Chaque chrétien doit s’assurer que la parole de Dieu est sa seule source d’autorité et l’unique standard dans sa vie quotidienne. Il doit s’assurer que Christ soit toujours précieux comme le seul espoir du salut et que la gloire de Dieu soit tout ce qui compte pour lui. Et ne pas céder aux tentations des tendances du moment.
Parfois certaines personnes vous citent sans tenir compte du contexte de vos dires et par conséquent vous attribuent des paroles bien différentes de ce que vous avez réellement dit, parfois même l’opposé du message que vous cherchiez à véhiculer, dit le célèbre Craig Keener.
Dr Craig, professeur du Nouveau Testament au Séminaire Théologique d’Asbury, a sans doute raison. Je me demande si Jodocus van Lodenstein ne s’inquièterait quant au sens actuel de sa noble citation, « Semper Reformanda ». Ce bijou de phrase veut tout simplement dire, « réforme toujours ». Il reste à savoir si l’auteur reconnaitrait ses propres mots à voir le message que ces derniers véhiculent aujourd’hui.
A coup sûr, cette phrase est l’une des expressions les plus connues dans le milieu académique protestant. Elle est à la fois utilisée par les protestants libéraux et conservateurs. D’un côté, les libéraux l’invoquent lorsqu’ il s’agit de défendre leurs pratiques influencées par les tendances de leur époque. De l’autre côté, ces mots sont utilisés par certains conservateurs lorsqu’ ils invitent leur génération à être ouverte à une pratique qui n’est pas confessée dans leurs standards doctrinaux.
Comme Lodenstein était un piétiste Néerlandais qui croyait fermement aux doctrines réformées telle qu’elles étaient écrites dans leurs confessions, il ne doutait pas des standards doctrinaux des réformés lorsqu’ il écrivit ces profonds mots. Par cette phrase, il ne pensait pas premièrement à une réformation de ces doctrines. Plutôt, Lodenstein invitait les chrétiens à toujours vérifier si leurs vies se conforment à la parole de Dieu telle qu’elle est écrite dans leurs catéchismes.
Mon intérêt n’est pas de discuter si la phrase peut être employée dans un sens plus vaste que le sien. Ma préoccupation est de m’assurer si le cri de l’auteur peut être utile à ma génération. Il voulait passionnément inviter sa vie à revenir à la parole de Dieu. Lodenstein voulait avertir l’Eglise du danger qui la guettait : celui de céder aux tentations des tendances du moment. Il rappelait à ses contemporains que même si le vent de la réforme avait corrigé la compréhension de la doctrine, les vies et pratiques des gens avaient d’avantage besoin d’être réajustées en conséquence. Michael Horton a donc raison quand il souligne que, « Van Lodenstein et ses collègues étaient entièrement dévoués aux enseignements réformés ; ils voulaient tout simplement voir les enseignements compris et appliqués parfaitement dans la vie des gens. » [i]
Une application parfaite et régulière de la parole de Dieu était donc, pour lui, la vraie réforme dans la vie des Chrétiens. Pour ces écrivains, « une chanson rythmée et mélodique » de Sola scriptura, Solus Christus, Sola fide, Sola gratia, et Soli Deo gloria ne devrait pas être juste un morceau de papier mais comme du sang qui coule dans nos veines.
Par cette magnifique phrase, Van Lodenstein interpelait chaque chrétien à s’assurer que sa vie s’imprégnait de ces vérités. Il devait toujours vérifier si la parole de Dieu était la seule source d’autorité et l’unique standard dans la vie quotidienne. Il devait s’assurer que Christ soit toujours précieux comme le seul espoir du salut et que la gloire de Dieu soit tout ce qui compte pour lui.
Cela étant, on ne devrait pas comprendre que Van Lodenstein arguait que nos traditions sont infaillibles et qu’on ne devrait jamais être ouvert à nos frères venant d’autres traditions. Il soulignait plutôt le besoin permanant d’être toujours réorienté vers la parole de Dieu. Un besoin de vivre les vérités pour lesquelles le sang des saints était versé.
Nous vivons une période particulière dans notre contexte où nous sommes assaillis par les hérésies de toute forme. Mais cette particularité vient aussi du fait qu’au milieu de l’obscurité des faux enseignements, on peut voir une petite lueur d’espoir. Une lueur de lumière déclenchée par la naissance d’un mouvement, il y a quelques années. Un mouvement des gens résolus à étudier, comprendre et transmettre la saine doctrine. Ils ont une volonté de transmettre tout le conseil de Dieu. Ils ne sont pas intimidés par les ravisseurs spirituels. Il n’y a aucun doute, l’effet de leur présence commence à se faire sentir.
Cependant, il me semble que les porteurs du flambeau brillent par leurs controverses. J’ai un mauvais pressentiment qu’ils sont plus tournés vers l’exercice académique. Ma peur réside dans le fait qu’une vraie religion du cœur ne semble pas les séduire. Laisser des empreintes semblables à celles des puritains, n’est pas leur point fort. Et, je me demande si l’anniversaire de la réforme ne serait peut-être pas une occasion de nous répéter encore et encore la phrase de Van Lodenstein : « Semper Reformanda ».
Il s’avère souhaitable de nous rappeler que cette célèbre phrase est parue dans un contexte qui ne manquait pas de controverses doctrinales. Il y avait par exemple une divergence sur la théologie d’alliance et quelques discussions sur la liturgie. Malgré cela, la plus grande préoccupation de Van Lodenstein et ses amis était le côté interne de la religion. Ils croyaient fermement que les questions doctrinales mineures ne devaient pas nous empêcher de voir le grand besoin de toujours orienter nos vies à la parole de Dieu.
Et quant à nous autres, chaque occasion de divergence semble nous exciter. On oublie facilement que derrière chaque réforme doctrinale, il y avait toujours un désir brulant de vivre tout le conseil de Dieu. Il y avait une envie écrasante d’entretenir l’état spirituel de l’âme. Pour une Eglise aussi jeune que la nôtre, peut-être que nous devrions voir si les cinq piliers de la réforme soient compris et vécus. Peut-être que nous devrions songer à souligner encore et encore les vérités essentielles de notre foi. Peut-être qu’il nous faut plus insister sur le besoin de nous engager constamment dans un combat contre le péché. Peut-être que l’Eglise a plus besoin de savoir comment trouver le repos et l’espoir dans les promesses de Dieu. Peut-être qu’il est temps de savoir que notre Eglise n’est pas épargnée du formalisme.
Nindorera Dieudonne est un étudiant qui poursuit sa maîtrise en Divinite( MDiv) en Ouganda, à l’Université Africa Reformation Theological Seminary.
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