« En 1972, ma vie spirituelle était devenue un véritable  gâchis…peut être que j’avais passé trop de temps dans l’éducation théologique, je ne sais pas, mais peu importe la raison je sentais que ma vie spirituelle était arrivée à  un point de crise.  Mon cœur ne battait plus en harmonie avec ma tête. Parfois quand je donnais un cours sur la théologie du Nouveau Testament, une voix me disait en moi « toi, hypocrite, est-ce-que tu y crois vraiment ? ». J’étais dans l’embarras car après tout je devrais enseigner et continuer à  prétendre. Un sentiment de vide spirituel et de désillusion devint particulièrement aigu quand je donnais une série d’enseignements sur le Saint-Esprit…après ces enseignements, j’étais sûr d’une seule chose plus que jamais « je suis vide spirituellement ».

A cette époque-là j’étais âgé de 37ans. Du point de vue psychiatrique, j’étais une personne normale, équilibrée avec aucune expérience de dépression clinique ou pathologique, j’étais marié et heureux avec quatre enfants magnifiques. Mais l’expérience du christianisme était devenue d’une certaine façon inexistante…les grandes vérités avaient perdu leur feu et puissance. J’atteignis le point où je réalisais que si Dieu n’intervenait pas, toute mon existence chrétienne allait être anéantie. J’étais désespéré…

Pire encore, en tant que professeur de théologie je rencontrais un bon nombre de jeunes étudiants qui débordaient d’assurance et dont les vies remplies de Christ étaient comme une moquerie pour ma vie spirituelle si pauvre.

Un certain dimanche soir je me suis retrouvé sur mes genoux entrain de dire «  Seigneur, tu sais très bien la pagaille dans laquelle je suis. Et pourtant je te dois beaucoup…je te remercie de m’avoir appelé dans le ministère et de m’avoir fortifie pour le ministère. Mais Seigneur, je suis devenu si occupé dans le ministère que je t’ai perdu d’une certaine manière.  Je suis devenu centré sur moi-même et tellement intéressé à  faire le ministère pour une réalisation de soi  que d’une certaine façon je t’ai chassé de ma vie. Je suis fatigué de vivre dans l’hypocrisie et cela ne peut pas continuer ainsi.  Je ne continue pas un seul pas de plus à moins que tu me remplisses de ton Esprit…».

Ce soir-là, Dieu me parla par une voix douce…Christ revint dans ma vie qui Le désirait tant et Il s’empara de moi de nouveau comme Le Sien.  Ce soir il se passa une chose inhabituelle : un mot distinct ne cessait de résonner encore et encore dans ma tête : Shamayim, Shamayim ! Mais qu’est-ce-que cela peut bien signifier ? Me demandais-je ! Le sens me vint plus tard. Shamayim est le mot hébreu pour le ciel. Et ce soir-là, l’expérience que je fis était un avant-goût du ciel, une connaissance aimable par laquelle je venais de faire une rencontre avec le Saint-Esprit d’une manière bien réelle. Je me sentis de nouveau comme chez moi. »

Quelle différence cela a pu faire ? Une très grande différence. Par cette expérience, mon amour pour Christ, un désir de lire les Ecritures, une impulsion de partager ma foi avec les autres, un désir d’adorer Dieu me furent restaurés. ..Sans cette expérience je n’aurais pas eu ni la force nécessaire pour diriger l’Eglise ni la vision de voir Dieu à  l’œuvre en communion. Dieu me rendit utile de nouveau. [1]( extrait traduit par Jean-Apôtre NIKIZA)

[1] Georges Carey, The Church in the market place( Kingsway,1995), p.13-16