Dans une lettre que j’ai écrite à ma fille aînée, je nomme 7 femmes historiques qui devraient toujours lui servir d’exemple dans le ministère.
Vers la fin de l’an dernier, j’ai voulu prendre un petit recul pour célébrer la fidélité de Dieu pendant les 15 dernières années de mon appel. J’ai imaginé milles façons de magnifier la grâce inouïe de Christ qui m’a accompagné dans le ministère depuis les premiers pas de mon ministère en 2005. En définitive, j’ai opté que la meilleure manière serait d’écrire des lettres à mes deux enfants Thais et Deuel, des lettres qui d’ici quelques années, j’espère, seront des outils pour réveiller, informer et guider leur cheminement dans la foi et le ministère. Dans celle que j’ai écrite à ma fille ainée, je nomme 7 femmes historiques qui devraient toujours lui servir d’exemple dans le ministère. On est le 8 Mars…et toutes les femmes s’agitent pour célébrer la journée internationale de la femme. Puisque le thème de cette année est en rapport avec le leadership féminin, j’ai pensé ramener à l’avant ces 7 femmes historiques desquelles chaque femme évangélique devrait s’inspirer dans le ministère. Toutefois je n’ai pas voulu mettre en relief les différentes visions divergentes sur le rôle de la femme dans la société et l’Eglise. Peut-être pour un autre jour.
Une catholique? Eh bien oui, mais elle est celle qui avait de très profondes convictions évangéliques comme la corruption de l’homme et le besoin absolu de la grâce de Dieu. Une auteure qui a évoqué plusieurs fois dans ses fictions, le désespoir de l’homme moderne à chercher un sens dans la technologie et le matérialisme, une catholique qui était très sympathique aux théologiens protestants et dont le journal de prière est souvent cité dans les classiques des théologiens contemporains, comme Tim Keller dans son livre sur la prière. Romancière, journaliste, auteure, Flannery O’connor était une artiste exceptionnelle dont une publication posthume de ses œuvres, Histoires complètes reçut le prix de U.S National Book. Normalement, ce genre de trophées sont réservées aux personnes encore vivantes. Auteure profonde, complexe et perspicace, elle est considérée comme une des plus grandes romancières que les Etats-Unis aient jamais connues. J’espère que ma fille lira avec intérêt sa pièce la plus populaire, the best man is hard to find et pourra voir par elle-même la vision centrée sur la grâce de Dieu que Flannery avait. [1] Son journal de prière est un des meilleurs compagnons dévotionnels jamais écrits.
Une femme néerlandaise exceptionnelle dont l’histoire se souviendra toujours pour avoir caché les juifs dans la seconde guerre mondiale au péril de sa propre vie. La semaine passée, on parlait justement d’une femme qui a caché ma mère pendant les violences ethniques de 1993 à Bujumbura, alors que son mari faisait partie de tueurs du quartier et rentrait chaque soir avec une machette tachée de sang ! Toutes ces femmes méritent notre respect bien que méconnues par l’histoire pour la plupart. Occupée par les Nazis, la néerlandaise hébergeait une population juive qui était pourchassée pendant l’Holocauste. Elle exposa sa vie en aidant des milliers de clandestins juifs à s’enfuir loin des soldats de la Gestapo, la Police Secrète de l’Etat allemand durant la seconde guerre mondiale. Son activisme héroïque qui sauva des vies des camps de concentration trouvait son fondement dans la foi en Christ et son inspiration dans l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Un amour qui la rendit poète. Chaque femme devrait lire ses lettres de prison ou alors Hiding place, une de ses meilleures œuvres. J’espère que Thaïs mémorisera un jour mon poème favori de Corrie :
Ma vie n’est qu’un tissage
Entre mon Dieu et moi.
Je ne peux pas choisir les couleurs
Lui, Il tisse régulièrement.
Souvent, il tisse la douleur;
Et moi dans un orgueil insensé
Oublie qu’il voit le dessus
Et moi le dessous.
Il ne révèlera pas pourquoi
Il ne déroulera pas la toile
Tant que le travail ne s’achève
Et les navettes ne cessent de voler
Les fils sombres sont aussi nécessaires
Dans la main habile du Tisserand
Comme les fils d’or et d’argent
Dans le modèle qu’il a prévu
Il sait, il aime, il se soucie;
Rien de cette vérité ne peut s’assombrir.
Il donne le meilleur à ceux
Qui lui laissent le choix.
Trop peu de gens ignorent la mort tragique de Jim Elliot tué par les peuple Aucas que ce jeune homme était allé évangéliser. Mais beaucoup ignorent sa femme qui s’est tout de suite embarquée en Equateur pour continuer l’œuvre missionnaire auprès des Amérindiens qui venaient de tuer son cher mari après seulement trois ans de mariage, la laissant avec une fille âgée que de 10 mois. Devenue plus tard professeur de grec au prestigieux séminaire de Gordon Conwell, elle est aussi auteur de plusieurs ouvrages qui démontrent une beauté littéraire extraordinaire. Elle s’est éteinte le 15 Juin 2015 à l’âge de 88 ans, laissant derrière elle un riche et bel héritage. En ce jour du 08 Mars, je pense que toutes les femmes chrétiennes pourraient répéter sa fameuse phrase « Le fait que je sois une femme ne fait pas de moi un chrétien différent. Le fait que je sois chrétienne fait de moi une femme différente. » Ses livres les plus populaires incluent Shadow of the Almighty, Thought the gates of splendor or Passion and Purity.
On est à Londres, et le réveil wesleyen a perdu son ampleur. On est vers la fin du 19e siècle, la révolution industrielle bat son plein, et la classe ouvrière vit dans des conditions déplorables. Karl Marx a une solution : Le communisme. Un autre couple, William et Catherine Booth offre une solution différente : Ils deviendront les fameux fondateurs de l’Armée du Salut. Ils proposent un autre moyen pour aider les personnes qui vivent dans la misère. Pour eux, le changement ne doit pas s’opérer au niveau d’une population mais en chaque individu. Ils perçoivent avec raison que « le progrès social, politique et économique doit découler d’une profonde transformation intérieure de l’homme, réconcilié avec lui-même par la puissance de l’Evangile». Avec son mari, William Booth, ils fondent l’Armée Du Salut, s’inspirant du modèle militaire et avec un souci de répondre aux besoins tant spirituels que matériels des pauvres d’où leur devise : Soupe-Savon-Salut. Ils deviennent des prédicateurs itinérants, tenant des grandes campagnes d’évangélisation, Catherine Booth étant elle-même une prédicatrice très puissante. Dès l’âge de 12 ans, elle avait déjà lu la Bible huit fois du début à la fin ! Elle défendra le droit des femmes pour prêcher dans son pamphlet de Female Ministry : women’s rights to preach. [2]
Activiste sociale, elle contribuera à l’adoption de l’amendement concernant le droit des jeunes filles au sein du Parlement. J’ai parlé des visions divergentes du rôle de la femme dans l’introduction. Ici Catherine Booth diffère d’Elizabeth Elliot. Cette dernière contribue un chapitre : Essence of feminity : personal Perspectives dans le livre de Piper et Grudem, Recovering biblical manhood and womanhood sur la vision complémentariste du genre. Elle a écrit également le livre, let me be a woman, pour encourager les femmes à répondre à leur appel en respectant joyeusement les limites que Dieu leur a assignées dans l’ordre créationnel. Le but de cet article n’est pas de trancher entre les deux mais de célébrer l’œuvre glorieuse dans toutes ces femmes. L’armée du salut sera la première église protestante à avoir des femmes pasteurs.
Dieu dirige différemment. Tout le monde n’est pas destiné à mener une vie de ministère en couple comme ce fut pour nos chers fondateurs de l’Armée du salut. Une jeune fille irlandaise consacrera 55 ans de sa vie au service des jeunes filles indiennes qui étaient trafiquées dans les temples du paganisme indien. Ces petites filles étaient forcées d’épouser les prêtres Brahmin et elle se mit en mission de sauvetage. Elle ne se mariera jamais et sauvera des milliers de jeunes filles de la prostitution des temples, construira des écoles et orphelinats et plusieurs enfants y trouvèrent refuge. En 1931, suite à un accident tragique, elle fut alitée au lit pendant les 20 dernières années de sa vie mais continua à écrire des livres. Amy Carmichael avait manifesté son talent d’écrivain dès le bas âge. C’était le moment de le mettre au service du Seigneur. Auteure prolifique de plus de 30 livres, dont la plupart sont des poèmes décrivant sa relation avec Jésus, et sa passion pour Lui. Elle devint un modèle d’amour désintéressé et dévouement pour son prochain, lequel découle de l’amour pour Jésus qui s’est donné en sacrifice pour nos âmes. La fameuse phrase de la missionnaire irlandaise résonnera encore pendant plusieurs siècles dans nos oreilles : On peut donner sans aimer, mais on ne peut jamais aimer sans donner.
Dieu dirige différemment. Tout le monde n’est pas destiné à passer un demi-siècle dans une tribu étrange, dans un pays lointain aux coutumes bizarres. Certains ont un appel d’œuvrer dans les grandes villes comme Francis Schaeffer et Edith Schaeffer. Les parents d’Edith furent missionnaires en Chine pendant quelques temps, mais l’appel de leur fille allait être différent. Avec Francis, Dieu leur donna la grâce d’exceller dans l’hospitalité chrétienne. Ils ne sauvèrent pas les enfants dédiés par leurs familles aux divinités indiennes comme Amy, mais ils purent sauver plusieurs jeunes étudiants abandonnés à la merci des dieux du rationalisme, athéisme et matérialisme. En 1955, ils fondèrent l’Abri en Suisse ; et en l’espace de 5ans seulement, L’Abri avait déjà attiré l’attention du Magazine Time. C’était une sorte de maison de retraite pour recevoir des milliers d’étudiants en quête de la vérité. La trilogy de Francis est bien connue car elle combine trois livres apologétiques: Escape from reason, the God who is there et He is there and He is not silent. Mais qui sait que sa femme a écrit plus de vingt livres dont Affliction et Tapestry, une œuvre autobiographique. Elle nous a rappelé le besoin pour les familles chrétiennes de construire des foyers qui sont une place de grâce.
J’allais terminer sur Argula, la réformatrice de la génération de Martin Luther mais je lui déjà rendu hommage dans un autre article.[3] Et puis de toutes ces femmes ci haut-citées, nulle était noire et pourtant les héroïnes noires ne manquent. Je veux que ma fille Thaïs grandisse sachant qui était Mary Mcleod Bethune. Elle voulait devenir missionnaire en Afrique. Une femme missionnaire lui paya les études théologiques à Moody Bible Institute. Elle fut la première femme afro-américaine à finir les études à Moody Bible Institute et elle n’avait que 20 ans. Mais sa requête de devenir missionnaire fut rejetée disant clairement qu’il n’y avait de place pour une femme missionnaire afro-américaine ! Sa réponse à l’agence était « Le Christ m’a appelé à l’œuvre. Son ordre est de «Partir». Je suis si heureuse qu’Il m’ait considérée digne de mettre cette Grande Commission sur mon cœur. Je suis tellement contente qu’il n’ait pas désigné de couleur particulière pour Aller ».
Une porte se ferme, une autre s’ouvre. Elle allait devenir un des grands défenseurs des droits civiques des afro-américains. Elle aimait dire « Chaque fois que le Seigneur me dit « non », je regarde dans mon cœur et sonde mes motivations. Car c’est seulement un cœur vidé d’une vie centrée sur soi dont Dieu se sert. » . Elle quitta l’Illinois puis commença à enseigner la mission dans différentes villes comme Georgia ou Floride avant de réaliser le besoin de l’éducation des filles et fonda des écoles pour les noirs. Elle fonda un fond pour financer les études des noirs et plus de 4.000 étudiants bénéficièrent de sa bourse.
Son engagement social lui valut la reconnaissance du président américain Roosevelt qui lui donna même un rôle de conseillère à la Maison Blanche. Elle recevra le titre honoraire de General of the Women’s Army for National Defense. A la mort de Roosevelt, elle prononça un grand discours à Dallas, le 12 Avril 1945. Elle devint plus tard Consultante aux Nations-Unies, et représentera le président Truman au Liberia où elle reçut la médaille la plus élevée du Liberia : Commander of the Order of the Star of Africa. Elle recevra au moins 11 diplômes honoraires provenant de plusieurs universités tant noires que blanches, dont celle de Rollins College, un Etat du Sud, réputé pour son extrémisme envers les Noirs.
Que ces Sept Femmes nous inspirent tous pour la gloire de Dieu, notre Joie en Jésus Christ.
P.S En ce jour du 8 Mars, je dédie cet article à ma mère Annonciate Nibizi, ma femme Arielle Nikiza, ma petite sœur Brigitte et ma fille Thais Nikiza. A toutes les femmes ministres de Little Flock Church et à toutes les femmes chrétiennes qui ont choisi de célébrer ce jour. A Eléonore Karire, Administratrice du Blog sabanniere.com qui a demandé un post spécial pour les femmes. Merci encore pour ton dur travail envers Sa Bannière. Bonne Fête !!
[1] https://www.thegospelcoalition.org/article/flannery-oconnor-and-the-violence-of-grace/
[2] Vous pouvez télécharger son pdf ici https://drive.google.com/file/d/1OwCoAGbOQsKblWoJEQXkKrU-BOn2bjE0/view
NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la musique,le Basketball et un bon sommeil.
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C’était en 2015, je venais de me réveiller en sursaut à trois heures du matin après un horrible rêve ! Je rêvais qu’un de mes êtres les plus chers était en procès et que la sentence était tombée … Il allait être exécuté.
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Qui était David NDARUHUTSE? Quelles étaient ses origines ? Quelles ont été ses accomplissements durant sa courte durée dans le ministère ? Que sont devenus sa famille et son ministère ? Son Fils Peter NDARUHUTSE nous raconte.
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Les saintes écritures nous exposent du début à la fin un Dieu, qui, dans Sa parfaite intelligence et selon le conseil de Sa parfaite volonté, bénit toute la création à partir de Sa gloire. Il a fait de sorte que toute joie réelle et durable passe par Sa gloire.
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Soyons honnêtes, il nous est tous déjà arrivés de trouver la Bible ennuyeuse, au moins certaines de ses parties. Il nous est déjà arrivés de nous demander à quoi certains passages riment vraiment et pourquoi ont-ils été insérés dans un livre saint dont la lecture est sensée nous apporter tant d’excitation et de passion !