques eut des profondes répercussions sur ma quête d’identité. Chaque fois qu’on me posait une question sur mon ethnie, je ne savais pas quoi répondre. Mon propre père m’avait toujours donné une longue et complexe réponse. Mes interlocuteurs attendaient une réponse simple et bien tranchée, soit hutu, soit tutsi. Les gens aiment des réponses simplistes. C’est pourquoi il fut trop facile de faire avaler aux burundais des théories fantaisistes et pseudo scientifiques sur l’origine des races au Burundi. Il n’y a aucune honte d’appartenir à telle ethnie pourvu que votre identité en Christ prime sur ces sous identités. Mais c’est encore douloureux quand vous découvrez que votre conscience d’appartenance ethnique a été conditionnée et manipulée par quelqu’un d’autre pour ses intérêts. Ce qui est le cas pour la plupart des Burundais aujourd’hui. Soit…
Si j’ai pu me reconstruire avec le temps et appris à vivre en paix avec ce malaise lié à mon identité ethnique, je ne savais pas que j’allais vivre la même chose sur le plan théologique. Je suis un revivaliste évangélique, un réformé charismatique. Pour certains il s’agit d’un oxymore très dérangeant. Ça fait partie de mon identité, de mon arbre généalogique théologique et je n’en rougis pas. Par contre, j’en souffre quand les outsiders ne comprennent pas ma famille. J’en souffre plus quand je dois différer de ma propre famille. Cet article va présenter cette ambivalence surtout sur la question du baptême du saint Esprit.
Un simple événement pastoral qui d’ailleurs n’avait pas bénéficié d’une grande publicité, eut lieu dans la semaine de la Pentecôte. Il était organisé par Antioch Foundation, dirigée par Onesphore Manirakiza, un nom familier dans les milieux ecclésiastiques du pays. Dans cet article, qui n’a rien d’un récap de la conférence, à laquelle je n’ai que partiellement assisté, j’aimerais continuer mes réflexions personnelles sur l’avenir du mouvement pentecôtiste au Burundi, qui était d’ailleurs le thème de la conférence. Je reviens sur les forces et faiblesses de la théologie pentecôtiste classique. J’insiste également sur le besoin d’une herméneutique biblique sans sacrifier l’authenticité et la richesse de nos expériences avec l’Esprit.
L’orateur principal pendant la conférence sur l’avenir du pentecôtisme au Burundi n’arrêtait pas de stipuler la position officielle des Assemblées de Dieu sur le baptême du Saint Esprit. L’article 7 de la « Déclaration des vérités fondamentales » dans la constitution et les règlements du Conseil général des Assemblées de Dieu, la plus grande des églises pentecôtistes argumente :
Tous les croyants ont le droit et doivent ardemment attendre et rechercher sincèrement la promesse du Père, le baptême du Saint-Esprit et de feu, selon le commandement de notre Seigneur Jésus-Christ. C’était l’expérience normale de tous dans l’Église chrétienne primitive. Avec cela vient l'attribution du pouvoir pour la vie et le service, l'octroi des dons et leur utilisation dans le travail du ministère (Luc 24 :49 ; Actes 1 :4,8 ; 1 Corinthiens 12 :1-31). Cette expérience est distincte et ultérieure à l'expérience de la nouvelle naissance (Actes 8 : 12-17 ; 10 :44-46 ; 11 :14-16 ; 15 :7-9).
Je crois que ce qui dérange le plus dans cette manière de voir les choses est que le pentecôtiste semble affirmer que le baptême de l’Esprit est une seconde œuvre de grâce, distincte de la régénération et de l’habitation de l’Esprit (indwelling). Les pentecôtistes croient évidemment que le baptême de l’Esprit est « distinct et ultérieur à l’expérience de la nouvelle naissance ». En d’autres termes, dans la théologie pentecôtiste, le baptême de l'Esprit n'est pas quelque chose que tous les croyants possèdent nécessairement, mais c'est quelque chose qu'ils doivent « ardemment attendre et rechercher sincèrement. » Il faut noter aussi que le parler en « langues » sert de preuve nécessaire que le baptême de l'Esprit s'est produit.
Je pense que nous prétendons trop facilement en savoir assez sur le pentecôtisme et nos jugements sont souvent hâtifs et subjectifs. Heureusement avec le temps, ce mouvement a produit en son sein des théologiens de grande renommée qui peuvent articuler mieux sa théologie, le défendre et le critiquer de l’intérieur. Un d’eux, et peut être le meilleur d’entre eux, est Gordon Fee, que je vais abondamment citer et paraphraser.
Je crois que le mouvement pentecôtiste nous a lancé le défi, celui de nous approprier de la puissance du Saint Esprit en vue d’une marche surnaturelle avec Dieu, et d’un service fructueux pour Dieu. Mais le problème est que leur langage expérientiel ne correspond pas toujours avec les données bibliques. L’articulation de leur expérience est imprécise et souvent confuse mais la validité de leur expérience est indéniable et humilie le bibliciste froid.
Les pentecôtistes ont vécu quelque chose qu’ils savent être vrai et authentique. D’une part, leur expérience elle-même a été si stimulante, si profondément transformatrice dans leur vie, à la fois en termes d’obéissance personnelle à Dieu et de préparation et de responsabilisation au témoignage, qu’ils savent instinctivement que cela doit être de Dieu – et donc biblique.
Cependant, au cours de l'articulation biblique de cette expérience, ils ont ressenti une urgence particulière à insister sur tous les aspects de l'expérience — non seulement l'expérience elle-même, mais aussi et surtout sa nécessité en tant qu'œuvre de grâce postérieure au salut. Mais ce faisant, ils ont exposé leurs flancs à certaines faiblesses exégétiques et herméneutiques ; et ils ont fini par essayer de persuader les autres de l'étroitesse de leur expérience pour des raisons différentes de leur propre expérience de l'Esprit. Parlons de certaines de ces failles exégétiques
Certains des textes bibliques dont se servent les pentecôtistes pour justifier un baptême de l’Esprit ultérieur incluent (1) L'utilisation d'analogies bibliques (Jésus lui-même, qui est né de l'Esprit et a ensuite été oint de l'Esprit lors de son baptême, et les apôtres, qui ont fait souffler Jésus sur eux le jour de Pâques [interprété comme régénération] et ont ensuite été baptisés dans l'Esprit à la Pentecôte) ; et (2) l'utilisation de précédents bibliques dans le Livre des Actes (en Samarie [Actes 8], dans Paul [Actes 9] et à Éphèse [Actes 19]).
Sans entrer dans des détails exégétiques, qui nécessiteraient un autre long article, les pentecôtistes doivent cesser de prendre des cas isolés qui marquaient la transition de l’ancien testament au nouveau testament et en faire un modèle normatif pour tout croyant. Par exemple, les disciples connaissaient Christ et avaient cru en lui, et ont été sauvés, mais ils étaient toujours des croyants de l’Ancienne Alliance… ils n’avaient pas reçu ni expérimenté l’habitation permanente de l’Esprit. Lorsque le Saint-Esprit est venu à la Pentecôte, un nouvel ordre a été établi – à partir de ce moment-là, le Saint Esprit est venu à chaque croyant au moment de la foi et a habité le croyant dans une relation permanente et durable.
Les quelques cas où il semble y avoir une « seconde bénédiction » dans les Actes représentent les croyants de l'Ancienne Alliance qui n'avaient pas encore reçu l'Esprit ; ainsi, les épisodes ultérieurs du baptême du Saint-Esprit au-delà du jour de la Pentecôte doit être compris comme une extension de la Pentecôte aux autres groupes, autres que Juifs. Les Actes sont un livre de transition et tout ce qui s'y passe n'est pas normatif pour aujourd'hui.
Il est facile de comprendre les pentecôtistes quand on est un théologien, étudiant de la Bible ayant fait l’expérience qu’ils choisissent d’appeler le baptême du saint esprit. Il est aussi facile de se tromper sur leur incapacité exégétique et louper leur richesse expérientielle. Une des erreurs qu’ils font est celle de trop personnaliser la Pentecôte et louper son aspect le plus important: sa place dans le plan du salut.
Gordon Fee essaie d’expliquer que même s’il y a peu de soutien biblique à la position pentecôtiste traditionnelle sur la question d’un baptême du Saint Esprit qui suit la conversion, il affirme en outre que cela a peu de conséquences réelles à la validité de leur expérience.
La Pentecôte – avec la mort, la résurrection et l’ascension du Christ – est une partie essentielle du complexe événementiel unique de l’histoire de la rédemption qui constitue le point culminant de son œuvre salvatrice. Les événements dans Luc-Actes liés à la Pentecôte ont leur signification première en termes d'accomplissement une fois pour toutes du salut, et non de son application continue. La Pentecôte appartient à l’historia salutis, pas à l’ordo salutis. La signification de la Pentecôte n’est donc pas avant tout expérientielle mais historique.
En tant qu'événement culminant dans l'histoire de la rédemption, la Pentecôte est constitutive pour l'Église dans son ensemble; uni au Christ par la foi et dans cette union, baptisé de l’Esprit. »
Dans l’Eglise primitive il n’existait pas deux sortes de croyants, le spirituel qui parle en langue et le chrétien ordinaire qui manque de puissance de l’Esprit.
Notez enfin que nulle part le Nouveau Testament ne dit : « Soyez sauvé, puis soyez rempli de l’Esprit ». Pour eux, être sauvé, ce qui incluait évidemment la repentance et le pardon, signifiait surtout être rempli de l’Esprit. Que tous les croyants en Christ soient remplis de l’Esprit est le présupposé des auteurs du Nouveau Testament. Ainsi l’impératif est : « Continuez à être remplis du Saint-Esprit » (Éph. 5 : 18).
C’est dans le contexte de tout cela qu’il faut comprendre l’effusion du jour de la Pentecôte. Par-dessus tout, la venue de l'Esprit signifiait que le peuple de Dieu avait également été introduit dans le Nouvel Âge. "C'est ça", crie Pierre. "L'Esprit est là ; le Nouvel Âge a commencé." Pour ces premiers chrétiens, il ne s’agissait pas simplement d’être sauvés, pardonnés ou préparés pour le paradis. Il s’agissait avant tout de recevoir l’Esprit, d’entrer avec puissance dans le Nouvel Âge. Ils n’auraient tout simplement pas compris notre terminologie pentecôtiste.
C’est ici que Gordon Fee diverge avec la plupart des théologiens. Il insiste que les premiers chrétiens n’étaient pas exhortés à rechercher le baptême du Saint Esprit parce qu’il faisait partie de leur réalité expérientielle . Il note que les documents du N.T ont été écrits pour la génération des convertis adultes du 1er siècle et ne parle pas aux chrétiens de la 2eme et 3eme génération. Ce qui a été décrit plus haut concernait les chrétiens normaux du 1er siècle auxquels les actes et les épitres de Paul s’adressaient.
Il fait remarquer que depuis la 2eme et 3eme génération il y a eu une décadence spirituelle…ainsi s’éleva une génération qui ne connaissait pas la puissance du saint Esprit. Pour ces générations l’œuvre du saint esprit n’était pas une préoccupation cruciale, la dimension des dons surnaturels, évangélisation avec le fruit et la croissance qui vienne avec n’étaient plus leur attente et expérience.
C’est ce genre de vie en dessous de la normale contre laquelle les mouvements comme le montanisme réagissait ainsi que le mouvement charismatique au 20eme siècle. Le mouvement pentecôtiste est né de cette profonde insatisfaction, ils cherchaient à re-capturer la dimension de la puissance du saint esprit dans la vie normale du croyant.
Il est courant dans les cercles reformés de revenir sur la dimension eschatologique de la pentecôte. Mais ils vont trop loin pour reléguer les bénédictions de caractère surnaturel de la pentecôte au passé uniquement, lors de la phase d’Inauguration du Royaume.
D. A Carson apporte une corrective en disant: « La venue de l’Esprit n’est pas simplement associée à l’aube du nouvel âge mais à sa présence, non seulement à la Pentecôte mais à toute la période allant de la Pentecôte au retour de Jésus le Messie » (Showing the Spirit , 155). Ou encore, les dons de prophétie et des langues (Actes 2) ne sont pas décrits comme inaugurant simplement l’ère de la nouvelle alliance mais comme le caractérisant (et n’oublions pas que l’ère actuelle de l’Église = les « derniers jours »).
Nous devons également prendre note de 1 Corinthiens 13 : 8-12. Ici, Paul affirme que les dons spirituels ne « passeront » (v. 8-10) qu’à l’arrivée des « parfaits ». Si le « parfait » est effectivement la consommation des desseins rédempteurs de Dieu tels qu’exprimés dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre après le retour du Christ, nous pouvons nous attendre avec confiance à ce qu’il continue à bénir et à doter son Église de ses dons jusqu’à ce moment-là.
Un point similaire est souligné dans Éphésiens 4 : 11-13. Paul y parle des dons spirituels (ainsi que de la fonction d'apôtre) – et en particulier des dons de prophétie, d'évangélisation, de pasteur et d'enseignant – comme édification de l'Église « jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de l'Église ». Connaissance du Fils de Dieu, pour mûrir, à la mesure de la stature parfaite de Christ ». Puisque ce dernier n’a certainement pas encore été atteint par l’Église, nous pouvons anticiper avec confiance la présence et la puissance de tels dons jusqu’à ce que ce jour vienne.
L'expérience pentecôtiste est historiquement née d'une profonde insatisfaction à l'égard des « choses telles qu'elles sont » à la lumière des « choses telles qu'elles étaient » dans l'Église du Nouveau Testament, ainsi que d'une profonde faim spirituelle pour ces dernières. Ils appartenaient à cette tradition de piété qui criait : « Ô Dieu, remplis-moi de toi-même et de ta puissance ou je meurs. » De cette faim et de ces cris, ils ont fait l’expérience d’une puissante rencontre avec Dieu le Saint-Esprit. Puis ils se sont retournés (surtout dans la deuxième génération) et ont essayé d’amener d’autres, dont beaucoup ne partageaient pas la même insatisfaction ou la même profonde faim spirituelle, à la même expérience par la voie plus cérébrale d’une apologétique biblique ; ils devenaient ainsi, en un sens, une sorte de contradiction vivante.
Je pense qu'il est juste de noter que s'il y a une chose qui différencie l'Église primitive de notre Eglise contemporaine, c'est bien le niveau de conscience et d'expérience de la présence et de la puissance du Saint-Esprit. Demandez aujourd’hui à un grand nombre de personnes de tous les secteurs de la chrétienté de définir ou de décrire la conversion chrétienne ou la vie chrétienne, et la caractéristique la plus remarquable de cette définition serait le manque général d’accent mis sur le rôle actif et dynamique de l’Esprit.
C'est précisément le contraire dans le Nouveau Testament. L’Esprit n’est pas un simple addendum. Non, il est l'ingrédient sine qua non de la vie chrétienne. Il n’est pas non plus une simple donnée de la théologie ; il est plutôt expérimenté, puissamment présent dans leur vie. Quoi qu’on puisse dire d’autre de l’Église primitive, ils étaient avant tout des gens de l’Esprit.
Avant l’avènement du pentecôtisme, pour la plupart des chrétiens dans l’histoire de l’Église, on croyait en l’Esprit mais on le pressentait à peine comme une présence puissante, que ce soit dans la vie individuelle ou dans la communauté, est née l’idée que l’Esprit était une présence tranquille et discrète.
Pour les premiers chrétiens, l’Esprit a toujours été considéré comme une présence puissante. En fait, les termes Esprit et Puissance sont parfois presque interchangeables. Pour eux, la vie en Christ signifiait la vie dans l'Esprit, et cela signifiait une vie caractérisée par la puissance, et non simplement par une force tranquille et omniprésente. La venue de l’Esprit avait des preuves phénoménologiques ; la vie était caractérisée par une qualité dynamique, mise en évidence le plus souvent par des phénomènes extraordinaires. L’Esprit n’était pas quelqu’un en qui on croyait ; il avait une expérience, une expérience puissante dans la vie de l'Église. Ainsi Actes 1 : 8 : « Vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous ; » Actes 4 :33, « avec une grande puissance, les apôtres ont témoigné de la résurrection » ; et tout au long des Actes.
Le jour de la Pentecôte, ce qui est arrivé aux premiers chrétiens était quelque chose que l'on pouvait voir et entendre (Actes 2 :33) ; c'était la dimension visible et phénoménologique de l'Esprit que Simon voulait acheter (Actes 8) ; et dans la maison de Corneille, la venue de l'Esprit, visiblement et phénoménologiquement, est ce qui a convaincu Pierre et ses compagnons que les Gentils avaient eux aussi reçu la promesse de la vie. Une telle vision de l’Esprit était normale pour eux. En effet, telle est la présupposition de l’Église primitive, c’est la seule façon de donner un sens à 1 Thessaloniciens 5 : 19-22 et 1 Corinthiens 12-14.
Ce ne sont pas des événements isolés, pas plus que la Cène du Seigneur n'est un événement isolé dans les églises pauliniennes. C’était l’abus, ou la distorsion, de ce qui était normal qui nécessitait une correction. Ainsi, l'Esprit n'était pas seulement l'élément essentiel de la compréhension par les premiers croyants de leur existence eschatologique, mais il était puissamment présent parmi eux.
La majorité des reformés croient que le baptême du Saint Esprit et la nouvelle naissance sont une seule et même chose. Ils se basent surtout sur le passage de Paul dans sa première épitre aux corinthiens 12 : 13 John Piper, une des voix leaders du mouvement réformé ne croit pas que Luc et Paul utilise l’expression baptême du Saint Esprit de la même manière.
Acts 1:4, « Attendez la promesse du Père », Actes 2 : 32-33. John Piper a dit que je pense qu'être baptisé du Saint-Esprit (comme Luc le veut dire) n'est pas la même chose que naître de nouveau ou être uni au Christ par l'œuvre du Saint-Esprit. En d’autres termes, je ne pense pas que ce dont parle Paul dans 1 Corinthiens 12 : 13 soit la même chose que ce qui se passe ici dans Actes.
Paul dit : « Car c’est par un seul Esprit que nous avons tous été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou libres. » Le contexte montre qu'il fait référence à une œuvre de l'Esprit souverain qui unit tous les croyants au Christ. C'est pratiquement la même chose que le travail de conversion. Lorsque vous êtes né de nouveau et que vous mettez votre foi en Christ, l’Esprit de Dieu vous unit à Christ afin que vous fassiez partie de son corps et cohéritier avec lui de la vie éternelle.
Ici John Piper avoue : J'avais l'habitude de supposer que Paul et Luc parlaient de la même chose lorsqu'ils utilisaient le mot « baptême » et le liaient au Saint-Esprit — en d'autres termes, que le baptême par l'Esprit dans 1 Corinthiens 12 :13 et le baptême avec le Saint-Esprit dans Actes 2 étaient les mêmes. De nombreux universitaires et enseignants très compétents font encore ce lien. Le point de vue que je m’apprête à vous donner n’est pas le seul orthodoxe, et ce n’est pas non plus celui avec lequel vous devez être d’accord pour faire partie de cette fraternité. Mais je suis de plus en plus convaincu qu’elle est correcte et qu’elle est désespérément nécessaire dans l’Église.
Je pense que l’essence du baptême du Saint-Esprit, c’est lorsqu’une personne, qui est déjà croyante, reçoit une puissance spirituelle extraordinaire pour un ministère d’exaltation du Christ.
Luc 24 :49 Jésus dit pratiquement la même chose. « Et voici, j’envoie sur vous la promesse de mon Père ; mais restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. Ce qui est important ici, c’est de voir que ce sur quoi Jésus se concentre, parmi toutes les choses sur lesquelles il pourrait se concentrer lors du baptême du Saint-Esprit, c’est d’être revêtu de puissance. C’est donc le premier signe que le cœur de cette question du baptême du Saint-Esprit est une question d’autonomisation. Il leur a dit dans Luc 24 : 47 qu’ils devaient prêcher à toutes les nations. Et le point du verset 49 est que nous ne pouvons pas faire cela avec le plus grand succès à moins d’être revêtus de la puissance de Dieu – c’est-à-dire à moins d’être baptisés du Saint-Esprit.
Le deuxième point indiquant que c’est l’essence même du baptême du Saint-Esprit se trouve dans Actes 1 : 6-8. Juste après que Jésus ait dit qu'ils seraient baptisés de l'Esprit (v. 5), les disciples disent : « 'Seigneur, vas-tu en ce moment restaurer le royaume d'Israël ?' connaître les temps ou les saisons que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit sera venu sur vous et vous serez mes témoins. » Ainsi ici, le baptême de l’Esprit est vu comme une « venue » qui donne la puissance pour témoigner. C’est donc le deuxième point vers la responsabilisation en tant que cœur du baptême de l’Esprit.
Notez qu’aucun de ces textes ne suggère que ce qui se passe dans le baptême de l’Esprit est une renaissance, une conversion ou une union avec Christ. Il y a de bonnes raisons de croire que ces disciples étaient déjà nés de nouveau et convertis et que le Saint-Esprit demeurait en eux (Jean 13 :10 ; 15 :3 ; Romains 8 :9 ; Jean 3 :5). Mais plus important encore est le fait que la question de la nouvelle naissance et de la conversion des disciples n’est tout simplement pas abordée dans Actes 1 et 2.
Jésus ne dit pas: « Attendez à Jérusalem jusqu’à ce que vous soyez né de nouveau, ou converti, ou mis dans le corps de Christ. » Il dit : « Attendez d’être revêtu de pouvoir. » Il ne dit pas : « Vous deviendrez membre du corps de Christ lorsque le Saint-Esprit sera descendu sur vous. » Il dit : « Vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous. »
Une autre chose qui perturbe les reformés, c’est le fait de concevoir le baptême du saint esprit comme une seconde bénédiction. Le pentecôtisme est souvent accusé d’avoir inventé la doctrine de la deuxième bénédiction. Ce n’est pas vrai.
Cependant, bien avant le pentecôtisme et en dehors de celui-ci, de nombreux chrétiens évangéliques croyaient et promouvaient une expérience postérieure à la conversion (même si la plupart diraient que cela peut se produire lors de la conversion), ce qui lance l'individu dans une vie spirituelle « supérieure » ou « plus profonde » marquée par la conversion. par la puissance surnaturelle, dotée de l'Esprit, pour vaincre le péché et s'engager au service de la mission du Christ
John Piper affirme que cette expérience peut prendre la forme d’une expérience inhabituelle et décisive après la conversion – un jour, une semaine, un an ou une minute – suivie par des effusions, des remplissages ou des baptêmes de l’Esprit ultérieurs périodiquement tout au long de la vie. Ou encore, cette expérience peut survenir au moment même de la conversion, suivie d'expériences ultérieures tout au long de la vie d'autonomisation par le Saint-Esprit. Cela peut se produire de diverses manières et des bénédictions tout au long de la vie sont tout simplement imprévisibles et diverses.
Je pense que ce serait une erreur de limiter le baptême dans, par ou avec le Saint-Esprit à une seule seconde après la conversion. Même si vous en faites l’expérience, cela ne veut pas dire que ce baptême doit être compris de manière normative. Je pense que le genre de plénitude et de fortification spirituelle que nous recevons dans de telles expériences est nécessaire encore et encore dans la vie chrétienne. Ils ne sont pas toujours les mêmes à chaque époque de la vie chrétienne.
Il est juste, je pense, de demander un nouveau baptême. C'est le langage des puritains. C’est le langage de Martyn Lloyd-Jones. C’est mon langage encore et encore lorsque je m’approche de la chaire et cherche à prêcher. Je dis: « Ô Dieu, j’ai besoin d’un nouveau baptême. J'ai besoin d'une nouvelle onction. J'ai besoin d'une garniture fraîche. J’ai besoin d’une nouvelle effusion du Saint-Esprit.
La plupart des érudits croyants après la plénitude de l’Esprit jusqu’à la conversion ne se soucient pas particulièrement de la façon dont cela s’appelle. « La plenitude de l'Esprit », « onction de puissance » sont des alternatives valables au « baptême du Saint-Esprit ».
Premièrement, Luc décrit le premier baptême de l’Esprit comme étant rempli. Il utilise le langage de remplissage dans Actes 2 : 4. Il dit : « Attendez ce baptême » (Actes 1 :4-5), puis lorsqu'il le décrit dans 2 :4, il dit : « Ils furent remplis du Saint-Esprit. » Pour lui, ce sont des réalités qui se chevauchent, la plénitude et le baptême. Ensuite, tout au long du livre des Actes, le terme « rempli du Saint-Esprit » est une expérience récurrente et répétée dans la vie du croyant, et non seulement une expérience ponctuelle.
Il peut ou non inclure divers signes comme des langues ou d'autres manifestations inhabituelles. Je pense que chaque chrétien devrait chercher encore et encore de nouveaux baptêmes dans ce sens pour un ministère efficace. Nous devons rejeter les langues comme condition sine qua non de cette expérience ultérieure du remplissage de l’Esprit.
Avant de clore ce long article, j’aimerais vous raconter une petite histoire intriguante. Quand j’ai commencé à écrire cet article. j’ai ensuite abandonné. Pendant quelques jours mon attention était retenue par les découvertes de Katheleen Kenyon sur l’ancienne ville de Jéricho…puis j’ai eu le rêve qui m’a poussé à réécrire cet article. je vous le partage rapidement.
Avec ce pasteur local réformé local, nous travaillions avec une équipe de recherche sur Jéricho. Nous étions enthousiasmés par cela, mais ensuite il m'a proposé de prêcher un sermon dans son église. J'ai automatiquement pensé que c'était sur Jéricho. Jusque-là on avait l’air de bien s’entendre.
Mais ensuite il a articulé le sujet dont il voulait que je parle : le Saint-Esprit. Il a ensuite montré à quel point de nombreux cercles charismatiques parlent de Lui à la légère, qu'une personne comme moi, connue pour être charismatique, serait facilement entendue.
J'ai convenu que je regrette que certaines personnes parlent de Lui avec moins de respect, que certains « cessationnistes » ont une grande révérence au Saint Esprit que la plupart des gens charismatiques que je connais.
Il essaya d’aller un peu plus loin et de dire que nous célébrons quelque chose qui n'existe pas. Puis je lui répondit que je suis d'accord avec lui sur le fait qu'il y a beaucoup de triomphalisme dans les cercles charismatiques.
Pourtant, méprisez-vous les prémices de l’Esprit, simplement parce que sa plénitude n’est pas là…? Ai-je encore ajouté.
L'église est aujourd'hui en état de marche entre la phase d'inauguration du Royaume de Dieu et celle de la consommation finale. Elle reflète un peu des deux pendant cette phase de continuation du Royaume. Elle reflète quelque chose de son fondement divin et racines surnaturelles mais aussi elle est caractérisée par les prémices de la plénitude de la gloire du royaume de Dieu qui sera révélée quand Christ reviendra.
J’ai courtoisement exprimé mes remerciements que son insistance sur la révérence du Saint-Esprit est une grande correction dans un contexte rempli d’abus au nom du Saint Esprit. Mais je lui ai dit que je regrette qu'il sache peu de choses sur la sainte familiarité avec Lui, la liberté et la puissance.
j’ai ensuite conclu notre petite conversation en disant que ma prière est de voir une génération qui fasse honte à la fois à ceux qui cachent leur pneuma phobie derrière la « révérence » et à ceux qui le parlent sur les lèvres mais connaissent peu de sa véritable onction et de sa puissance.
Dans son exposé d' Éphésiens 6 :10-13, publié en 1976, MARTYN Lloyd Jones nous secoue en disant : « Connaissez-vous quelque chose de ce feu? Si vous ne le savez pas, confessez-le à Dieu et reconnaissez-le. Repentez-vous et demandez-lui de vous envoyer l'Esprit et son amour en vous jusqu'à ce que vous soyez fondu et ému, jusqu'à ce que vous soyez rempli de son amour divin, que vous connaissiez son amour pour vous, que vous vous en réjouissiez comme son enfant et que vous attendiez avec impatience l'espérance de la gloire à venir. N’éteignez pas l’Esprit », mais plutôt « soyez remplis de l’Esprit » et « réjouissez-vous en Jésus-Christ ».
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P.S Mon arbre généalogique
9. Résurgence du mouvement de la formation spirituelle(Dallas Willard, Richard Foster, A.W Tozer)
8. Reformés charismatiques (John Piper, Sam Storms, Jack Deere, Don Williams)
7. Théologiens pentecôtistes (A.W Torrey, A.B Simpson, Gordon Fee, Craig Keener, Steven Land, Simon Chan)
6. Martyn Lloyd Jones
5. Puritains sealers(Thomas Goodwin, Richard Sibbes, Thomas Brooks)
4. Calvin
3. St Augustin
2. Tertullien
1. Paul
NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la musique, le Basketball et un bon sommeil.
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Si un mouvement ne chante pas, il meurt.
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