Les réunions de réveil d’Azusa Street témoignèrent d’une telle explosion spirituelle qu’en l’espace de neuf mois seulement, des missionnaires étaient déjà envoyés dont 13 en Afrique. Le mouvement devint précurseur également des grandes églises comme Assemblées de Dieu, Church of God, Vineyard et diverses dénominations pentecôtistes et charismatiques.

Au début, le pentecôtisme était lié aux mouvements de sainteté méthodistes et le thème de la sainteté occupait une place d’honneur. A cela s’ajoutait l’insistance sur l’expérience du saint Esprit, appelé « baptême du Saint esprit », censé propulser le croyant dans une nouvelle dimension de vie de prière, dévotion, passion pour Dieu, service chrétien fructueux. Le parler en langues est le signe de l’évidence de ce baptême. Celui qui l’expérimente redécouvre un zèle particulier pour le ministère, et ça débloque parfois des dons surnaturels comme la prophétie ou la guérison. Avec l’expansion fulgurante du pentecôtisme, les missionnaires pentecôtistes suédois vinrent au Burundi vers 1935 et s’installèrent à Kayogoro et à Kiremba au Sud du Burundi.

Une des premières converties fut une maman qui élevait un enfant orphelin appelé SIMBAVIMBERE Lamech. Elle l’exposa à la foi et vint à Christ. Il se fit baptiser dans son adolescence. Il devint un évangéliste itinérant avec un zèle légendaire et participa sans des équipes d’implantations de plusieurs églises pentecôtistes. Il devint plus tard pasteur et ceux qui ont été sous son pastorat parlent d’un homme qui prêchait la repentance, séparation avec le péché et la consécration envers Dieu.

Un auditeur théologiquement informé de ses sermons déplorerait sans doute le moralisme légaliste, une sainteté culturelle, un sectarisme religieux et un dogmatisme caractéristique de la plupart des fidèles de cette dénomination. Néanmoins, on ne manquera pas non plus d’apprécier son cœur pour Dieu et son peuple, son sens de dévouement au ministère et son insistance sur la repentance. Comme William Seymour, le père du pentecôtisme, Lamech est devenu un précieux instrument aux mains de Dieu, alors qu’il n’avait pas assez d’éducation et dans un contexte ecclésiastique et politique de discrimination, il put émerger et accomplit avec patience et persévérance sa vocation.

A l’âge de 81 ans, il vient de finir sa course. Les couples qui ont bénéficié de ses sages conseils pendant les classes prénuptiales, les candidats au baptême qui ont été introduits aux premiers rudiments de la foi chrétienne « IGICE », ceux qui ont été édifiés par ses prêches sur la Radio Ivyizigiro, tous pleurent le départ d’un homme de Dieu, pilier de l’Église pentecôtiste au Burundi, et le symbole d’un piétisme radical pour beaucoup. Encore un peu de temps et nous le reverrons dans un corps glorifié.