Parce que ne pas écrire, c’est se taire.
C’était HIER, à la King’s Conference Center, qu’a eu lieu, l’atelier sur le besoin urgent de l’archivage dans les Églises protestantes du Burundi, un atelier organisé par Burundi Mission Alliance (BMA). François, son directeur exécutif avait insisté pour que j’y participe, bien que mon organisation, Little Flock Ministries, ne soit pas membre de BMA. Peut-être savait-il que je portais ce fardeau : raconter l’histoire de l’Église au Burundi. J’étais en effet en plein travail sur un livre à paraître le 31 octobre : Trop jeune pour mourir : Esquisse de l’Histoire de l’Église du Burundi.
Quoi qu’il en soit, le sujet du jour m’interpellait profondément, et il semblait d’autant plus pertinent pour BMA, qui visiblement posait là les jalons d’un projet de recherche historique. On sentait une volonté de lancer un plaidoyer fort pour un centre de documentation historique, capable d’encourager les écrivains burundais à reprendre la plume — pour produire une mémoire locale, incarnée, autonome, fondée sur une véritable théologie du souvenir.
Les intervenants ont rappelé l’impératif biblique de garder et transmettre une mémoire écrite. L’Église n’existe-t-elle pas justement grâce à la Bible, cette bibliothèque vivante qui contient notre Histoire du Salut et constitue la référence constitutionnelle de la foi chrétienne ?
Dans l’Ancien Testament, Israël, porteur du plan du salut, a survécu par la transmission intergénérationnelle des œuvres de Dieu — ses actions, miracles, paroles et délivrances. C’est ce que Dieu lui-même a ordonné (cf. Exode 12:26-27 ; Psaume 78:4-7). Cette transmission de la foi et de la fidélité divine gardait Israël de l’idolâtrie et renforçait son identité collective.
Dans le Nouveau Testament, la mémoire s’organise autour de Jésus-Christ — ses paroles, ses actes salvateurs, l’œuvre du Saint-Esprit. Les rituels comme le Repas du Seigneur ont été institués pour entretenir cette mémoire (cf. Luc 22:19 ; 1 Cor 11:23-28). L’auteur de l’épître aux Hébreux exhorte à se souvenir des témoins de la foi (Hébreux 13:7), tandis que l’apôtre Pierre souligne le souci apostolique de transmettre fidèlement la foi d’une génération à l’autre — sans dilution ni trahison.
L’orateur principal a insisté sur l’importance de conserver les enseignements doctrinaux, les pratiques liturgiques et l’évolution des communautés au moyen d’une histoire écrite et organisée. Cela permet de prévenir les dérives, les falsifications et les pertes de mémoire. Écrire devient alors une responsabilité spirituelle. Ne pas le faire, c’est courir le risque de perdre irrémédiablement des pans entiers de notre histoire.
Le Dr David Niyonzima a rappelé que le réveil spirituel de 1978 à Kivoga, surnommé Kamarampaka, bien qu’ensuite étouffé par des dérives syncrétiques liées au branhamisme, fut un véritable mouvement de Dieu — un réveil qui mérite d’être documenté.
De même, Mme Havyarimana, épouse du pasteur Siméon, a évoqué des visites historiques marquantes : celles de Reinhard Bonnke, Bob Gordon, ou encore celle James Benson Irwin, astronaute d’Apollo 15. Des moments précieux dont la mémoire doit être protégée et transmise. Combien de ces souvenirs sont aujourd’hui archivés ? Documentés ? Transmis ?
Malgré l’importance vitale d’un centre d’archivage protestant au Burundi, plusieurs obstacles ont été identifiés :
Des pistes ont été évoquées — certaines pratiques, d'autres à mûrir. Des suggestions stratégiques ont été formulées, certaines plus opérationnelles que d’autres.
Mais ce qui est sûr, c’est que BMA a ouvert une porte qu’il ne faut pas refermer. L’histoire de l’Église protestante du Burundi ne doit pas rester orpheline de mémoire.
BMA aura initié un débat qui doit se poursuivre. Ce premier pas est essentiel. Il faut maintenant transformer cette intuition collective en un mouvement structuré.
Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous laissons notre histoire se diluer dans les bruits du temps et les récits des autres, soit nous prenons la plume, pour écrire, garder, transmettre. L’Église du Burundi mérite ses propres archives.
Pas seulement pour se souvenir, mais aussi pour espérer.
Nous avons une histoire. Elle est complexe, imparfaite, mais elle est nôtre.
Elle mérite d’être racontée, transmise, célébrée.
Parce que ne pas écrire, c’est se taire.
Et se taire, c’est parfois renier le témoignage de Dieu au milieu de nous.
Le livre Trop jeune pour mourir sortira le 31 octobre.
Il posera une des premières pierres dans ce travail de mémoire.

NIKIZA Jean-Apôtre est né de nouveau en 1997 et appelé au ministère en 2005. Il est pasteur, enseignant, conférencier et écrivain. Il est fondateur du blog Sa Bannière depuis 2018, du mouvement biblique Green Pastures depuis 2015 et co-fondateur de Little Flock Ministries. Il est passionné par la spiritualité chrétienne et le renouveau de l’Eglise. Marié à Arielle Trésor NIKIZA, ensemble ils sont pionniers du mouvement des Hédonistes chrétiens au Burundi. Ils ont deux enfants : NIKIZA Thaïs Garden et REMESHA Nik-Deuel Trésor. NIKIZA Jean-Apôtre est aussi connu pour être un lecteur assidu des livres. Les grandes influences qui ont façonné sa vie et le ministère sont: Martyn Lloyd Jones, John Piper et A.W Tozer. Ses passe-temps sont : la musique, le basketball, les films et un bon sommeil.
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