Il y a un autre roi plus historique qu’Achille qui régna sur Israël au 10e siècle avant Jésus-Christ. On raconte souvent que son talon d’Achille (expression qui découla de cette mythologie signifiant le point sensible, vulnérable) était «  les femmes ».  J’ai l’intention de montrer que SATAN éloigna son cœur de Dieu en se servant d’une trilogie faite de : la puissance, la richesse et le sexe. Ces éléments qui causèrent sa chute étaient fort présents dès le début du règne et le désagrégèrent progressivement jusqu’il s’effondra. Je vais enfin  montrer que Christ est plus grand que Salomon et nous sauve de tous nos « talons d’Achille. »

Un fils pas comme son père….

« Son cœur ne fut point tout entier à l’Eternel, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David, son père. » 1Rois 11 :4

« Il (Salomon) ne suivit point pleinement l’Eternel, et il ne suivit point pleinement l’Eternel, comme David son père. » 1Rois 11 :6

L’Eternel fut irrité contre Salomon parce qu’il avait détourné son cœur de l’Eternel, le Dieu d’Israël, qui lui était apparu deux fois. Il lui a cet égard défendu d’aller auprès d’autres dieux ; mais Salomon n’observa point les ordres de l’Eternel. Et l’Eternel dit a Salomon : Puisque tu as agi de la sorte, et que tu n’as point observé mon alliance et mes lois que je t’avais prescrites, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur. (1Rois 11 :9-11)

Salomon ressemblait à son père au moins en une chose : ils étaient tous les deux devenus rois alors qu’ils étaient cadets dans leur famille, dans une société antique où seuls les premiers fils aînés avaient droit de prétendre à la succession royale. Amon, fils aîné de David  avait été tué par son frère Absalom parce qu’il avait violé sa sœur. Absalom demeurait l’héritier après avoir assassiné son grand frère immédiat. Il tenta un coup d’Etat qui, malheureusement, se termina en véritable carnage militaire de son camp et y laissa la vie. Adonija, profitant de la faiblesse de David à cause de la vieillesse tenta aussi un coup d’Etat pendant les derniers jours de David. Le coup échoua et poussa David à introniser Salomon avant même de mourir.

Même sous cet angle, la situation de Salomon différait de celle de son père. David avait commencé à zéro à partir seulement d’une prophétie de Samuel. Passant par la guérilla qui le durcit lui et ses troupes, il finit par régner sur Israël. Il était avant tout un roi guerrier. Il  étendit les frontières d’Israël et unifia le pays qui avait été divisé par la longue crise de Saul.

Quant à Salomon, il hérita d’un royaume qui jouissait déjà d’une grande respectabilité militaire dans la région. Il ne chercha pas à l’agrandir davantage mais se contenta de le consolider.

Le règne de Salomon fut caractérisé par un essor sans précédent dans tous les domaines. Ces quelques versets résument la situation. «  Juda et Israël étaient très nombreux pareils au sable qui est sur le bord de la mer. Ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient…Juda et Israël, depuis Dan jusqu’à Beer Scheba, habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, tout le temps de Salomon.  1 Rois 4 :20,25.

Il se distingua de son père dans plusieurs domaines:

Salomon était un intellectuel avec un esprit large, alors que David était beaucoup plus un roi hébreu, Salomon était un roi universel, très ouvert au monde. «il était plus sage qu’aucun homme…il a prononcé trois milles proverbes et composé milles cinq cent Il connaissait les arbres depuis le cèdre du Liban jusqu’à Hysope qui sort de la muraille. Il connaissait les animaux, les oiseaux, les reptiles et les poissons. Il venait des gens de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse. » 1Rois 4 :31-34

Mais spirituellement, ce fut un désastre.

Dès le début de son règne, Salomon présentait les signes d’un cœur partagé. Une des premières décisions qu’il prit une fois au trône était d’épouser la fille du Pharaon d’Egypte (1 Rois 3 :1.)  Son nom veut dire en hébreux homme de paix. Il l’était. Il chercha à nouer des relations diplomatiques au lieu de partir en guerre comme son père. Il employa la vieille stratégie pour créer des alliances politiques : mariage. Il commença à s’assurer que l’Egypte soit un allié. Peine perdue car l’Egypte rêvait secrètement de voir son voisin devenu trop puissant tomber. Il soutiendra la plupart des opposants de Salomon à commencer par Jéroboam. Cinq ans après la mort de Salomon, le roi d’Egypte attaquera Juda et pillera le temple. (1Rois 14 :25-26)

Puis dès le début, Salomon manifesta un amour du pouvoir. Il se trouva 12.000 chevaliers et 1.400 chars. Ce qui violait les commandements de Dieu.

Il devint progressivement un dictateur qui n’hésita pas à écraser la population pour s’enrichir. Les taxes étaient trop lourdes et levées de façon inégale car les juifs étaient exempts de ces taxes.

Ses projets immenses de construction révélaient un amour de la grandeur exagéré. Il n’hésita pas à condamner le peuple aux lourds travaux pour réaliser ses rêves à commencer par les étrangers qui y vivaient jusqu’au peuple  d’Israël. Tout ceci prépara un chemin du schisme qui eut lieu directement après sa mort (1 Rois 12 :4 ; 1Rois 5 :13-17 ; 1Rois 9 :20-22).

Pout tout couronner, le sexe. «  Il eut 700 reines et 300 concubines !!!! Le livre de cantique nous dépeint un garçon romantique qui aime follement une seule femme et lui déverse tant de romance dans un mariage monogame. Mais cette image est remplacée par un homme qui goûte à tous les plaisirs sexuels possibles sans retenue. Comme il le dit lui-même : tout ce que mes yeux avaient désiré, je ne les en ai point privés ; je n’ai refusé à mon cœur aucune joie » Ecclésiastes 2 :10

En fin de compte Salomon a systématiquement violé tous les avertissements de Moise concernant le roi (Deutéronome 17 :14) ; et quand on regarde le parcours de sa chute, on réalise qu’il n’avait pas qu’un seul talon d’Achille. Mais ces trois vices (l’amour du pouvoir, de l’argent et du sexe) ont tous conspiré ensemble pour le mener à sa chute.

Plus grand que Salomon…

Bien que son nom indique un homme de paix, son règne était aussi caractérisé par beaucoup d’injustices qui occasionnèrent le schisme après sa mort. Jésus lui, son royaume est éternel et sera caractérisé par la justice et le « Shalom » éternel.  Au lieu d’écraser ses sujets, Jésus, le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis. Il meurt et accomplit la justice de Dieu pour que ceux qui croient en Lui puissent retrouver la paix avec Dieu. En Christ, nous sommes des « Yedidiya » un autre nom de Salomon  qui signifie  bien aimés de Dieu. (2Sam 12 :24-25).

Salomon n’a pas toujours suivi les traces de son père David, mais Jésus Lui honorait son père en tout. Il ne fit que ce qu’il avait entendu et vu de son Père. Il avait l’approbation permanente de son père qui témoigna «  voici mon fils en qui j’ai mis toute mon affection. »

Salomon s’abandonna au péché sans retenue mais Jésus ne connut aucun péché bien qu’il fût tenté comme nous tous. Satan lui montra les royaumes de ce monde mais Jésus s’accrocha à la Parole de Dieu. Lui ne connut aucun péché devint péché pour nous. Les mots pour décrire notre état de corruption morale étaient loin d’être «  talon d’Achille » comme si nous avions juste une ou deux faiblesses alors que le reste est intact. On pourrait dire que nous étions «  mouillés jusqu’au cou » mais même cette expression ne traduit pas véritablement notre situation. Nous étions complètement et profondément dépravés. Le talon est juste une partie périphérique du corps mais la Bible dit que nous sommes atteints au plus profond de notre être. Ce n’est pas notre talon qui est mal mais notre cœur. (Jérémie 17 :9).  Nous n’avons pas besoin d’un appareil orthopédique qui nous ajuste moralement mais d’un miracle qui nous régénère. Jérémie ne se contente pas de donner uniquement  le diagnostic mais nous prescrit aussi un médicament : « voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël…je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur »  (Jérémie 31 :33).

Jésus nous sauve du cycle de chute de Salomon

En tant que croyants justifiés et régénérés, notre trajectoire dans la poursuite de la sainteté n’est pas toujours droite. Il arrive que notre cycle de chute ressemble à celui de Salomon. Il est triste qu’à certains moments de notre vie spirituelle nous tombons si bas comme Salomon que seul le Dieu omniscient peut nous distinguer des cadavres spirituels non régénérés ! Notre circuit de chute ressemble souvent à celui de ce monarque juif.

Salomon aimait faire la paix: Tout commence quand nous faisons la paix avec nos ennemis spirituels. Nous pactisons avec le péché, nous nous lassons de mener le combat contre le péché. Peu importe notre degré de maturité spirituelle, cette trilogie nous guette tous : l’amour de l’argent, du plaisir et de la puissance. Le moindre manque de vigilance refroidit progressivement notre amour pour Dieu.

Le livre d’Ecclésiastes qu’il écrivit vers les derniers jours de sa vie montre qu’il fut restauré, mais après tant de pertes. Dans ce livre, il confesse trente-trois fois que tout est vanité…toutes ces choses qui jadis avaient entraîné son cœur loin de Dieu.

Mon petit frère et artiste El Malakay aime me raconter cette histoire d’un prédicateur qui, un jour a dit : je suis choqué d’entendre les gens dire que tout est vanité…Salomon a dit ça après avoir goûté à tous les plaisirs du monde…qui es-tu pour dire TOUT est vanité. Qu’est-ce que tu en sais ? » Quelle duperie ! On n’a pas besoin d’amasser un million de regrets avant de confesser que tout est vanité. Ce n’est pas si désirable que Salomon ait pu être  restauré vers la fin de sa vie après avoir  gâché ses meilleures années dans les frivolités.

Le mot vanité en hébreux est « hevel » qui signifie vapeur, c’est presque le même mot qu’Adam donna à son deuxième enfant Abel. Dieu nous restaure en nous montrant que tout est vapeur, tout est temporaire que cela ne peut jamais satisfaire nos âmes. Adam pensait sans doute à la vie qu’il avait perdue, chassé loin de la présence de Dieu et appela son fils vanité, car tout est vanité loin de Dieu. En Lui seul nous trouvons la raison d’être. Cette prise de conscience est de loin plus amplifiée quand nous contemplons Christ, le Verbe Eternel qui vint dans ce monde temporaire, s’incarna dans notre existence et devint vanité pour nous élever dans l’éternité de sa gloire si seulement nous croyons en son sacrifice expiatoire. Ma prière est que nous puissions confesser comme Paul «  mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte, à cause de l’Excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout et je les ai regardé comme de la boue, afin de gagner Christ. » Philippiens 3 :7-8

P.S Cet article est une adaptation écrite d’un sermon prêché par Pasteur Jean-Apôtre NIKIZA, le 14 Février 2021, à l’Eglise Little Flock.