Polycarpe n’avait pas seulement le caractère moral de Jean mais l’engagement doctrinal de Paul également.
Souvenez-Vous Des Pères De L’Eglise
Vers la fin de l’épitre, l'auteur de l'Epitre aux Hébreux interpelle ses lecteurs à “considérer” la vie des premiers proclamateurs de l’Evangile, les Apôtres. Il était convaincu de l’utilité spirituelle à regarder de plus près les vies des gens qui avaient tout sacrifier, afin de proclamer courageusement et sans compromis le message originel de Jésus. Je ne pense pas que l’auteur de l’épitre aurait préféré que l’on s’arrête sur les Apôtres uniquement. Le même conseil vaut également pour la vie des successeurs des Apôtres de la première génération, la deuxième et les autres.
Dans cette série, il s’agira de ceux qui sont connus comme les Pères de l’Eglise.
On est dans l’Izmir, une ville de la Turquie. Elle est la troisième grande ville de par sa superficie dans ce pays du Moyen Orient, après la capitale cosmopolite Ankara qui vient en seconde position. Cette dernière est devancée par la grande ville d’Istanbul. Izmir, belle et située à la côte Ouest sur la méditerranée, compte aujourd’hui presque 5 millions d’habitants. Cependant, à la fin du 1er siècle quand l’apôtre Jean écrivit aux chrétiens qui y habitaient, la ville s’appelait Smyrne et n’avait rien d’une grande ville.
Nous savons que la stratégie de Paul était d’abord d’atteindre les grandes villes, alors c’est Ephèse qui fut sa cible et non Smyrne. Et comme la stratégie de Paul l’anticipait, l’Evangile devenu solide dans une grande ville, allait facilement atteindre les petites villes environnantes dont Smyrne. Le christianisme était donc au début une religion urbaine. Des évangélistes itinérants prenaient l’Evangile et la répandait dans les campagnes et petites villes. C’est ainsi que Smyrne fut atteinte par l’Evangile.
Polycarpe, le martyr fidèle
C’était avant la période des grandes persécutions organisées directement de Rome par des empereurs comme Dioclétien. Le 23 février en l’an 155, pendant une des persécutions locales sous l’empereur romain Antoninus Pius, un vieil homme de 86 ans fut tué parce qu’il avait refusé de renoncer à sa foi en Jésus. L’histoire de son martyr est la plus connue. Dans la même année du martyr, une personne – dont on ignore l’identité – a écrit son histoire qui est devenu le plus ancien document qui relate le martyr chrétien. Le document est appelé « le martyr de Polycarpe. » D’abord écrit en grec, puis traduit en latin, ce document a servi de littérature dévotionnelle pour fortifier les saints qui allaient subir le même sort durant les deux siècles qui ont suivi.
Qui était donc Polycarpe ? Quelle était sa particularité ? Et pourquoi se souvenir de lui ?
Qui était Polycarpe ?
On dirait que tout le prédestinait à devenir martyr depuis son enfance. Ses parents étaient chrétiens et ne reculaient devant rien avec leur ferme confession que Christ est le Seigneur ressuscité. Alors qu’ils étaient emprisonnés à Ephèse en l’an 70, le bébé Polycarpe naquit. Plus tard, ses parents scelleront leur foi avec du sang. Avant leur mort, ils avaient confié le jeune Polycarpe à une femme riche et fidèle dans la foi, nommée Callista. Elle l’aida à grandir dans sa foi et le jeune se fortifia dans le Seigneur.
Il eut le grand privilège d’être sous le mentorat de l’apôtre Jean lui-même. L’histoire est attestée par le disciple de Polycarpe, Irénée de Lyons qui connaissait très personnellement l’évêque depuis son enfance.
Un vieux plein d’amour
Son martyr ne révèle pas seulement un homme courageux (il l’était en effet) mais surtout la force de caractère, la tendresse et l’amour. Sans doute les vertus qu’il a dû développer aux pieds de l’apôtre de l’amour : Jean. Par exemple, lorsque la police est venue le saisir, il leur proposa de prendre d’abord un bon repas avec eux. Il leur donna également à boire. Puis, il leur demanda une faveur : puis-je prier avant que vous ne m’embarquiez ? Ils acceptèrent. Mais il pria 2 heures sans interruption. Ils étaient tous choqués d’entendre ses prières.
Lorsqu’il fut jeté dans l’arène, il brillait tellement de grâce que même ses adversaires étaient terrifiés. La foule enragée demanda qu’il soit brulé vif. Quelques jours avant son martyr, il avait eu une vision : l’oreiller sur lequel il dormait était en feu. C’est ainsi qu’il a compris qu’il allait être jeté dans le feu.
Un témoin des évènements a écrit que comme le feu ne voulait pas le toucher, un soldat l’a percé d’une épée et a saigné énormément. Par la suite, son sang a éteint le feu ! Il mourut de cette épée qui le transperça et à la demande des Juifs, son corps sans vie fut brûlé.
Voici sa dernière prière avant de mourir : Je vous bénis de me considérer digne de ce jour et de cette heure – de partager avec les martyrs la coupe de votre Christ, afin de partager la résurrection pour la vie éternelle de l’âme et du corps dans le Saint-Esprit. Puissé-je être reçu parmi eux en votre présence aujourd’hui comme un sacrifice riche et acceptable.
Son Epitre à l’Eglise de Philippes.
L’Eglise de Philippes traversait des moments difficiles. Elle écrivit alors au vieux Polycarpe pour qu’il leur envoie les lettres de son collègue, Ignace d’Antioche. Quand il leur envoya ses documents, il y joint sa lettre personnelle. Comme toute autre église, celle de Philippes faisait face à deux menaces : en interne l’hérésie et en externe les persécutions. Il les exhorta à rester fermes. Irénée de Lyons, qui avait vécu toute sa vie sous son ombre, témoigne comment Polycarpe reliait tout ce qu’il disait en harmonie avec les Ecritures. [1]
Polycarpe n’avait pas seulement le caractère moral de Jean, mais l’engagement doctrinal de Paul également. Il le tenait en très haute estime. Il avait une relation personnelle avec l’apôtre Jean, mais il respectait beaucoup les écrits de Paul dont les passages sont remplis dans cette épitre. Elle est l’unique œuvre qui ait survécu de Polycarpe.
Tendre comme Jean, féroce comme Paul
Bien qu’il ait le tendre caractère de Jean, il avait hérité de Paul la férocité contre les faux enseignements. Il mena un combat contre l’hérétique MARCION et avertit l’Eglise de ses hérésies. Marcion était le fils de l’évêque de Sinope (un port maritime du Pont le long de la mer Noire) devenu un riche armateur. Avec son éloquence et sa fortune, il tenta de toutes ses forces de rallier le plus grand nombre possible de chrétiens derrière son faux enseignement. Polycarpe résista contre cette vague.
Les faux enseignements de Marcion
Marcion était un hérétique qui croyait au dualisme. Il a enseigné que le Dieu de l’Ancien Testament était un Dieu inférieur, rancunier, vindicatif et faible ; alors que le Dieu enseigné par Jésus était un Dieu supérieur, gracieux, miséricordieux, et plein d’amour. Il supprima alors tout l’Ancien Testament de son canon.
Pour lui, seul Paul comprenait vraiment ce que Jésus enseignait. Il accepta alors comme faisant autorité dix de ses épîtres : Galates ; 1 Corinthiens ; 2 Corinthiens ; Romains ; 1 Thessaloniciens ; 2 Thessaloniciens ; Ephésiens (qu’il appelait la lettre aux Laodiciens) ; Colossiens ; Philippiens et Philémon. Il rejeta les autres récits de l’Evangile pour ne retenir que Luc, après l’avoir révisé et extirpé des éléments judaïsant.
Un bien tiré du mal…
Avant même que les dirigeants de l’Eglise n’approuvent le canon du Nouveau testament dans le concile de Nicée en 325, un hérétique avait déjà fait sa liste. Ceci réveilla les dirigeants. Son enseignement hérétique poussa l’Eglise à réfléchir sur la question du canon autoritaire de la Bible. Au fait, ce ne sont pas eux qui ont décidé quel livre inclure dans la Bible comme certains le prétendent. Le concile de Nicée a réellement eu lieu car il y avait un besoin pour les chrétiens d’articuler leur foi.
Il y aura d’autres comme les conciles de Carthage, Hippone et Laodicée, tous revenant sur la question du Canon. Mais, les dirigeants de l’Eglise n’étaient pas là juste pour voter comme s’il appartenait au domaine humain de décider quel livre est sacré. Les livres sacrés se sont imposés eux-mêmes au fil du temps sous l’autorité du Saint Esprit et leur autorité fut sentie et reconnue mais jamais déterminée par un concile humain.
Le canon s’est en quelque sorte créé lui-même. Il est vrai que les dirigeants de l’Eglise ont joué un rôle, mais il est plus vrai de dire qu’ils faisaient partie d’un processus qui avait été déjà déclenché par Dieu lui-même, et que leur rôle ne se limitait qu’à rendre témoignage à ce qu’il leur semblait évident que Dieu lui-même avait déjà approuvé.
Un équilibre qui nous manque aujourd’hui
Polycarpe n’a voyagé qu’une seule fois au-delà de sa ville natale de Smyrne. Avant d’être tué en martyr, il s’est rendu à Rome pour résoudre la question de la date de Pâques. Quand il est allé à Rome, il rencontra Marcion dans les rues de Rome. Ce dernier lui demanda avec beaucoup d’arrogance et de fierté : Est-ce que tu sais qui je suis ? Polycarpe répondit : « Je te connais. Tu es le premier-né de Satan ! » Marcion ne trouva rien à redire et continua sa route.
Aujourd’hui, beaucoup sont ceux qui veulent nous pousser à pactiser avec les faux enseignants sous le faux prétexte de l’amour. L’amour est important mais ne devrait jamais être une excuse pour sacrifier la vérité. Malgré la tendresse de l’apôtre Jean, ses trois épitres contiennent un ton grave quand il parle de faux enseignements. C’est le même apôtre de l’amour qui a écrit : « plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde…si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine (la saine doctrine), ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas : salut ! Car celui qui lui dit « salut » participe à ses œuvres » 2 Jean verset 7, 10, 11.
Le même évêque qui a nourri et prié pour ses persécuteurs, c’est celui-là même qui a regardé Marcion en face pour lui dire « tu es le fils de Satan. »
[1] Lien
NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la musique,le Basketball et un bon sommeil.
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