À une époque où les opinions humaines tendent à supplanter la vérité divine, Voddie appelait inlassablement à revenir à la Bible comme fondement de la foi et de la vie.
Dans la culture burundaise — comme dans bien d'autres cultures africaines — il est courant de dire que « l’esprit de la mort a visité » lorsqu'en peu de temps, plusieurs personnalités marquantes disparaissent. Ceux qui adhèrent à cette conception pourraient affirmer, sans hésiter, que le monde évangélique a bel et bien été visité ces derniers mois.
En l’espace de trois mois seulement, trois grandes figures de la foi chrétienne nous ont quittés : John MacArthur, Charlie Kirk, et aujourd’hui, le pasteur Voddie Baucham. Ce dernier, théologien, apologète, auteur et pasteur baptiste américain, est décédé le 25 septembre 2025, à l’âge de 56 ans. Son départ laisse un vide immense, mais également un héritage précieux que nous devons reconnaître, célébrer et surtout, faire fructifier.
Voddie T. Baucham Jr. est né le 11 mars 1969 à Los Angeles, aux États-Unis, dans un contexte familial difficile. Fils unique d’une mère célibataire d’origine bouddhiste, il grandit sans la présence de son père, dans un quartier modeste et confronté à de nombreuses influences culturelles opposées aux valeurs bibliques. Sa mère, déterminée et courageuse, a tout mis en œuvre pour lui offrir une éducation digne, malgré les nombreux défis.
Très tôt, Voddie se passionne pour le sport, en particulier le football américain, dans lequel il excelle. Mais c’est durant ses années de collège qu’il rencontre Jésus-Christ, une rencontre qui transforme radicalement sa vie. Il s’engage alors pleinement dans la foi chrétienne, jusqu’à devenir l’une des voix les plus influentes du christianisme évangélique réformé aux États-Unis et bien au-delà.
Il obtient une licence à Houston Baptist University, un Master of Divinity à Southwestern Baptist Theological Seminary, puis un Doctorat en ministère à Southeastern Baptist Theological Seminary. En 1993, il fonde Voddie Baucham Ministries et devient prédicateur itinérant. Par la suite, il s’engage comme pasteur à la Grace Family Baptist Church à Spring, au Texas.
En 2015, convaincu d’un appel divin, il quitte les États-Unis avec sa famille pour s’installer en Zambie, où il rejoint Africa Christian University, une institution dédiée à la réforme de l’éducation chrétienne sur le continent africain. Ce déménagement marque un tournant dans sa vie et son ministère, qu’il consacre pendant près d’une décennie à la formation de leaders chrétiens africains, aux côtés des figures comme le pasteur Conrad Mbewe.
J’ai eu le privilège de rencontrer personnellement Voddie Baucham et sa famille lors de son dernier séjour en Zambie, en 2024, avant son retour aux États-Unis.
Voddie Baucham n’était pas seulement un prédicateur charismatique. Il était un penseur rigoureux, un défenseur acharné de la vérité biblique, et un homme d'une intégrité rare. Son œuvre s’articule autour de plusieurs piliers majeurs :
La suprématie des Écritures
Voddie insistait sur l’autorité infaillible de la Parole de Dieu en toutes choses. Il exhortait les chrétiens à s’ancrer dans les Écritures, même lorsque la culture contemporaine prône des valeurs contraires. À une époque où les opinions humaines tendent à supplanter la vérité divine, il appelait inlassablement à revenir à la Bible comme fondement de la foi et de la vie.
La centralité de la famille dans la formation spirituelle
Son ouvrage phare, Family Driven Faith (Une foi dirigée par la famille), a marqué des milliers de foyers. Il y rappelait que la responsabilité première de l’éducation spirituelle incombe aux parents — en particulier aux pères — et que l’Église ne doit pas remplacer la famille, mais l’accompagner dans cette mission.
La résistance aux idéologies séculières
Voddie Baucham mettait en garde contre l’infiltration de certaines idéologies dans l’Église, telles que la justice sociale radicale, la théorie critique de la race ou encore le « wokisme ». Selon lui, ces courants, bien que parfois présentés comme bienveillants, s’éloignent de l’Évangile et menacent l’unité du corps de Christ.
L’appel à la vigilance spirituelle face à la décadence culturelle
Voddie appelait les croyants à ne pas se conformer à la culture dominante, mais à vivre en témoins fidèles de la vérité dans un monde en déclin moral et spirituel. Il dénonçait les dérives contemporaines avec courage et appelait l’Église à incarner la lumière au sein des ténèbres.
Dans nos sociétés africaines, notamment au Burundi, de nombreux hommes ont délaissé leur rôle de guide spirituel. Un père typique, après le travail, passe souvent ses soirées dans les bars, absent de la vie familiale. Les conséquences sont dramatiques.
Voddie Baucham appelait les hommes à reprendre leur place, à diriger spirituellement leur foyer, à enseigner la Parole à leurs enfants et à incarner la foi au quotidien. C’est un appel que nous devons entendre avec urgence.
Nous vivons à une époque où les idées du monde s’infiltrent subtilement dans l’Église : relativisme moral, confusion sur les genres, évangile centré sur l’homme, etc. Voddie nous rappelait que nous sommes appelés non pas à imiter le monde, mais à le transformer par la lumière de l’Évangile.
Dans un pays comme le nôtre, marqué par des divisions ethniques, et où même l’Église n’a pas été épargnée, nous devons faire preuve de discernement. Trop souvent, nous adoptons sans recul des idéologies venues d’ailleurs. La vigilance est de mise.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui placent davantage leur confiance dans les paroles de leurs « prophètes » ou « apôtres » que dans la Parole de Dieu elle-même. Voddie Baucham dénonçait fermement cette dérive et appelait à un retour sincère à l’étude et à l’obéissance des Écritures.
Comme les chrétiens de Bérée (Actes 17:11), nous devons sonder les Écritures chaque jour, pour vérifier l’exactitude des enseignements que nous recevons — même lorsqu’ils viennent de grandes figures.
Lorsque John MacArthur est décédé à l’âge de 86 ans, certains ont pu se dire que la vieillesse est le moment naturel du départ. Mais Voddie est parti à 56 ans, et Charlie Kirk à seulement 31 ans. La mort ne choisit pas son moment selon notre âge.
Nous devons donc vivre chaque jour avec sérieux, conscients que le temps nous est compté. Il nous appartient d’accomplir notre mission sans attendre, et de toujours être prêts à rencontrer notre Seigneur.
Voddie Baucham nous a quittés trop tôt, mais son message résonne encore puissamment. Il nous appelle à une foi solide, à des familles centrées sur Christ, à une Église enracinée dans la vérité, et à une vie vécue dans la crainte de Dieu.
Que son héritage continue de nous inspirer à marcher fidèlement jusqu’au bout. Et qu’au terme de notre course, nous puissions entendre, comme lui sans doute :
« Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. » (Matthieu 25:23)
Repose en paix, Voddie. Ton œuvre parle encore.

Amédée Bagirakandi est marié à Claudine Negamiyimana, et ensemble ils ont trois merveilleux enfants : Ijambo Sola Josiah, Gakiza Sola Gratia et Irutingabo Sola Aurore.
Il a obtenu un baccalauréat en génie civil, et il poursuit actuellement une maîtrise en études chrétiennes (Master of Arts in Christian Studies) à Thirdmill Seminary.
Il est passionné par la lecture de bons livres et il apprécie également passer du temps seul, dans le calme et la réflexion personnelle.
Il est Pasteur de Redeemer Baptist church (RBC). Une Eglise réformée Baptist récement plantée à Bujumbura!
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