Le phénomène des para church, bien que relativement récent ne manque pas d’antécédents tant historiques que bibliques.
L’Histoire de l’Eglise du Burundi en cinq périodes
Il existe une grande lacune dans la connaissance de l'Histoire de l'Eglise du Burundi surtout parmi la jeune génération des chrétiens/serviteurs de Dieu. Cela ne va pas sans graves conséquences sur nos approches ministérielles en général mais plus en particulier sur le sens d’appartenir à un peuple de Dieu historique qui dans ses chutes et victoires et bassesses et gloires, faiblesses et forces, demeure le résultat d’une œuvre de grâce de Dieu dans les vies des gens imparfaits. Nous sommes le fruit de cette Eglise que Dieu est venu chercher à travers la première flamme de passion qu’il alluma dans le cœur du premier missionnaire. Nos ministères et églises sont le résultat des efforts infatigables et sacrificiels des hommes et femmes de Dieu que l’Histoire a facilement oublié mais qui comptent pour Dieu. Je regarde le passé de cette Eglise avec discernement mais aussi avec beaucoup d‘humilité. Je contemple son avenir avec réalisme mais aussi avec beaucoup de foi et espérance.
Dans cette série d’articles, en soi sommaires, nous allons parcourir son histoire en 5 périodes importantes :
J’aime les belles histoires, des histoires surprenantes et inspirantes. Je suis de tempérament positif et je hais passer mon temps aux côtés des gens qui ne font que brosser un tableau noir des choses. J’aime lire les grandes et glorieuses œuvres de Dieu du passé et me dire que Dieu continue d’écrire l’histoire en se servant des simples personnes comme vous et moi et parfois en dirigeant nos vies et ministères de façon totalement inattendue et choquante pour les esclaves du statu quo.
Le phénomène des para church, bien que relativement récent ne manque pas d’antécédents tant historiques que bibliques. Vous allez découvrir que dans l'histoire du plan global de rédemption de Dieu, Il a parfois confié à certaines personnes le rôle principal dans le drame, et leur contexte de ministère avait un format un peu inhabituel. Consternant pour certains...aventurier et passionnant pour d’autres d’agir en dehors de la boite…je suis des derniers…
Le 19eme siècle est connu pour son explosion missionnaire. Il est surprenant de voir comment Dieu se servit des jeunes dans la propagation de l’Évangile et dans un format de ministère atypique.
Par exemple Le fondateur de China Inland Mission n’avait que 17ans quand Dieu l’appela pour les missions. Pensez aux Sept de Cambridge devenus des icônes dans l’histoire des missions, influencés par le ministère de Dwight Moody parmi eux C.H Studd qui est venu jusqu’au Soudan…en Afrique.
Aujourd’hui le rôle de Student Volunterer missions est un fait indéniable. Tout avait commencé en 1886 quand Dieu déversa une onction spéciale pendant la conférence d’été a Mt Hermon, New Hampshire.
Cette conférence, dirigée par D.L Moody enflamma un zèle missionnaire. Dans le même esprit de réveil de Mt Hermon, Robert Wider, un senior de Princeton sillonna les universités des États Unis pour partager l’expérience du Mt Hermon et demandant aux jeunes étudiants de se joindre aux autres dans la cause missionnaire. 1500 jeunes signèrent la déclaration missionnaire, puis presque 3000 dans l’année académique 1887-1888 ; et le nombre allant grandissant et le mouvement qui allait devenir une des plus grandes forces missionnaires était née.
Pendant des décennies des milliers de jeunes signeront cette déclaration “je soussigne…que je suis engagé et désire, si Dieu le permet, aller aux coins du monde non encore évangélisés. »
Vous connaissez Francis August Schaeffer ? Il était philosophe, théologien, apologète, évangéliste et fondateur de l’«Abri International Fellowship ».
Bien que né et formé aux États Unis, Francis Schaeffer a passé le plus clair de sa vie en Suisse. Il avait compris les changements dans les présupposés des Occidentaux depuis le siècle des Lumières, et surtout la division désastreuse entre foi et rationalité. Il voulait aider autant de monde que possible surtout les jeunes intellectuels à s’aventurer courageusement dans les marées changeantes de la culture, tout en s’attachant solidement à la vérité inchangée de la révélation divine.
Avec son épouse Edith, notre Francis Schaeffer décida de sacrifier sa propriété merveilleuse des Alpes suisses pour fonder la communauté de L’Abri, un lieu d’accueil, de réflexion et d’étude, un centre pour servir de lieu de culte aux voyageurs curieux et de forum de discussion sur les croyances philosophiques et religieuses, un centre qui est vite devenu populaire et très visité.
Ainsi L’Abri Fellowship naquit en Suisse à Huémoz, dans les Alpes vaudoises le 5 juin 1955, quand Francis Schaeffer et son épouse Edith Schaeffer ouvrirent leur maison pour aider ceux qui avaient besoin d’un refuge face aux pressions de l’agnosticisme, athéisme et matérialisme. Francis Schaeffer devint le philosophe, théologien, professeur et conseiller spirituel de milliers de jeunes.
Le ministère L’Abri Fellowship est devenu une grande organisation chrétienne, a continué de prospérer depuis la mort de Francis le 15 mai 1984, et a eu plusieurs nouvelles branches, désormais présent dans neuf pays. Francis Schaeffer a écrit plusieurs livres et réalisé des documentaires.
Vous ignorez peut être l’anecdote du jeune garçon dont la maman avait fait une fausse couche lors de son dernier enfant et lorsqu'elle est tombée enceinte, elle a pris un engagement envers Dieu que si Dieu permettait à l'enfant de naître en bonne santé, elle le confierait à Dieu pour le service que le Seigneur lui destinait. Il devint plus tard l’évangélique le plus influent aux Etats Unis à côté de Billy Graham.
Mais vous connaissez peut-être l’anecdote du jeune aspirant au ministère qui s’enregistre dans la première promotion d’un séminaire théologique qui vient juste d’ouvrir ses portes en Californie du Sud. Peu après, le jeune homme regarda son professeur droit dans les yeux « Je ne resterai pas assis ici à étudier le grec quand le Christ reviendra ! ». Il abandonna le séminaire peu après. On parle bien sûr de Bill Bright.
Bien qu'en probation pour mauvais résultats scolaires, les professeurs persuadèrent Bill Bright de revenir à Fuller pour une dernière tentative d'obtenir un diplôme. Il reprit ses études en 1950, mais encore une fois Il se concentrait plus que jamais sur le contact avec les gens, en particulier les leaders étudiants influents sur les campus universitaires. Il consacrait tellement de temps à l'évangélisation qu'il ne consacrait que peu d'efforts à ses études. À sa troisième tentative au séminaire, le jeune homme échoua en grec et en hébreu. Et pourtant il ne supportait tout simplement pas de rester assis dans une pièce à étudier la théologie alors que des milliers de personnes, juste devant sa fenêtre, allaient en enfer.
Heureusement que Fuller Seminary, depuis ses débuts encourageait fortement les missions et l'évangélisation. Le jeune homme alla dans le bureau de Wilber Smith, professeur à Fuller, déplorant son aversion pour les études universitaires, tout en parlant avec enthousiasme d'un nouveau ministère universitaire auquel il se sentait appelé. Il voulait que la Grande Mission s'accomplisse dans sa génération. Il avait une image mentale, une vision claire de son appel : créer un ministère entièrement consacré à l'évangélisation des campus universitaires, il voyait ce que cela impliquerait et il comptait utiliser tous les moyens technologiques pour y parvenir. Il était convaincu que si l'on pouvait atteindre les campus universitaires aujourd'hui, on pourrait atteindre le monde demain.
Heureusement, il était tombé sur un bon guide Wilber Smith Le professeur l'encouragea à poursuivre son rêve et trouva même un nom accrocheur pour le ministère proposé : Campus Crusade for Christ. Nous sommes en 1951.
Dieu se servit longuement du couple Bright et Vonette pour un ministère extrêmement fructueux qui selon certains a probablement évangélisé, gagné et formé plus de personnes que tout autre ministère dans l'histoire du monde.(1) Ce qui a débuté avec des étudiants est devenu l'un des plus grands ministères chrétiens internationaux au monde, s'adressant non seulement aux étudiants, mais aussi aux militaires, aux athlètes, aux dirigeants politiques et économiques, à l'industrie du spectacle et aux familles.
Un des projets les plus réussis de Campus Crusade, Le Film Jésus, a été vu par plus de 5,5 milliards de personnes dans plus de 800 langues, réparties dans 235 pays et provinces. Bill Bright conçut un outil d’évangélisation, un traité appelé « Les Quatre Lois Spirituelles », qui fut un énorme succès et traduit en des centaines de langues.
Les Quatres Lois ont été théologiquement remises en question par certains et parfois avec raison. Mais bien qu’on puisse discuter sur la théologie ou la méthodologie de Bright, il n’empêche pas que des centaines de milliers de vies ont été transformées grâce à cet homme et à son ministère. Le zèle de Bright pour l’évangélisation, la prière et le jeûne est encore reconnaissable chez ceux qui l’ont connu et ont lu ses écrits.
Bill Bright ne peut être taxé de faux enseignant. En plus des 4 lois, il a écrit tellement de brochures, livrets, de suivi conçus pour être largement utilisés et faciles à utiliser par les nouveaux chrétiens. Je pense que dans sa volonté de s’investir dans la production du matériel de suivi spirituel et formation de disciples, Bill Bright se battait contre un christianisme de profession. Les écrits de Bright sont très motivants, brefs, simples, inspirants, avec des anecdotes et des histoires personnelles dans chaque livret.
Le 14 septembre 1898, deux hommes se rencontrent dans un hôtel Central dans le Wisconsin, aux États-Unis. L'hôtel étant complet ce soir-là, deux inconnus ont accepté de partager une chambre à deux lits. Ils ont vite découvert qu'ils étaient tous deux chrétiens et qu'ils souhaitaient consacrer un moment à la lecture de la Bible et à la prière avant d'aller se coucher. C'est ainsi que les deux hommes se sont sentis guidés par Dieu vers un ministère auprès des professionnels et des hommes d'affaires itinérants. C'est ainsi que sont nés les Gédéons. Quelle rencontre divine !
Les Gédéons International, fondés en 1899, ont choisi leur nom en s'inspirant de l'histoire de Gédéon dans Juges 6-7. Ces deux chapitres traitent de Gédéon et de seulement 300 hommes qui ont vaincu les Madianites en obéissant aux commandements de Dieu. Outre les Bibles placées dans les chambres d'hôtel, elles sont également distribuées aux premiers secours, aux prisonniers, au personnel militaire, aux élèves, dans les hôpitaux, dans les maisons de convalescence, dans des cabinets médicaux et autres. Les Gédéons sont une organisation para ecclésiale avec plus de 270 000 membres et auxiliaires, et ont distribué plus de 2 milliards de Bibles et de Nouveaux Testaments
Le format des para church tel que nous les connaissons aujourd’hui a vu le jour en Angleterre et aux États-Unis vers la fin du 19eme siècle enfin de répondre aux besoins des jeunes et enfants dans le contexte de la naissance des grandes villes occidentales mais aussi pour répondre aux besoins des missions.
Dans ce sens le ministère de Dwight Moody est atypique comme d’ailleurs Scripture union, que nous connaissons au Burundi comme Ligue pour la lecture de la Bible. Atypiques sont aussi les organisations missionnaires non denominationelles comme China Inland Misssion.
Néanmoins il y a eu une certaine résurgence dans les années 1940 avec Young Life et Jim Rayburn en 1941 qui élabore un modèle para-ecclésial de Young Life pour atteindre les adolescents à Christ les aider à grandir dans la foi. Puis Jeunesse Pour Christ, une organisation qui aura l’honneur d’engager le premier ouvrier à temps plein, qui deviendra le plus grand évangéliste du 20eme siècle, Billy Graham.
Les années 1960 ont été marquées par les ministères sur les campus. De nombreux étudiants en âge d'aller à l'université ne trouvaient pas leurs besoins théologiques satisfaits dans leurs églises, se sentaient inadéquats face au sécularisme croissant et agnosticisme intellectuel des milieux universitaires. Ils avaient besoin, de guides expérimentés surtout que les plus jeunes adolescents ont commencé à considérer leurs organisations comme institutionnalisées et sans intérêt.
Au-delà du ministère des étudiants on remarque l’apport des para church dans d’autres domaines comme :
Certains se demandent parfois si le phénomène des para church est vraiment un truc biblique. Mais le Nouveau testament propose des modèles de ministères au premier siècle ressemblant implicitement aux para Church modernes : pensons aux équipes missionnaires de Paul. Bien que Paul soit redevable à L’Eglise d’ Antioche, on peut aussi dire qu’il jouissait d’une certaine liberté et indépendance dans le choix de son itinéraire missionnaire, recrutement des missionnaires, les fonds, les priorités etc. Ou alors son travail de lever les fonds en faveur avec l’Eglise de Judée que nous retrouvons en 1 Corinthiens. On peut mentionner les bandes de prédicateurs itinérants de la troisième épitre de Jean qui, eux aussi, agissaient comme une sorte de para Church.
La fonction des para Church serait alors d’assister, fortifier, équiper sans remplacer les églises locales, en unissant les efforts des saints de différentes églises pour accomplir globalement la Mission de l’Eglise universelle.
La naissance des para church est parfois une « subversion sainte » d'une église récalcitrante. Un exemple typique est celui de Hudson Taylor qui fonda Mission intérieure de Chine (CIM), en 1865, comme une organisation para ecclésiale, une société missionnaire indépendante, non affiliée à une confession religieuse spécifique. CIM visait à atteindre les provinces intérieures de Chine pour y annoncer l'Évangile alors que les missionnaires presbytériens n’avançaient pas à l’intérieur et refusaient de se plier aux coutumes chinoises. CIM fondera des églises chinoises autochtones et autonomes.
Nous pouvons remercier Dieu pour avoir utilisé les Para church dans l’accomplissement de ses desseins dans le monde et dans la maturation progressive du Corps de Christ au Burundi. Mais il est juste de penser de ces ministères à caractère para ecclésial, eux-mêmes comme une expression et partie intégrante du Corps de christ, et leurs champs de ministère comme l’extension de la mission même de l’Église. Ce sont juste des saints de différentes dénominations qui se regroupent pour poursuivre ensemble des objectifs dépassant la cadre d’une seule Église locale.
Contextuellement ces ministères à caractère para ecclésial peuvent être regroupés en deux types:
Les ministères à caractère para-ecclésiaux à côté des églises missionnaires
Tout comme ces églises missionnaires, ces ministères venaient de l’étranger et étaient en général agrées selon le Décret du 27 novembre 1959 sur les asbl, rendu exécutoire au Burundi par l’Ordonnance du Rwanda-Urundi, n°111/66 de 4 mars 1960. On pourrait citer cinq d’entre eux.
Les 4 Lois ne manquent pas de lacunes. Théologiquement, le traité commence par l’amour de Dieu sans parler de la corruption morale de l’homme. Il affirme tout simplement que Dieu a un plan merveilleux pour tout le monde et de l’envoi de Jésus, sans parler de la sainteté de Dieu et de sa colère. Méthodiquement, le traité a été utilisé pour obtenir des décisions rapides pour Jésus. Pour certains le traité a servi à populariser une grâce facile et une croyance facile surtout dans des contextes dépourvus d’autres bonnes ressources de bill Bright sur le discipleship.
Des érudits évangéliques britanniques ont eu d’influence sur ce mouvement comme Martyn Lloyd Jones et John Stott ou alors des théologiens francophones comme comme Alfred Kuen, ou Henri Blocher ce qui a cimenté un évangélicalisme conservateur au sein des étudiants. Un des résultats de IFES Burundi est Emmanuel Ndikumana qui est parti du secrétaire formateur de IFES en Afrique francophone pour devenir le directeur régional de Lausanne Movement pour l’Afrique francophone. Il vient de décrocher son doctorat en théologie d’Oxford center for Mission Studies
Les Para church et la crise civile au Burundi
Une petite et rapide analyse sur les para church en Occident révèlera que d’un côté, les para church nés vers la fin du 19eme siècle constituent une réponse au climat intellectuel façonné par le rationalisme, la darwinisme et l’existentialisme. Même les écoles théologiques n’échappent pas au fléau. Par exemple le rationalisme du XVIIIe siècle a pénétré en Allemagne et y a fait naître la théologie libérale. On a voulu établir une synthèse entre l'enseignement biblique et le rationalisme. Bientôt cette théologie libérale s'est répandue dans le monde entier. Les mouvements para ecclésiaux œuvrant dans les contextes universitaires ont contribué à garder le christianisme évangélique.
Puis vint l’explosion des para church comme phénomène américain des années 1960 et était contre culturel au mouvement hippie. Les para church étaient aux Etats unis comme une réponse, une alternative proposée au mode de vie hippie, mettant l'accent sur les principes chrétiens fondamentaux et offrant une nouvelle communauté aux personnes déçues par la consommation de drogue et l'idéologie du sexe, et l’amour libre.
Au Burundi l’histoire fut différente. D’abord on observe dès le départ des para church œuvrant aux cotés des églises missionnaires, une importation des ministères soit américain, soit anglais. Néanmoins, les statistiques montrent qu’une prolifération des para church s’est observée sous l’administration Buyoya.
Cette explosion est historiquement liée à la démocratisation et la guerre qui s’en est suivie au Burundi. L’ouverture démocratique qui marque les débuts des années 90, quand le Décret-loi de 1992 a remplacé le Décret du 27 novembre 1959, a provoqué une croissance des asbl et c’est en tant que telles que des nouvelles organisations para ecclésiales se sont faites enregistrées. On estime une moyenne de 80 asbl sont créées chaque année entre 1993 et 2000 comme le dit Eva Palmans
Suite à la crise de 1993, des asbl à caractère chrétien se multiplient et la plupart voulaient répondre aux problèmes liés à la crise comme la justice sociale, respect des droits de l’homme, apporter une aide humanitaire d’urgence, la réconciliation sociale, trauma healing, coexistence pacifique,allégement de la pauvreté et développent humanitaire et économique. Ces ministères sont soit des initiatives locales ou alors importés de l’occident.
C’est dans cette optique que naissent vers la fin des années 90 Jeunesse pour Christ avec Freddy Nahimana, ou alors New Generation avec Dieudonné Nahimana qui voulait aider les enfants de la rue. On pourrait citer Moisson pour Christ qui débute comme un ministère d’évangélisation et de réveil pour basculer progressivement dans les projets de développent et répondre aux besoins de la situation post guerre du pays. Ces para church post guerre nous ont rappelé que nous devons nous préoccuper du bien être intégral, que l’Église a besoin de démontrer l’amour général de Dieu envers les faibles, les vulnérables et les démunis. Ces para church nous ont ramenés à la réalité que la vraie religion consiste en…
La relation entre para church a été souvent tendue. Plus tendue dans certaines périodes que d’autres. Par exemple, les ministères œuvrant du côté des églises missionnaires entretenaient de très bonnes relations avec les pasteurs des églises locales. Néanmoins, le mouvement des para church des années 90 a généralement manifesté moins de maturité.
L’intégrité, honnêteté, transparence n’ont pas toujours caractérisé ces leaders des ministères dont les motifs de l’engouement sont parfois à questionner. Pour certains, si ce n’est plusieurs l’engouement au ministère est souvent suscité par un désir d’obtenir de l’argent des bailleurs de fonds plutôt que de l’amour sincère pour le prochain. D’autres ayant commencé avec de bonnes motivations, au cours du chemin, leurs cœurs ont été épris de la convoitise et de l’avarice.
Le troisième inconvénient est qu’il s’est installé une relation de dépendance envers l’Occident qui se traduit par plusieurs désastres qu’il m’est impossible d’étaler exhaustivement ici. Comme le définit, le professeur Robert Reese(2), le syndrome de dépendance s'est développé à la fin du XIXe siècle, à l'époque du grand impérialisme. Ce syndrome coïncidait avec un optimisme irréaliste lié à l'idée de progrès occidental. Les chrétiens occidentaux partaient du principe erroné que leur culture avait absorbé une telle part de foi chrétienne que la civilisation occidentale était prédestinée à dominer le monde.
La dépendance est une dépendance malsaine à l'égard de ressources étrangères pour le financement, les décisions, les idées et le personnel, la vision, l’initiative du ministère. C'est attendre que quelqu'un d'autre fasse à votre place ce que vous pourriez faire vous-même. La dépendance est une conséquence naturelle des attitudes coloniales.
L’Histoire nous apprend que l’on n’apprend rien de l’Histoire. Encore aujourd’hui, à une époque comme la nôtre ; celle de la mondialisation, où la relation entre l’Église d’Afrique et celle du monde matériellement développé devrait être basée sur les valeurs de coopération, inter-dépendance, échanges mutuellement bénéfiques, respect mutuel, il est triste de réaliser que le bastion de la dépendance, héritage du colonialisme se tient toujours là et ferme.
Le dernier inconvénient est pire pour moi et il est conséquence du précédent. On a été dérobé de la simple culture de démontrer l’amour la générosité, l’empathie de façon proportionnelle à nos moyens même quand cela doit signifier faire des petites choses sans calculer nos gestes et les convertir en quelques chose qui peut nous générer des fonds étrangers.
J’aimerais terminer par quelques mots de prudence pour les leaders des para church et pasteurs d’eglises locales . Ils sont extraits de mon article qui traite de ce sujet
« Nous pouvons tous indiquer des ministères para-ecclésiastiques qui pourraient fonctionner plus comme une église locale que ce qui est idéal, certains par nécessité et d’autres de manière inappropriée. Et même lorsqu’un ministère para-ecclésiastique cherche consciemment et soigneusement à servir l’église du Christ, certains chrétiens pourraient malheureusement choisir d’utiliser le ministère comme substitut de l’église »
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(1) John G. Turner, Bill Bright & Campus Crusade for Christ: The Renewal of Evangelicalism in Postwar America
(2)Robert Reese: Roots and Remedies of the Dependency Syndrome dans World Missions
NIKIZA Jean-Apôtre est né de nouveau en 1997 et appelé au ministère en 2005. Il est pasteur, enseignant, conférencier et écrivain. Il est fondateur du blog Sa Bannière depuis 2018, du mouvement biblique Green Pastures depuis 2015 et co-fondateur de Little Flock Ministries. Il est passionné par la spiritualité chrétienne et le renouveau de l’Eglise. Marié à Arielle Trésor NIKIZA, ensemble ils sont pionniers du mouvement des Hédonistes chrétiens au Burundi. Ils ont deux enfants : NIKIZA Thaïs Garden et REMESHA Nik-Deuel Trésor. NIKIZA Jean-Apôtre est aussi connu pour être un lecteur assidu des livres. Les grandes influences qui ont façonné sa vie et le ministère sont: Martyn Lloyd Jones, John Piper et A.W Tozer. Ses passe-temps sont : la musique, le basketball, les films et un bon sommeil.
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