Dans de telles situations ou celles similaires, le Psaume 62 a toujours été un wake-up call pour moi. Maintenant, je sais où mettre ma confiance, où trouver ma vie, ma joie, ma protection, mon salut, ma gloire et ma force ; bref en Celui qui m’a créé et racheté.

Il est l’un de mes psaumes préférés du fait qu’il aborde plusieurs domaines dans lesquels il nous est souvent facile de suivre notre voie : le salut, la force, la gloire, la défense, la protection, etc. Dans cet article, je ne vais pas aborder et interpréter tout le Psaume, mais je vais vous accompagner dans une méditation à travers les grands thèmes qu’il mentionne.

Le Salut en Dieu et Dieu seul

2Oui, c’est en Dieu que mon âme se confie ; de lui vient mon salut.

3 Oui, c’est lui mon rocher et mon salut, ma forteresse : je ne serai guère ébranlé.

Bien que la traduction de la version Louis Segond ne mentionne pas le mot seul, celle de King James (He only is my rock and my salvation) et les autres commentateurs montrent que le mot seul est sûrement dans le texte original. Dans ces deux versets, Dieu est dit être le sûr objet de confiance, la seule source du salut, le seul rocher –nom attribué à Jésus dans le Nouveau Testament–, la plus sûre forteresse (défense) de David. Des thèmes que le Psalmiste répètera dans les versets 5 à 7.

Le caractère unique de ce psaume – mais familier à David – est qu’il est rédigé dans le contexte des circonstances moins plaisantes, voire très pénibles (verset 3-4). Mais, même sous les conspirations et complots qui menacent son trône et « sa gloire », dans les mensonges, l’hypocrisie et les malédictions de ses ennemis, David se rappelle certaines vérités et vertus trouvées uniquement en quelqu’un d’autre : la bonté, la puissance, la vérité, la vraie gloire, le vrai salut, la vraie protection, etc. Et ce quelqu’un n’est autre que Dieu.

David avait des ennemis (verset 3-4) qui pourraient différer des nôtres. Bien-sûr, nous avons des ennemis physiques, mais nos pires ennemis sont spirituels (Éphésiens 6 :12). Les premiers peuvent tuer nos corps temporairement, mais les seconds peuvent tuer nos cœurs éternellement. Pour les premiers, la Bible nous ordonne d’aimer et de bénir (Matthieu 5 :45-48), pour les seconds, elle nous instruit à nous battre et résister (Jacques 4 :7, 1 Pierre 5 :8-9).

Nous pouvons être délivrés des ennemis terrestres et bruler éternellement loin de la présence de Dieu (2 Thessaloniciens 1 :6-8), mais la délivrance contre les ennemis spirituels nous garantit la joie et la vie éternelle trouvées seulement en « son Fils Bien aimé » (Colossiens 1 :11-14). Contre nos ennemis, beaucoup plus ceux spirituels, confions-nous en Dieu et en Lui seul à travers notre Sauveur et Victorieux Seigneur (Romains 8 :37, Jean 16 :33) et nous ne serons « guère ébranlés » (Jude 24-25).

Nos besoins émotionnels et spirituels satisfaits en Dieu

6 Oui, mon âme, repose-toi sur Dieu, car c’est de lui que vient mon espérance.

7 Oui, c’est lui mon rocher et mon salut, ma forteresse : je ne serai pas ébranlé.

8 Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire ; le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu.

David est entouré par des ennemis redoutables, qui veulent même sa peau (verset 3-4), mais il interpelle son âme à fixer sa confiance en Dieu. C’est très intéressant que ce psaume ne ressemble pas aux autres psaumes où il prie beaucoup dans les moments de détresse similaires. Il ne prie pas au sens familier du terme, simplement il ne fait qu’affirmer sa confiance en Dieu, qui est tout pour lui.

Nul n’a besoin d’être rappelé que tout le monde a besoin du repos (la paix) de l’âme, l’espérance dans la vie, un rocher stable sur lequel se tenir debout, le salut pour nos ennemis (le monde, la chair et le diable –Éphésiens 2 :2-3), quelqu’un pour nous défendre, la gloire ici-bas et après cette vie, la force dans tous les domaines et le refuge dans les moments de troubles. Chacun sait que ces besoins sont plus fondamentaux et que tout le monde les recherche à tout prix ; malheureusement au mauvais prix et au mauvais endroit (Esaïe 55 :1-2).

David connait le vrai prix. Il connait le vrai endroit où trouver toutes ces précieuses choses. Il est un roi talentueux et vertueux, mais il ne trouve son espérance qu’en Dieu. Son âme ne se repose pas dans ses bonnes œuvres, ni même dans le fait d’être « un homme selon le cœur de Dieu » (1 Samuel 13 :14) mais il se repose en Dieu, et en Lui seul. Il est un vaillant guerrier, mais Dieu, et Lui seul, est sa défense.

Il est le grand roi d’Israël, mais sa gloire n’est qu’en Dieu et Lui seul. Il est un grand conquérant, mais sa force lui vient de Dieu et lui Seul. Il est le commandant suprême des armées, mais son refuge n’est pas dans les bunkers ; il est en Dieu et lui seul.

Oh ! combien, pauvres pécheurs et faibles créatures que nous sommes, avons-nous besoin de poursuivre qu’une seule personne (Dieu) ! En choisissant de poursuivre Dieu et pas autre chose, tu ne perds pas tout, tu gagnes tout. Que tu puisses te rappeler que ton salut n’est pas dans tes efforts, ta gloire dans tes accomplissements, ton refuge dans les richesses et stabilités quelconques, ta défense dans tes connections, ta force dans ce que tu peux, ce que tu as ou ceux que tu connais. Mais que tout cela se trouve en Dieu et en lui seul.

L’être humain, sans exception, n’est rien

10 Oui, les fils d’Adam ne sont qu’un souffle, les hommes ne sont que mensonge.

S’ils montaient sur une balance, tous ensemble ils seraient plus légers qu’un souffle.

J’ai intentionnellement sauté le verset 9 car il va nous servir de conclusion. Mais regardons un tout petit peu le verset 10. Après une longue description de la grandeur de Dieu et la nécessité de mettre notre confiance en Lui et Lui seul, David nous brosse un court et sombre tableau de la petitesse des fils d’Adam ; c’est-à-dire de nous tous.

Ainsi, il nous déconseille de ne mettre ne fut-ce qu’une once de confiance en nous, les créatures. Dieu est grand est suffisant, nous sommes petits et dépendants. Peu importe que tu sois grand ou petit, la comparaison verticale prononce le verdict : tu es un mensonge ou un truc plus léger qu’un souffle, en un mot rien.

Esaïe ira jusqu’à dire que nous sommes littéralement « une fine poussière qui s’envole » (40 :15) et « un rien, … néant et vanité » (40 :17). De très bonnes raisons d’ôter nos yeux sur nous-mêmes en n’importe quelle circonstance, comme David dans sa détresse pour les pointer vers Dieu et lui seul. Nous ne sommes rien, Il est tout.

Digne de notre confiance

11 Ne comptez pas sur l’oppression et ne mettez pas un espoir illusoire dans le pillage !

Quand les richesses augmentent, n’y attachez pas votre cœur !

12 Dieu a parlé une fois, deux fois j’ai entendu ceci : c’est que la force appartient à Dieu.

13 A toi aussi, Seigneur, appartient la bonté, car tu traites chacun conformément à ses actes.

Le verset 11 nous avertit sur le danger de mettre notre confiance dans les possessions et richesses matérielles (Luc 12 :15). David n’est même pas contre les richesses. Il est contre les richesses qui sont obtenues malhonnêtement (Proverbes 10 :2-3) et notre confiance en les richesses, même si on les a acquises dans la bonne voie.

Les richesses, une bonne famille, un bon job, une bonne position de leadership, etc., ne sont pas les endroits sûrs dans lesquels mettre notre confiance. Le refrain de David est toujours : ne mettez votre confiance en aucune autre chose que Dieu et Dieu lui Seul.

Le verset 12 nous donne des raisons additionnelles pour que nous mettions notre confiance en Dieu et Lui Seul. À lui appartient la force et la bonté. Il est capable de tout. Mais pas seulement et simplement cela, il est aussi bon, nous épargnant tous les jours de notre juste sort dû au péché et à nos divers manquements. Il est la source de la force derrière notre « force » et tout ce que nous avons et pouvons faire découlent de sa bonté.

Alors, mettons toute notre confiance en Lui et Lui seul.

9 En tout temps, peuples, confiez-vous en lui, épanchez votre cœur devant lui ! Dieu est notre refuge.

Un peu plus haut j’ai dit avoir sauté le verset 9 exprès pour en faire une conclusion et je crois que cela ne change pas le texte et fait juste référence à celui-ci. Une chose à remarquer est que David écrit ce psaume en temps de détresse, mais qu’il exhorte les autres à se confier en Dieu « en tout temps ».

C’est comme s’il nous dit : hey, faites un effort de mettre toute votre confiance en le Salut divin, la paix divine, le refuge céleste, la gloire divine, la force d’en haut, le refuge au-delà du visible –disponibles et accessibles maintenant en Christ– en temps de faiblesse mais aussi EN TOUT TEMPS.

Quelle exhortation magnifique ! Tu n’as pas besoin de quelque chose pour ta joie, ta paix et ta vie, tu as besoin de quelqu’un : l’auteur de la vie et lui qui te fera « connaître le sentier de la vie », dans la présence duquel « il y a d’abondantes joies » et à la droite duquel se trouve « un bonheur éternel » (Psaumes 16 :11).

Ma prière est que Dieu puisse être et demeurer notre tout pendant tout notre pèlerinage terrestre. Puissions-nous être satisfaits par lui et Lui seul. Ces mots de Saint Augustin nous donnent une image de ce à quoi cela ressemble et nous aident en ses propres mots à nous «  vider de tout ce dont nous sommes pleins : nous-mêmes et autres choses, pour nous remplir de tout ce dont nous sommes vides : Dieu, accessible seulement en Christ (1 Corinthiens 1 :19-20) ».

“Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi”.

“ Il ne t’aime pas assez, celui qui aime autre chose en plus de toi, sans l’aimer à cause de toi”.

“Car que suis-je pour moi-même sans Toi, sinon un guide vers ma propre perte ?”

“O Seigneur mon Dieu, dis-moi ce que tu es pour moi. Dis à mon âme : je suis ton salut. Dis-le de façon à ce que je puisse l’entendre. Mon cœur écoute, Seigneur ; ouvre les oreilles de mon oreille et dis à mon âme, je suis ton salut. Laisse-moi courir vers cette voix et m’emparer de toi. Ne me cache pas ton visage : laisse-moi mourir pour que je le voie, car ne pas le voir serait pour moi une mort certaine”.

“Oui, c’est en Dieu que mon âme se confie ; de lui vient mon salut”. Amen !