Subira devrait être plus qu’un cri pour une restauration spirituelle personnelle, mais un ardent désir de voir Dieu restaurer une adoration collective authentique basée sur une vision élevée de Dieu et enracinée dans l’Evangile dans notre contexte.
Qui se souvient encore du concert de Thanksgiving en 2019 ? Après 7ans d’absence scénique à Bujumbura, la ville avait montré beaucoup d’enthousiasme pour le retour de Dudu. Jardin Public était plein à craquer. La foule avait enduré avec patience une succession de performances sans coordination des artistes locaux, avec des temps morts inconfortables entre eux, sans parler du plus long temps mort pendant qu’on changeait et ajustait les réglages du son en vue de satisfaire les exigences professionnelles d’une performance de Dudu qui allait être enregistrée Live.
Quand il arriva enfin sur scène, il enchaina ses présentations comme un pro, se souciant peu de diriger la foule dans l’adoration, jusqu’ à ce qu’il accueille son mentor, Apôtre Appolinaire. Avec lui, le concert se transforma alors en une vraie rencontre spirituelle. Mais à peine avait-on ¨frôlé¨ la présence de Dieu qu’il était déjà 22h…bref le concert nous avait laissé à notre soif…
Après 5ans, Dudu est revenu, toujours sous l’égide de l’agence évènementielle, Now Creative qui depuis 2019 semble avoir amélioré ses services. Depuis la vente des tickets à la gestion de la foule au lieu du concert, elle a essayé d’éviter les fiascos de 2019.
De son côté, Dudu était aussi prêt à améliorer bien que ses façons de le faire n’aient pas satisfait tout le monde. D’abord, il décida de faire cavalier seul afin d’éviter les maladresses de 2019 dues aux successions de plusieurs artistes sur la même scène. Ce qui a apparu comme a One Man Show était en réalité son engagement à mieux nous servir. En tout cas à part la chanson Mana Uhambaye, qu’il a partagée avec Aniella, une sorte de son propre timbre vocal et une artiste de sa génération qu’elle essaie d’aider à revenir sur scène, il a pris en main tout le concert. Dudu avait aussi essayé de tout préparer avec l’équipe de Nairobi. Chanteurs, instrumentistes ainsi qu’animateurs de l’évènement étaient presque tous venus avec lui du Kenya, ce qui n’a pas été vu de bon œil par tout le monde. Malgré tous ces efforts, Dudu n’a pas eu sa meilleure performance.
Je ne suis qu’un simple pasteur qui s’intéresse à la musique, donc je ne vais pas m’attarder sur les détails techniques. Mais la personne moyenne a dû voir qu’il y a eu des problèmes techniques imprévus, coté « son » en général et « drums » en particulier ce qui a un certain moment a paralysé tout le concert. Dudu est un homme qui aime bien faire les choses et il était naturellement nerveux au début mais avec le temps il a su relâcher la pression. Il commença même à improviser certaines chansons familières sans aucune intro musicale et avec un minimum d’accompagnement du reste de l’orchestre.
Alors une chose très intéressante s’est produite. Alors que les initiés à la musique laissaient échapper des commentaires ici et là, se lamentant de la pauvre performance musicale, d’autres dans la foule s’exprimaient dans la prière. Au début j’ai essayé d’alerter ma femme en lui disant « Napi, est ce que tu sais qu’au moins techniquement le concert s’est déjà arrêté ? » et elle m’a regardé puis m’a dit, « but who cares, qui s’en préoccupe ? On est en train de prier là. » Elle a levé ses mains et a commencé à adorer. Puis je l’ai suivie, au début par imitation, puis avec le temps j’ai passé des supers moments devant Dieu. Le lendemain matin, quand elle a ouvert les yeux au petit matin, elle m’a serré la main et puis m’a chuchoté, « merci de m’avoir amenée hier dans le concert de Dudu ».
Vous arrive t-il de questionner ce genre de grands rassemblements autour d’une vedette « au nom de Jésus. » Tous ces écrans géants, des jeux de lumière, des lasers et volutes de fumigènes percés par des rayons des hauts vitraux, est-ce pour refléter la grandeur de Dieu ou pour rendre grand l’artiste qui souvent est au centre de l’évènement et non pas Dieu ? Et quand l’artiste performe, le fait-il pour Dieu ou pour la foule ?
Bujumbura traverse une période de crise financière sans précèdent. Mais nos « pauvres » citadins avaient été nombreux à acheter ces tickets de 30K et 50K, après la rapide rupture des tickets de 10K. Il est facile pour l’Artiste de sentir alors l’obligation d’amuser professionnellement « ses clients », et s’efforcer de faire une prestation qui est à la hauteur. Et boom ! Bienvenu le consumérisme dans les évènements Gospel.
Je n’ai pas l’intention de décourager le professionnalisme. L’excellence musicale fait partie de l’adoration, comme je l’ai déjà dit dans un autre article. Nous pouvons chanter des mélodies à Dieu du fond du cœur et avec habileté en même temps. Les Psaumes nous y interpellent plusieurs fois.
Nous apprécions la façon dont Dudu a pris la musique Gospel à une dimension techniquement élevée. Il est un merveilleux don pour l’Église du Burundi. Parmi les disciples d’Appolinaire de la première génération, il est celui qui a su garder l’attention de différentes générations en même temps et les servir pendant très longtemps sans perdre la pertinence. En cela, il est même clair que l’élève a surpassé son maitre.
Malheureusement, Il arrive souvent que son instinct professionnel l’emporte sur sa vocation de diriger dans l’adoration. Résultat ? Il a habitué le public à venir dans ses concerts beaucoup plus pour consommer que pour adorer. Toutes ces attentes pèsent sur lui et il ne peut pas toujours les satisfaire. En tout cas c’était clair dans le concert 07-07. C’est quand on laisse tomber tous ces fardeaux inutiles que l’on peut réellement servir librement. Pendant un moment j’ai cru voir chez Dudu cette nostalgie…
Un des moments sublimes du concert fut celui de chanter Subira. Il s’agit d’une chanson composée avec un élan individualiste comme la plupart de nos compositions locales. Elle devrait être plus qu’un cri pour une restauration spirituelle personnelle, mais un ardent désir de voir Dieu restaurer une adoration collective authentique basée sur une vision élevée de Dieu et enracinée dans l’Evangile dans notre contexte.
Pendant qu’il chantait Subira, sans complexités techniques, Dudu s’est remémoré de ses premières années de conversion. Il a fait un rapide voyage mental de 25ans…quand Dieu l’a visité pour la première fois. De cette rencontre inouïe naquirent des mélodies qui dès lors ont fait les délices de l’adoration collective burundaise. Sait-il au moins qu’une des pures joies des adorateurs burundais est celle de chanter ses premières compositions comme on l’a fait en toute simplicité pendant le concert ? Ndagushimiye umugambi ufitiye ubugingo bwanje…ndamwizigiye yama arimhafi yanje…
Pendant le concert, on a effleuré ces bons vieux temps ! Ce sont des bons vieux temps…avant qu’il essaie de devenir un « Craig David » version Gospel comme dans son album fait en Afrique du Sud pendant ses études. De bons vieux temps, avant qu’il reprenne ses vieilles chansons et les remplisse des arrangements inutiles et des notes complexes d’Emery ! Des bons vieux temps avant qu’il essaie de « porter le costume » d’Israël Houghton, en dirigeant le concert avec une guitare électrique comme dans le concert à Kigali en 2014! De bons vieux temps qui nous apaisent et nous rappellent d’un Dudu capable de puiser de toutes ces influences et demeurer lui-même, un des meilleurs worship leaders que le Burundi aie jamais eus et non pas juste une vedette de musique.
NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la musique, le Basketball et un bon sommeil.
L’adoration dans nos cultes
Si un mouvement ne chante pas, il meurt.
Le plus beau rêve ou le pire cauchemar ?
C’était en 2015, je venais de me réveiller en sursaut à trois heures du matin après un horrible rêve ! Je rêvais qu’un de mes êtres les plus chers était en procès et que la sentence était tombée … Il allait être exécuté.
Qui était David Ndaruhutse ?
Qui était David NDARUHUTSE? Quelles étaient ses origines ? Quelles ont été ses accomplissements durant sa courte durée dans le ministère ? Que sont devenus sa famille et son ministère ? Son Fils Peter NDARUHUTSE nous raconte.
La gloire de Dieu est mon trésor
Les saintes écritures nous exposent du début à la fin un Dieu, qui, dans Sa parfaite intelligence et selon le conseil de Sa parfaite volonté, bénit toute la création à partir de Sa gloire. Il a fait de sorte que toute joie réelle et durable passe par Sa gloire.
Quand lire la Bible devient une dure corvée
Soyons honnêtes, il nous est tous déjà arrivés de trouver la Bible ennuyeuse, au moins certaines de ses parties. Il nous est déjà arrivés de nous demander à quoi certains passages riment vraiment et pourquoi ont-ils été insérés dans un livre saint dont la lecture est sensée nous apporter tant d’excitation et de passion !