Paul voulait interrompre ses vacances après son premier voyage missionnaire. Pendant les vacances, Paul avait donné son rapport à l’église d’Antioche. Il avait aussi profité de l’effervescence spirituelle de sa congrégation, et avait également puisé de la force spirituelle (Actes 14 : 26-28). Il participa par la même occasion dans le premier concile de l’Histoire de l’Eglise, le congrès de Jérusalem (Actes 15).

Il voulait reprendre ses voyages, et le voilà en route sans trop savoir ce qui l’attendait ; à peine se doutait-il que son second voyage missionnaire durera deux ans, 50-52, et visitera le continent européen pour la première fois. Il n’aurait pu s’imaginer qu’il allait être l’instrument privilégié de Dieu pour traverser la mer Egée et apporter l’Evangile pour la première fois, dans un continent, qui pendant plusieurs siècles, demeurera le centre important du christianisme.

Quelques fois, Dieu utilise son Esprit pour changer la trajectoire souhaitée de l’équipe missionnaire. En harmonie avec Sa Parole, l’Esprit peut parfois se servir des moyens inhabituels pour nous diriger. C’est exactement ce que Paul expérimenta. La vision le mena dans le district de Macédoine, plus exactement à Philippes, la célèbre ville construite par le père d’Alexandre le Grand, ancien roi de la Macédoine. Cette dernière avait été conquise par les romains et était devenue très prospère suite à sa position stratégique commercialement (Actes 16).

A Philippes, les débuts étaient modestes mais encourageants. Cette ville pourtant très prospère hébergeait à peine des juifs. Elle n’avait aucune synagogue, le point de départ habituel de l’évangélisation de Paul. Cependant, en dehors de la ville quelques femmes prièrent. Dieu ouvra leurs cœurs et elles embrassèrent l’Evangile avec tellement d’enthousiasme. Elles en auront besoin car les persécutions ne se sont pas faites attendre et  amenèrent Paul et Silas en prison. Ils seront miraculeusement sauvés. Mais plus beau encore, le geôlier et sa famille se convertirent. Et juste après, Paul quitta la ville.

Dix ans plus tard, Paul sera emprisonné à Rome, mais bénéficiera de faveurs lui permettant de   de recevoir des visiteurs (Actes 28). L’Eglise de Philippes envoya un des leurs, Epaphrodite, avec un don matériel pour encourager et appuyer Paul dans ces circonstances. Paul était avec Timothée et ensemble ils écrivirent une des lettres qui marqueront la foi chrétienne. Une lettre pleine de gratitude pour le don d’encouragement, pour la fermeté dans la défense et la préservation de l’Evangile. Une lettre pleine d’injonctions pour l’unité, et surtout marquée au fer rouge par une affection particulière entre cet apôtre illustre et cette Eglise exemplaire. Ce qui n’est pas étonnant puisse que cette Eglise n’a cessé de se tenir à ses côtés, non seulement financièrement, mais aussi en partageant avec lui les souffrances de l’Evangile.

Dans les premiers versets 3-8, Paul exprime sa gratitude envers Dieu, une gratitude à laquelle il reviendra plus d’une fois dans l’épître pour y souligner différents éléments. Paul se rappelle de l’hospitalité des philippiens lorsqu’il entra pour la première fois dans ce centre de la Macédoine. Ici, il se retient et ne cite pas le nom de la riche marchande Lydie, qui fut la première à se convertir à son ministère. Elle lui accorda, ainsi qu’à toute l’Eglise de Philippes de se réunira désormais chez elle. D’ailleurs, les femmes joueront un rôle très important dans cette église (Philippiens 4 : 2).

Pour Paul, défendre et affermir l’Evangile sont sujet d’une grâce spéciale de Dieu. Plus concrètement, il se réjouit du fait que les philippiens partagent cette grâce avec lui. La coupe de la grâce à laquelle les philippiens ont aussi bu, inclut la douleur pour la cause de l’Evangile.

Au verset 9 à 11, Paul intercède pour les philippiens. Ici, on y décèle les marques d’une spiritualité équilibrée ; un amour abondant pour Dieu ; une sagesse et intelligence spirituelle, ainsi qu’une sainteté plus pratique. Les trois sont liés entre eux et sont interdépendants. Une passion dépourvue de croissance dans la compréhension de la Parole de Dieu n’est qu’émotivité  superficielle et ne mènera pas loin. Une intelligence qui n’éveille pas nos passions pour Dieu n’est qu’intellectualisme et une sainteté sans une compréhension de l’Evangile n’est que moralisme.

Finalement au verset 12 à 20, Paul revient sur ses souffrances en relation avec l’avancement de l’Evangile. Si nos souffrances servent pour une meilleure cause, comme l’avancement de l’Evangile, cela devrait nous réjouir. Cette réjouissance est donc une preuve que l’Evangile est plus important que nos propres vies et notre confort. Dans le contexte présent, Dieu s’est servi des souffrances de Paul de trois façons :

Toutes ces choses-là étaient tellement merveilleuses qu’il oublia ses propres chaines et n’écouta plus ceux qui profitaient de son emprisonnement pour le médire. En général, ils prêchent le même Christ que lui mais avec des motivations de se faire prévaloir au près du peuple et dire du mal de Paul, qui pour lui, l’Evangile est plus important que sa propre réputation.

Pour clore avec ce premier chapitre, Paul croit que tout concours à son salut. Il aura la force de tout endurer par l’Esprit et obtiendra sa récompense, une récompense que ses souffrances multiplient. Entre temps il réitère sa passion ultime : Que Christ soit magnifié, qu’il soit vivant ou mort.